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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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irritation que le Jin portait la même armure sans qu’une
seule goutte de transpiration perle à son front.
    — Encore une fois, dit sèchement le khan.
    Une lueur amusée dans le regard, Yuan s’inclina avant de
lever son sabre. Il avait recommandé aux Mongols de porter leur armure en
permanence, jusqu’à ce qu’elle devienne une seconde peau. Même au bout d’une
semaine sur le chemin du camp tatar, ils étaient tous encore trop lents. Temüdjin
obligeait ses hommes à s’exercer tous les jours à l’aube et au crépuscule, avec
ou sans armure. Cela retardait les soixante guerriers qui avaient quitté le
camp des Kereyits, mais Yuan approuvait ces efforts. Sans entraînement, les
hommes en armure seraient comme les tortues de son pays. Ils survivraient aux
premières flèches des Tatars mais, descendus de leur cheval, ils seraient des
proies faciles.
    Avec l’aide des forgerons kereyits, Arslan avait fabriqué
cinq assemblages de plaques. Tenant sa promesse, Wen Chao leur en avait donné
dix autres et n’en avait gardé qu’une pour le nouveau chef de sa garde. Avant
son départ, Yuan avait choisi l’homme lui-même et veillé à ce qu’il comprenne
ses responsabilités.
    Temüdjin portait l’une des nouvelles armures, constituée d’une
longue plaque sur la poitrine, d’une autre couvrant le bas-ventre et de deux de
plus pour les cuisses. Des épaulières partaient du cou et descendaient jusqu’au
coude et c’étaient elles qui lui causaient le plus de difficultés. Il suffisait
à Yuan de faire un pas de côté pour esquiver des coups manquant de vitesse.
    Le Jin regarda Temüdjin s’avancer vers lui, devina ses
intentions à la façon dont il marchait. Le jeune khan faisait porter son poids
sur sa jambe gauche, ce qui voulait dire que le coup viendrait probablement de
la gauche et d’en bas. Ils utilisaient des sabres d’acier tranchant mais, jusque-là,
aucun d’eux n’avait vraiment été en danger. Yuan était trop habile pour blesser
quelqu’un à l’entraînement et Temüdjin ne s’approchait jamais assez pour le
toucher.
    Au dernier moment, Temüdjin changea de jambe d’appui et au
lieu d’un geste circulaire se fendit pour une attaque vers l’avant. Yuan ramena
sa jambe droite en arrière, la lame glissa sur les écailles de son armure. Il
ne craignait pas une entaille faite par un coup manquant de force, cela aussi Temüdjin
devait l’apprendre. Il y avait beaucoup d’autres coups qu’on pouvait ignorer ou
simplement dévier avec un peu d’agilité.
    Yuan se porta brusquement en avant et effleura le nez de son
adversaire de la poignée de son sabre. En même temps, il chassa l’air de ses
poumons en criant « Hei ! » puis recula.
    — Encore, marmonna Temüdjin, attaquant avant que le Jin
se soit remis en position.
    Cette fois, il brandit le sabre au-dessus de sa tête, l’abattit.
Yuan para avec son arme et, dans un claquement d’armures, ils se retrouvèrent
poitrine contre poitrine. Temüdjin avait glissé un pied derrière le garde, qui
tomba en arrière.
    Étendu par terre, il regarda Temüdjin, attendit le coup
suivant.
    — Et puis ?
    — Et puis, quoi ? répliqua Temüdjin. Maintenant, je
plongerais ma lame dans ta poitrine.
    Sans bouger, Yuan répondit :
    — Sûrement pas. J’ai été entraîné à me battre dans
toutes les positions.
    Du pied, il faucha une jambe de Temüdjin, qui s’écroula à
son tour. Le jeune khan se releva aussitôt, les traits crispés.
    — Si je ne portais pas cette lourde armure, tu n’aurais
pas la partie aussi belle.
    — Je t’abattrais de loin, repartit Yuan. Ou j’abattrais
ton cheval.
    Temüdjin s’apprêtait à lever de nouveau son arme. Malgré la
fatigue qui lui brûlait les poignets, il était déterminé à porter un coup
puissant avant de monter en selle pour la journée. Il arrêta son geste.
    — Alors, il faut protéger aussi les chevaux. Rien que
la tête et le poitrail.
    — Je l’ai vu faire, dit Yuan. On peut coudre les
plaques de fer sur un harnais en cuir aussi facilement que sur une tunique en
soie.
    — Tu es un excellent maître, Yuan, je te l’ai dit ?
    Le Jin observait attentivement son élève, sachant qu’une
attaque surprise était toujours possible. À vrai dire, il était stupéfait que Temüdjin
n’éprouve aucune honte à se faire battre cent fois de suite devant ses hommes. Il
n’imaginait pas ses anciens chefs acceptant une telle humiliation. Temüdjin,

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