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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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brusques. Il y a dans mon camp des
guerriers qui n’aiment pas les inconnus.
    Yuan leva le poing, les douze porteurs saisirent les
brancards et les soulevèrent, regardant fixement devant eux. Temüdjin ne sut qu’en
penser. Il lança un ordre à ses cavaliers, prit la tête du groupe avec Arslan
tandis que Jelme et les autres fermaient la marche.
    — Tu connais ces hommes ? murmura-t-il.
    — Je les ai déjà rencontrés, répondit Arslan.
    — Ils sont une menace pour nous ?
    Le forgeron réfléchit.
    — Ils pourraient l’être, ils ont de grandes richesses. Je
ne sais pas ce qu’ils nous veulent.
    — Ni quel jeu joue Toghril, ajouta Temüdjin.
    Arslan acquiesça de la tête et les deux hommes gardèrent le
silence jusqu’au camp.
     
     
    Wen Chao attendit que les porteurs posent son palanquin et
que Yuan s’approche. Il avait observé avec intérêt leur arrivée au camp des
barbares, retenu des gémissements devant les tentes rapiécées et les moutons
étiques. L’hiver avait été rude et les Mongols avaient les traits tirés. Il
sentait depuis un moment déjà l’odeur de la graisse de mouton et savait qu’elle
resterait collée à sa tunique même après qu’on l’aurait lavée plusieurs fois. Lorsque
Yuan écarta les tentures en soie, Wen descendit du palanquin en s’efforçant de
respirer le moins possible. Il savait par expérience qu’il finirait par se
faire à cette puanteur, mais il n’avait toujours pas rencontré de barbare qui
prenait la peine de se laver plus d’une ou deux fois par an, et encore, quand
il tombait dans une rivière. Pour l’heure, il avait une mission à remplir et, maudissant
à mi-voix le petit Zhang, il s’avança dans le froid avec toute la dignité dont
il était capable.
    Même s’il n’avait pas remarqué le respect que les autres
montraient au jeune homme aux yeux jaunes, Wen aurait deviné qu’il était leur
chef. À la cour de Kaifeng, on connaissait ces « tigres dans les roseaux »,
ces hommes qui avaient du sang de guerrier dans les veines. Ce Temüdjin en
faisait partie, avait pensé Wen dès qu’il avait vu ces yeux.
    Malgré le vent qui transperçait sa mince robe, Wen ne montra
aucun désagrément quand il s’inclina devant Temüdjin. Seul Yuan saurait que ce
salut était loin de ce que la courtoisie exigeait, mais cela amusait Wen d’insulter
secrètement les barbares. À son étonnement, le pillard se contenta de l’observer
et Wen s’en trouva offensé.
    — Je suis Wen Chao, ambassadeur de l’Empire jin des
Song du Nord. C’est un honneur pour moi d’être reçu dans ton camp. La nouvelle
de tes batailles contre les Tatars nous est parvenue…
    — Et c’est ce qui t’amène ici dans ta petite boîte ?
répliqua Temüdjin.
    Il était fasciné par ce personnage accompagné de tant de
serviteurs. Lui aussi avait ce teint jaune maladif, mais il se tenait droit
dans le vent qui agitait sa robe. Temüdjin lui donnait plus de quarante ans, bien
que sa peau ne fût pas ridée. L’homme était étrange pour qui avait grandi dans
une tribu. Le tissu de sa robe verte semblait miroiter. Ses cheveux étaient
aussi noirs que ceux de Temüdjin mais tirés en arrière et maintenus par une
pince en argent. Ses mains se terminaient par de longs ongles qui reflétaient
la lumière. Temüdjin se demandait combien de temps le Jin résisterait au froid.
L’homme ne semblait pas le sentir mais ses lèvres commençaient à bleuir.
    — Je t’apporte les salutations de la cour de Jade, dit-il.
Nous avons beaucoup entendu parler de tes succès. Ton frère des Kereyits te
salue lui aussi.
    — Qu’est-ce que Toghril me veut ?
    Transi de froid, Wen se demandait avec colère si le barbare
finirait par l’inviter à entrer-dans sa tente. Il décida de l’y aider un peu.
    — Ne m’as-tu pas offert ton hospitalité ? Il ne
convient pas de parler de choses importantes avec tant d’oreilles autour de
nous.
    Temüdjin haussa les épaules. L’homme était visiblement gelé
et le jeune khan voulait entendre, avant qu’il ne tombe raide de froid, ce qui
l’avait incité à traverser une plaine hostile.
    — Tu es le bienvenu…
    Il hésita avant d’écorcher horriblement le nom du Jin.
    — … Wancho ?
    — Wen Chao, corrigea le vieil homme. La langue doit
toucher le palais.
    — Viens te réchauffer dans ma yourte, Wen. Nous y
boirons le thé salé.
    — Ah, le thé salé… répéta sans enthousiasme le
diplomate en suivant

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