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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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neige tombait. Emmitouflé dans les couvertures avec Börte, il avait
dormi d’un sommeil profond, épuisé par le froid et la steppe interminable. La
neige annonçait la fin d’une période heureuse, peut-être la plus heureuse qu’il
eût jamais connue. Il savait qu’il allait retrouver les duretés de la vie et
les combats, la guerre contre les Tatars dans laquelle il devait mener ses
frères. Börte sentit une distance entre eux et se retira en elle-même. Ils
passaient chaque jour de longues heures dans un silence pesant alors qu’auparavant
ils bavardaient sans cesse.
    Ce fut Arslan qui aperçut le premier les vagabonds au loin
et sa voix tira brusquement Temüdjin de ses pensées. Trois hommes avaient
rassemblé un petit troupeau et planté une tente au pied d’une colline. Depuis
que Sansar leur avait pris leurs sabres, Temüdjin redoutait une telle rencontre.
Il jura à mi-voix. Les inconnus sautèrent en selle, lancèrent leurs chevaux au
galop. Leurs intentions étaient peut-être pacifiques, mais la vue de trois
jeunes femmes les inciterait certainement à la violence. Temüdjin tira sur les
rênes, fit descendre Börte. Il sortit son arc de la toile qui l’enveloppait, y
attacha sa meilleure corde, défit le capuchon de son carquois. Arslan était
déjà prêt. Il avait coupé la corde qui maintenait Makhda en selle, l’avait
laissée s’asseoir sur le sol gelé avec sa sœur. En montant à cheval, il regarda
Temüdjin et demanda :
    — Nous attendons ?
    Temüdjin regarda les cavaliers qui galopaient vers eux. Ces
pauvres vagabonds n’avaient sans doute pas un sabre à eux trois et s’il avait
eu le sien, l’issue aurait été certaine. Sans sabre, Arslan et lui pouvaient
finir en pâture pour les charognards. Il était moins risqué d’attaquer.
    — Non ! cria-t-il par-dessus le vent. Nous les
tuons.
    Il entendit les sœurs gémir de peur derrière lui quand il
talonna son cheval. Malgré le danger, il éprouvait de l’exaltation à mener sa
monture uniquement avec les genoux, parfaitement en équilibre pour envoyer la
mort avec son arc.
    Soudain, les cavaliers furent proches. Temüdjin écoutait le
grondement des sabots de son cheval frappant le sol, captait leur rythme. Il y
a un bref moment où les quatre sabots d’un cheval au galop quittent le sol en
même temps et Yesugei lui avait appris à lâcher sa flèche à cet instant pour
que son tir soit toujours parfait.
    Les hommes qu’ils affrontaient n’avaient pas bénéficié d’un
tel entraînement. Dans leur excitation, ils estimèrent mal la distance et leurs
premiers traits passèrent en ronflant au-dessus des têtes de Temüdjin et d’Arslan.
Les sabots claquaient et l’instant de liberté où les chevaux décollaient du sol
revenait sans cesse. Le jeune khan et le forgeron tirèrent ensemble.
    L’homme qu’Arslan avait visé tomba, désarçonné par la flèche
plantée dans sa poitrine. Son cheval se cabra avec un hennissement furieux. Le
tir de Temüdjin fut aussi précis et le deuxième cavalier s’effondra. Temüdjin
vit le troisième lâcher sa flèche au moment où ils se croisaient à toute
vitesse.
    Il se jeta sur le côté. Le trait passa au-dessus de lui mais
Temüdjin ne parvint pas à se redresser. Son pied glissa hors de l’étrier et il
se retrouva quasiment accroché au cou puissant de son cheval lancé au galop. Le
sol défilait sous lui. Il tira sur la bride avec une telle violence que le mors
jaillit de la bouche de l’animal et que le corps de Temüdjin se retrouva plus
bas encore. Le cheval le traîna sur la terre gelée jusqu’à ce que, faisant un
immense effort de volonté, il lâche les rênes et roule désespérément sur
lui-même pour échapper aux sabots.
    Le cheval continua à galoper sans lui, le bruit de sa course
se perdant finalement dans le silence de la neige. Étendu sur le dos, Temüdjin
écoutait sa respiration haletante et reprenait ses esprits. Il avait mal dans
tout le corps, ses mains tremblaient. Hébété, il se redressa en clignant des
yeux, chercha Arslan du regard.
    Le forgeron avait fiché sa deuxième flèche dans le poitrail
du cheval du troisième cavalier, qui avait roulé à terre. L’inconnu se releva, visiblement
étourdi.
    Arslan tira un poignard de dessous son deel et s’approcha
de lui sans se presser pour lui donner le coup de grâce. Temüdjin voulut crier
mais, quand il inspira, une douleur lui transperça la poitrine et il comprit qu’il
s’était

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