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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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sous la neige,
Börte collée à Temüdjin, chacun glissant le bras dans la large manche de l’autre,
pour qu’au moins une partie de leur corps ait chaud.
    — Il faudra que tu trouves un chamane pour nous marier,
dit-elle sans le regarder.
    Ils avançaient la tête baissée, les sourcils couverts de
neige, tels des démons de l’hiver. Temüdjin exprima son accord d’un grognement
et d’une pression plus forte sur le bras de Börte.
    — Mon sang n’est pas venu, ce mois-ci, annonça-t-elle.
    Il hocha vaguement la tête, continua à mettre un pied devant
l’autre. Privés de bonne herbe, les chevaux étaient squelettiques et
tomberaient bientôt, eux aussi. Ne fallait-il pas profiter de leurs dernières
forces pour les monter encore quelques heures ? Il avait mal aux jambes et
sa côte cassée le faisait souffrir à chaque pas. Il s’arrêta brusquement et se
tourna vers Börte.
    — Tu es grosse ? lui demanda-t-il, incrédule.
    Elle se pencha en avant et frotta son nez contre le sien.
    — Peut-être. Parfois, le sang ne vient pas parce qu’il
y a trop peu à manger. Mais je crois que oui.
    Temüdjin sortit de son hébétude et un sourire lui monta aux
yeux.
    — Ce sera un fils et les épreuves de ce voyage le
rendront fort, dit-il.
    Une rafale de vent les contraignit à se retourner. Ils ne
voyaient pas le soleil, mais le jour déclinait et Temüdjin cria à Arslan de
chercher un abri.
    Tandis que le forgeron regardait autour d’eux, Temüdjin
aperçut un mouvement à travers les rideaux de neige. Un sentiment de danger lui
picota la nuque et il émit un sifflement bas pour faire revenir Arslan. Le
vagabond lui lança un regard interrogateur, dégaina son couteau en scrutant la
neige.
    Ils attendirent dans un silence tendu le retour d’Arslan. Presque
aveuglé par les flocons, Temüdjin crut distinguer la forme d’un homme à cheval.
Börte lui posa une question mais il ne l’entendit pas, occupé qu’il était à
encorder son arc. Grognant sous l’effort, il remarqua que la corde était
devenue humide malgré le linge huilé qui l’entourait. Il parvint à glisser la
boucle dans l’encoche mais craignit que la corde ne se rompe à la première
traction. Où était Arslan ?
    Temüdjin entendit un bruit de sabots, un grondement dont, avec
l’écho, il était impossible de situer la provenance. Prêt à tirer, il pivota
sur lui-même, tendit l’oreille. Les chevaux se rapprochaient. À côté de lui, le
vagabond respirait bruyamment et se préparait à une attaque. Temüdjin remarqua
que l’homme faisait fermement face et se félicita d’avoir un guerrier courageux
de plus à ses côtés. Le jeune khan leva son arc, vit des ombres, entendit des
voix et, un moment, imagina les Tatars venus lui couper la tête.
    — Par ici ! Ils sont là !
    Il faillit lâcher son arc de soulagement en reconnaissant
Kachium. Il était parmi les siens. Il vit son frère sauter de cheval et courir
sous la neige pour le prendre dans ses bras.
    — L’hiver a été bon, dit Kachium d’une voix excitée en
lui tapotant le dos de sa main gantée. Viens voir !

 
23
    Temüdjin et ses compagnons firent à cheval le reste du
chemin malgré l’épuisement de leurs montures. Le camp se trouvait contre la
face sombre d’un éboulement, abrité en grande partie du vent par un surplomb et
la colline se dressant derrière. Deux douzaines de yourtes y étaient regroupées,
entourées de chiens et de chevaux à l’attache. Bien qu’impatient de faire un
repas chaud et de se reposer, Temüdjin prit le temps d’observer le camp animé
tapi dans la neige et constata que Jelme le maintenait sur le pied de guerre. Des
hommes allant prendre leur poste de guet marchaient à grands pas, tête baissée
contre le vent. Voyant le camp avec les yeux d’un étranger, Temüdjin remarqua
qu’il y avait beaucoup plus d’hommes que de femmes et d’enfants. Si c’était une
bonne chose pour être prêt à monter en selle et à se battre à tout moment, cela
ne pouvait pas durer. Les hommes suivaient leur chef au combat, mais ils
voulaient avoir un foyer auquel retourner, une femme caressante et des enfants
jouant à leurs pieds tels de jeunes chiots.
    Ceux qui avaient connu la faim et la peur en solitaire se
satisfaisaient peut-être de cette tribu naissante, mais ils se méfiaient encore
les uns des autres comme des chiens sauvages. Temüdjin refoula son impatience. Les
vagabonds apprendraient à voir un frère là où

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