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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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d’un pas réticent. Kachium
s’assit au bord du lit.
    — Ce ne sont pas des fantômes mais des hommes coriaces,
qui savent manier le sabre et l’arc, dit-il à Temüge. Tu n’es pas encore assez
fort pour les affronter.
    — Tu l’étais, à mon âge, objecta le garçon.
    Un filet de morve luisante lui coulait du nez et Khasar se
demanda s’il finirait par lui glisser dans la bouche.
    — Je tirais mieux à l’arc que toi, c’est exact, dit
Kachium. Je m’exerçais chaque jour jusqu’à avoir les doigts en sang.
    De la main gauche, il tapota les muscles compacts de son
épaule droite, plus développée que la gauche.
    — J’ai bâti ma force, poursuivit-il. As-tu fait de même ?
Chaque fois que je te vois, tu joues avec les enfants ou tu bavardes avec notre
mère…
    — Je me suis exercé, bougonna Temüge.
    Ses frères savaient qu’il mentait ou tout au moins qu’il
enjolivait la vérité. Même avec une bague en os pour protéger son doigt, il
faisait un archer déplorable. Kachium l’avait aussi emmené courir avec lui pour
lui donner de la résistance. Le souffle du garçon ne s’améliorait pas. Au bout
de quelques minutes, il hoquetait, hors d’haleine.
    Khasar secoua la tête.
    — Si tu ne sais pas tirer à l’arc et si tu n’es pas
assez fort pour tenir un sabre, tu les tueras comment, les Tatars ? À
coups de pied ?
    Il pensait que son jeune frère se jetterait de nouveau sur
lui mais Temüge avait renoncé.
    — Je vous déteste, dit-il. J’espère que les Tatars vous
égorgeront tous les deux.
    Il se serait rué hors de la tente si Khasar ne lui avait
fait un croche-pied quand il passa devant lui. Temüge tomba à plat ventre
devant la porte, se releva et sortit sans un regard en arrière.
    — Tu es trop dur avec lui, argua Kachium en reprenant
son arc.
    — Non. Si j’entends encore une fois dire que c’est « un
garçon tellement sensible », je vais vomir. Tu sais avec qui je l’ai vu
bavarder, aujourd’hui ? Avec Wen Chao, le Jin. Ils parlaient d’oiseaux, ou
quelque chose comme ça. Tu peux m’expliquer ce que ça veut dire ?
    — Je ne peux pas, mais c’est mon petit frère et je veux
que tu cesses de le harceler comme une vieille femme. C’est trop te demander ?
    Kachium avait haussé le ton et Khasar réfléchit à la façon
dont il allait réagir. Il lui arrivait encore d’avoir le dessus quand ils se
battaient, mais leurs dernières bagarres lui avaient laissé tant de bleus qu’il
n’en provoquait plus à la légère.
    — Quel genre de guerrier deviendra-t-il si nous le
traitons différemment des autres ? demanda-t-il.
    Kachium leva les yeux de son arc.
    — Il sera peut-être chamane, ou conteur comme le vieux
Chatagai.
    — Chatagai était un guerrier dans sa jeunesse, ou du
moins il le prétendait.
    — Laisse Temüge trouver son chemin. Ce n’est peut-être
pas celui sur lequel nous voulons le mener, conclut Kachium.
     
     
    Börte et Temüdjin étaient étendus l’un près de l’autre. La
bouche encore ensanglantée du sang de leurs ennemis, ils avaient fait l’amour
le soir même du châtiment infligé aux Tatars. Elle avait poussé un cri de
douleur quand il l’avait pénétrée et il se serait peut-être retiré mais elle
avait noué les jambes autour de lui pour le retenir, le visage ruisselant de
larmes.
    C’était la seule fois. Depuis, elle ne pouvait supporter qu’il
la touche. Chaque fois qu’il se glissait sous les fourrures, elle l’embrassait,
elle se blottissait entre ses bras mais rien de plus. Le sang ne lui était pas
venu depuis qu’elle avait quitté les Olkhunuts et elle craignait maintenant
pour l’enfant. C’était celui de Temüdjin, elle en était presque certaine. Au
camp de sa tribu, elle avait vu plusieurs chiens monter tour à tour une même
femelle et, parfois, les chiots avaient un pelage de diverses couleurs. Elle ne
savait pas s’il pouvait lui arriver la même chose et elle n’osait pas poser la
question à Hoelun.
    Dans l’obscurité d’une tente étrangère, elle pleurait tandis
que son mari dormait et elle ne savait pas pourquoi.

 
28
    Temüdjin essuya avec agacement la sueur qui coulait dans ses
yeux. L’armure qu’Arslan lui avait faite était bien plus lourde qu’il ne l’avait
imaginé. Il avait l’impression qu’on l’avait roulé dans un tapis et le bras qui
maniait son sabre semblait avoir perdu la moitié de sa vitesse. Il faisait face
à Yuan et constatait avec

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