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Le livre du magicien

Le livre du magicien

Titel: Le livre du magicien Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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arbalète.
    — À quoi pensez-vous, Sir Hugh ?
    — Je n’ai pas de preuve, répondit le clerc en regardant par la trappe, mais ce cemel se rabat sans bruit. Les gonds sont en cuir et je l’ai actionné en silence. Se pourrait-il que quelqu’un, muni d’une arbalète et d’un carreau émoussé, ait épié Vervins d’ici ? Il serait aisé d’atteindre un homme à la nuque. Qu’en dis-tu, Ranulf ?
    Il s’écarta comme son écuyer faisait aussi semblant d’être un archer.
    — Une cible facile, constata Ranulf en ouvrant et en fermant le cemel qui joua sans le moindre bruit.
    — Peut-être le tueur se tenait-il ici, déclara Corbett. Il pouvait, de temps en temps, ouvrir cette trappe et voir où se trouvait Vervins. Caché derrière cette porte, il devait entendre le Français aller et venir.
    — Mais c’est impossible ! objecta le gouverneur. L’huis, en bas, est fermé, il n’y a qu’une clef et mon serviteur ne la confierait jamais à personne, pas même à vous, Sir Hugh, sans mon autorisation.
    Le magistrat acquiesça, l’esprit ailleurs. Il remercia Sir Edmund et le pria de laisser la porte du bas ouverte afin qu’il puisse continuer ses investigations.
    — Allez dans la cour, demanda-t-il à Bolingbroke. Examinez les pavés pour voir s’il y a un indice.
    — Mais ils sont couverts de boue, remarqua Bolingbroke. Sir Hugh, c’est chercher une aiguille dans une botte de foin !
    — Faites-le néanmoins, vous pourriez avoir de la chance.
    Corbett reprit l’examen du panneau en l’ouvrant et en le fermant. Il demanda à Ranulf de descendre et d’ordonner à la sentinelle de reprendre sa garde sur les remparts et, quand ce fut fait, il se mit à manoeuvrer le cemel en criant à l’homme de le prévenir s’il remarquait quelque chose de bizarre. Au bout d’un moment, le soldat s’approcha de la porte et mit son visage dans l’ouverture.
    — Sir Hugh, je me rends à peine compte que vous êtes là. Vous pourriez ouvrir et fermer la trappe que je ne le remarquerais pas. La porte est dans un renfoncement plein d’ombre et loin de la lumière.
    Le magistrat le remercia, ferma le volet et s’assit sur ses talons dans le coin de l’escalier en soufflant sur ses doigts. Ranulf, adossé au mur, frappa du bout de sa botte contre la maçonnerie.
    — Vous ne croyez tout de même pas que l’assassin était ici, Sir Hugh ?
    — Je vais te dire ce que je crois, Ranulf : nous sommes perdus dans une forêt. La brume est épaisse, les arbres poussent dru et, quand ils sont plus clairsemés, ils ne révèlent qu’un marécage ou une fondrière. Je ne crois pas que ces trépas soient des accidents, je ne crois pas que Destaples soit mort d’une attaque, ni que Louis ait glissé dans un escalier dangereux. Pourquoi Monsieur Vervins, un homme fort habitué à l’altitude, qui venait se détendre et se distraire sur le chemin de ronde et qui était des plus prudents, pourquoi un tel homme pousserait-il un cri et ferait-il une chute mortelle ? C’est très habile, remarque.
    Furieux, Corbett se mordit les lèvres.
    — Il y a plus de contusions que de cheveux sur la tête de Vervins et je suis sûr que Craon affirmera à Sir Edmund que ce n’était pas de sa faute, que Vervins n’aurait point dû monter sur les remparts du château quand ils étaient verglacés.
    Il se pencha et tira sur la chape de son écuyer.
    — Il y a là quelque chose de trouble, mais je ne sais quoi. Craon se gausse de nous en secret.
    — Si nous lui disons ce que nous avons découvert, fit observer Ranulf, il ne s’en gaussera que davantage. Mais il y a au moins un événement dont il ne peut nous accuser : la mort de Vervins. Nous étions avec vous dans votre chambre quand il est tombé.
    — C’est vrai, rétorqua Corbett, mais je me demande où se trouvaient Monsieur de Craon et son taciturne écuyer ?
    — En tout cas, pas céans, répondit Ranulf en aidant son maître à se relever. Vous oubliez toujours que la porte de la tour était fermée.
    Les deux hommes retournèrent dans la cour où Bolingbroke, du bout de sa botte, fouillait encore dans la paille, les détritus et la glace.
    — Il n’y a rien ici, grommela-t-il, rien du tout.
    Il se frotta les mains et souffla sur ses doigts.
    — Sir Hugh ! Sir Hugh !
    Le gouverneur traversa la cour à toutes jambes et tendit un rollet à Corbett.
    — En faisant la toilette de la dépouille de Maîtresse Feyner, nous avons trouvé ceci

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