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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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Temüdjin.
    Je suis resté trop longtemps seul, pensa-t-il en pointant sa
flèche sur le plus âgé des deux hommes accompagnant son frère.
    Il hésita, observa attentivement l’attitude de chacun. Temüdjin
se tenait droit sur sa selle et aucune corde, apparemment, ne le liait aux deux
autres. Pensaient-ils qu’il ne s’enfuirait pas au galop à la première occasion ?
Il y avait quelque chose de bizarre dans cette absence de corde et Kachium
ajusta sa prise sur son arc bandé. Il ne les laisserait pas passer – il ne
le pouvait pas – mais s’il tirait un coup de semonce il perdrait toute
chance de les abattre par surprise. Les deux hommes étaient armés mais leurs
arcs n’étaient pas encordés. Ils ne chevauchaient pas comme s’ils traversaient
un territoire ennemi. Kachium vit qu’ils avaient de longs sabres comme celui
que Yesugei portait à la hanche. Tout cela était étonnant et, pendant qu’il
hésitait, ils étaient arrivés devant l’endroit où il était tapi.
    Il risqua le tout pour le tout.
    — Temüdjin ! cria-t-il.
    Il se dressa, la corde de son arc près de l’oreille.
    Temüdjin l’aperçut du coin de l’œil.
    — Ne tire pas ! Ne tire pas, Kachium !
    Rapides comme des chats, les deux inconnus avaient sauté à
terre, protégés par le corps de leur monture. Temüdjin descendit lui aussi de
son cheval mais avec une maladresse poignante. Il s’approcha en boitant et
Kachium, le cœur battant, courut vers lui, le prit dans ses bras. Les Loups
avaient fait souffrir son frère mais il était là, il vivait. Tout irait bien.
    — Je ne savais pas si ces hommes étaient des amis ou
des ennemis… commença Kachium, le souffle court, tout excité.
    Temüdjin le calma d’une tape sur la nuque.
    — Des féaux, mon frère. Arslan et Jelme, qui m’ont tiré
de ma captivité. L’esprit de notre père nous les a envoyés.
    Kachium se tourna vers les deux hommes qui approchaient.
    — Alors, soyez les bienvenus dans mon camp. J’ai deux
canards pour vos estomacs si vous avez faim. J’ai hâte d’entendre cette
histoire.
    Temüdjin hocha la tête et Kachium se rendit compte qu’il n’avait
pas souri une seule fois depuis leurs retrouvailles. Son frère avait changé
pendant son absence, il était devenu plus sombre sous le poids de l’expérience.
    — Nous passerons la nuit ici, confirma Temüdjin. Où
sont ma mère et les autres ?
    — Dans l’Ouest. Je suis resté ici au cas où tu
réussirais à revenir. Je… je m’apprêtais à partir. J’avais perdu espoir de te
revoir.
    — Ne perds jamais foi en moi, petit frère. Ma parole
est d’acier, je reviens toujours.
    Kachium sentit avec surprise des larmes dans ses yeux. Il
battit des cils pour les chasser, gêné devant ces inconnus. Resté trop
longtemps seul, il avait totalement perdu son aptitude à montrer un visage
impassible. Il lutta pour refouler son émotion et suggéra :
    — Venez. Je vais faire cuire la viande.
    — Bien, approuva Temüdjin. Nous aurons du chemin à
parcourir dès demain. Je veux rattraper notre mère.
    Les trois hommes suivirent Kachium jusqu’à son camp, un lieu
humide à peine digne de ce nom, quelques vieux os autour d’une fosse remplie de
cendres froides. Il s’agenouilla pour allumer un feu.
    — Il y a une famille isolée à une demi-journée de
cheval à l’ouest, dit-il en maniant silex et couteau. Trois hommes et deux
femmes. Ils sont passés ici hier soir.
    Il décela une lueur d’intérêt dans le regard de son frère et
se méprit sur son sens.
    — Nous pouvons les éviter si nous descendons droit vers
le sud avant de couper par les collines noires, proposa-t-il, grognant de
satisfaction quand une flamme s’éleva des brins d’herbe sèche.
    Les yeux rivés sur le feu naissant, Temüdjin déclara :
    — Je ne veux pas les éviter, frère. Ils l’ignorent
peut-être mais ils sont de mon sang, tout autant que toi.
    Kachium se retourna pour le regarder.
    — Je ne comprends pas, dit-il, voyant Arslan et Jelme
échanger un coup d’œil. Qu’avons-nous à attendre de ces vagabonds ?
    — Ils sont la grande tribu, murmura Temüdjin, presque
pour lui-même.
    Sa voix était si basse que Kachium dut tendre l’oreille pour
l’entendre.
    — Je leur redonnerai une famille, poursuivit Temüdjin. Je
les rassemblerai, je les rendrai durs et je les enverrai contre ceux qui ont
assassiné notre père. J’écrirai le nom de Yesugei avec du sang tatar et,

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