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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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formé un
carré défensif autour de la boîte pour attendre son arrivée. Temüdjin se tourna
vers Arslan, haussa les sourcils. Le forgeron dut crier pour se faire entendre
par-dessus le bruit des sabots.
    — Sois prudent, seigneur ! Ce doit être un
représentant des Jin, un dignitaire de haut rang.
    Temüdjin considéra la scène étrange avec un intérêt accru. Il
avait entendu parler des grandes cités de l’Est mais n’avait jamais vu un seul
de leurs habitants. On disait qu’ils pullulaient comme des mouches, qu’ils
avaient tant d’or qu’ils s’en servaient pour bâtir leurs maisons. Quel que soit
le visiteur, il avait assez d’importance pour se déplacer avec une dizaine de
gardes et assez d’esclaves pour porter cette curieuse boîte laquée. Elle avait
des reflets noirs et ses côtés étaient couverts de rideaux de la couleur du
soleil.
    Guidant son cheval de ses genoux, Temüdjin tenait son arc
prêt à tirer. Si c’était un piège, les guerriers jin découvriraient qu’ils
avaient commis une erreur en se risquant sur ses terres. Il baissa son arc, ordonna
à ceux qui l’entouraient de faire de même.
    Il tira sur la bride de son cheval. Un œil exercé aurait
noté que ses guerriers surent parfaitement rester en formation lorsqu’ils l’imitèrent.
Temüdjin attacha son arc à sa selle, toucha la poignée de son sabre pour se
porter chance et dirigea sa monture vers l’homme qui se trouvait au centre de
ce groupe bizarre.
    Le jeune khan ne dit pas un mot. Ces terres étaient siennes,
il n’avait pas à y expliquer sa présence. Ses yeux jaunes détaillèrent le
guerrier jin, s’attardèrent sur son armure. Comme la boîte, elle était
recouverte d’une peinture qui luisait telle de l’eau noire et ses attaches
étaient invisibles. Elle semblait capable d’arrêter une flèche et Temüdjin se
demanda s’il pourrait en obtenir une pour l’essayer.
    Le guerrier l’observait sous la visière d’un casque, le
visage à moitié couvert par des plaques de fer. Temüdjin lui trouva un air
maladif, un teint jaunâtre révélant trop de soirées de beuverie. Pourtant le
blanc de ses yeux n’était pas rougi et il ne bronchait pas devant tant d’hommes
armés.
    Le silence se prolongea, Temüdjin attendit. Enfin, le Jin
plissa le front et se décida à le rompre :
    — Mon maître, émissaire de la cour de Jade, souhaite te
parler, dit Yuan, avec un accent qui sonna étrangement aux oreilles de Temüdjin.
    À l’instar de son maître, Yuan détestait les barbares des
tribus. Malgré leur férocité au combat, ils n’avaient aucune discipline. Ce n’étaient
que des chiens hargneux et l’on s’abaissait en s’adressant à eux comme à des
êtres humains.
    — Il se cache dans cette boîte ? demanda Temüdjin.
    Le chef des gardes se raidit et Temüdjin laissa sa main
pendre près de la poignée de son sabre. Il avait passé des journées à s’entraîner
avec Arslan, il ne craignait pas un soudain assaut. Son assurance amusée se
voyait peut-être dans son regard car le Jin se contint.
    — J’ai un message de Toghril des Kereyits à te
transmettre, déclara Yuan.
    Ce nom attisa encore la curiosité de Temüdjin. Son camp
avait accueilli trois vagabonds bannis de cette tribu.
    — Je t’écoute, dit-il.
    Le regard au loin, le garde récita :
    — « Accorde ta confiance à ces hommes et
offre-leur l’hospitalité en mon nom. »
    Temüdjin eut un grand sourire qui surprit l’officier jin.
    — Ce serait peut-être sage, en effet, dit-il. As-tu
envisagé l’autre éventualité ?
    — Il n’y a pas d’autre éventualité, répliqua Yuan, irrité.
Tu as entendu les ordres de Toghril.
    Temüdjin éclata de rire.
    — Toghril des Kereyits n’est pas mon khan. Il ne donne
pas d’ordres ici. Je pourrais vous tuer tous et m’emparer de ce qu’il y a dans
cette boîte, menaça-t-il, uniquement pour provoquer le chef jin.
    Au lieu de réagir avec colère, l’homme sourit.
    — Tu n’as pas assez de guerriers pour cela.
    Temüdjin allait répliquer quand, de la boîte, une voix lança
un ordre dans une langue qu’il ne connaissait pas. Cela ressemblait assez à un
cri d’oie mais l’officier inclina aussitôt la tête. Temüdjin ne put résister
plus longtemps à sa curiosité.
    — Très bien, je vous offre mon hospitalité. Suivez-moi
de près pour que mes gardes ne vous transpercent pas la gorge quand vous
approcherez. Avancez lentement, sans gestes

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