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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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millier de serviteurs pour
satisfaire leurs caprices. Toghril des Kereyits voudrait une telle vie pour
lui-même et ses héritiers.
    — Comment transporter une maison en pierre ? demanda
soudain l’un des Mongols.
    — On ne peut pas la transporter comme une yourte, répondit
Wen. Certaines ont la taille d’une montagne.
    Temüdjin sut cette fois que l’étrange petit homme leur
contait des sornettes et éclata de rire.
    — Alors, cela ne me conviendrait pas. Les tribus
doivent se déplacer quand la chasse est mauvaise. Je mourrais de faim dans
cette montagne de pierre.
    — Non, seigneur, parce que tes serviteurs achèteraient
de la nourriture au marché. Ils élèveraient des bêtes pour que tu les manges et
cultiveraient du blé et du riz. Tu aurais un millier de femmes et tu ne
connaîtrais jamais la faim.
    — Je comprends que cela plaise à Toghril, dit Temüdjin.
    Toutes ces idées bizarres lui donnaient le tournis et il
ignorait toujours pourquoi Wen avait traversé ces étendues sauvages pour le
rencontrer. Il lui tendit une coupe et la remplit d’arkhi. Lorsqu’il vit que l’homme
serrait les mâchoires pour empêcher ses dents de claquer, il lui suggéra :
    — Frottes-en tes mains et ton visage. Je t’en servirai
une autre.
    Wen inclina la tête pour le remercier avant de suivre son
conseil. Le liquide clair fit rougir sa peau jaune, parcourue d’une soudaine
chaleur. Il vida le reste de l’eau-de-vie dans sa gorge, avala la seconde coupe
et en réclama une troisième d’un geste.
    — J’irai peut-être un jour dans l’Est pour voir ces
prodiges, dit Temüdjin. Je m’étonne cependant que tu aies laissé tout cela
derrière toi pour venir là où mon peuple règne par l’arc et le sabre. Ici, nous
ne pensons jamais à ton empereur.
    — Il est pourtant notre père à tous, répliqua Wen sans
réfléchir.
    Sous le regard aigu de Temüdjin, il regretta d’avoir tant bu
l’estomac vide.
    — Je suis parmi les tribus depuis deux ans, il y a des
jours où mon peuple me manque beaucoup, poursuivit Wen. J’ai reçu pour mission
de chercher des alliés contre les Tatars du Nord. Toghril des Kereyits pense
que tu es de ceux qui partagent notre dégoût pour ces chiens à la peau pâle.
    — Toghril semble bien informé. Comment connaît-il mes
sentiments ?
    Temüdjin remplit la coupe du visiteur une quatrième fois et
la regarda suivre le même chemin que les précédentes. Il porta la sienne à ses
lèvres, but parcimonieusement pour garder les idées claires.
    — Le khan des Kereyits est un homme sage, répondit Wen
Chao. Il a combattu les Tatars pendant des années et a reçu de mes maîtres
beaucoup d’or. C’est un échange, tu comprends ? Si je demande à Kaifeng qu’on
envoie cent chevaux dans l’Est, ils y seront la saison suivante ; en
retour, les Kereyits feront couler le sang des Tatars et les tiendront éloignés
de nos frontières. Nous ne voulons pas qu’ils s’introduisent sur nos terres.
    L’un des hommes qui écoutaient la discussion s’agita et Temüdjin
se tourna vers lui.
    — Arslan, je te consulterai quand nous serons seuls, lui
promit Temüdjin.
    L’homme parut se calmer.
    — Je suis ici pour vous offrir le même accord, déclara
Wen. Je peux vous donner de l’or, des chevaux…
    — Des sabres, le coupa Temüdjin. Et des arcs. Si j’accepte,
je veux une douzaine d’armures comme celles que portent tes gardes, ainsi que
cent chevaux, des juments et des étalons. Je n’ai pas plus d’usage de ton or
que d’une maison en pierre que je ne pourrais pas transporter.
    — Tu n’as pas cent hommes dans ton camp, protesta Wen.
    Intérieurement, il se réjouissait. Le marchandage avait commencé
plus facilement qu’il ne l’aurait cru.
    — Tu ne les as pas tous vus, repartit Temüdjin. Et je n’ai
pas dit que j’acceptais. Quel rôle exactement joue Toghril ? Je ne l’ai
jamais rencontré mais je connais les Kereyits. Viendra-t-il, après toi, quémander
mon aide ?
    Wen s’empourpra, reposa sa coupe.
    — Les Kereyits sont une tribu puissante, forte de plus
de trois cents guerriers. Ils ont appris par des prisonniers tatars que tu
pousses tes razzias de plus en plus loin vers le nord.
    Wen s’interrompit, choisit ses mots avec soin :
    — Toghril est un sage et il m’a envoyé ici non pour
quémander mais pour te convaincre d’unir tes forces aux siennes. Ensemble, vous
ramènerez peut-être les Tatars douze générations en

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