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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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brillèrent quand il songea à son frère
aîné. Cet homme aurait-il accordé son aide à Bekter ? Il ne pouvait que s’émerveiller
des tours que jouait le destin.
    — Tu ne me connais pas.
    — Non, reconnut Arslan. J’aurais pu te laisser croupir
dans ton trou, mais je ne suis pas homme à rester les bras croisés. Même si je
n’avais pas connu ton père, je t’aurais tiré de cette fosse.
    Temüdjin rougit.
    — Je… je t’en suis reconnaissant, dit-il en détournant
les yeux.
    — Nous n’en parlerons plus. C’est du passé. Tu ne me
connais pas non plus, mais tu apprendras que ma parole est d’acier.
    Temüdjin ramena brusquement ses yeux sur Arslan, chercha sur
son visage une expression moqueuse, n’en vit pas trace.
    — Oui, ton père répétait souvent ces mots, poursuivit l’armurier.
Je les ai crus et ils m’ont attiré vers lui. Si tu es la moitié de l’homme qu’il
était, mon fils et moi te ferons serment d’allégeance et lierons notre sort à
ta lignée.
    Temüdjin sentit la force sereine de cet homme. Il ne portait
pas d’armes mais la jument avait reculé de trois pas tandis qu’il parlait, devinant
en lui, tout comme son cavalier, un prédateur parfaitement maître de lui. Le
jeune Loup se demanda si Arslan pensait qu’une armée de guerriers attendait son
retour. L’idée le traversa qu’un homme qui attachait autant de prix à sa parole
la respecterait même après avoir découvert que cette armée se réduisait à
quelques frères décharnés cachés dans les collines.
    — Je n’ai ni tribu ni richesses, déclara-t-il. Je n’ai
que ma famille. Je n’ai rien à vous offrir, à toi et à ton fils. Si tu choisis
de partir de ton côté, j’irai du mien et te garderai à jamais ma reconnaissance
pour ton aide.
    — « Je suis la terre et les os des collines »,
as-tu dit, lui rappela Arslan. Je crois que tu parlais avec les mots de ton
père. Je te suivrai.
    — Alors, appelle ton fils, s’impatienta soudain Temüdjin.
    Sa captivité l’avait changé. Survivre ne lui suffisait plus
et il imaginait en regardant Arslan une piste de feu et de sang qui aboutissait
aux tentes d’Eeluk. Il l’avait vue aux heures les plus sombres, dans la fosse. Alors
que les mouches bourdonnaient autour de lui, son esprit s’enflammait.
    Jelme approcha ; Temüdjin descendit de cheval et
rejoignit les deux hommes en claudiquant.
    — Si vous m’appelez khan, votre volonté ne vous
appartiendra plus, dit-il, se souvenant que son père avait prononcé ces mots. Agenouillez-vous
devant moi.
    Jelme et son père plièrent le genou et Temüdjin posa ses
mains écorchées sur leurs têtes.
    — Je vous demande sel, lait, chevaux, yourtes et sang !
clama-t-il.
    — Ils sont à toi, seigneur, répondirent ensemble les
deux hommes.
    — Alors vous êtes mes frères et nous sommes une tribu, déclara
Temüdjin. Nous sommes un peuple.
    Ils relevèrent la tête, frappés par le ton du jeune homme et
tout ce qu’il signifiait. Le vent se leva, soufflant des montagnes. Temüdjin
tourna les yeux dans la direction de l’endroit où sa famille devait se cacher. Il
savait qu’il trouverait sa tribu parmi des hommes rejetés par tous, parmi les
vagabonds et les bergers isolés. Des hommes comme Horghuz, assassiné par Tolui.
Ils étaient peu nombreux mais durcis au feu. Bannis, ils aspiraient comme lui à
retrouver une tribu, à avoir une chance de se venger d’un monde qui les avait
abandonnés.
    — Tout commence ici, murmura Temüdjin. J’en ai assez de
me cacher. Qu’ils se cachent à présent de moi.
     
     
    Lorsque Kachium vit trois hommes approcher par le sud, il
redescendit dans la ravine avec son arc et son carquois. Il connaissait le
terrain mieux que quiconque et dévala la pente, sautant par-dessus des arbres
abattus. Il prit position près de l’endroit où ils passeraient, se cacha dans
les fourrés. La haine au cœur, il se prépara. Si ces hommes étaient Tolui et
Basan revenant avec leur prisonnier, il prendrait le risque de tirer deux coups
difficiles et mettrait son adresse à l’épreuve. Il s’était longuement entraîné
et ni Khasar ni Temüdjin ne le surpassaient à l’arc. Prêt à tuer, il attendit
en silence le bruit des sabots.
    Lorsque les cavaliers apparurent, Kachium reconnut son frère
et son cœur s’emballa. Sa vue lui redonna courage. Il pinça les lèvres et se
rendit alors seulement compte qu’il avait prononcé à voix basse le nom de

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