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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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ensemble, chacun des officiers donnant des ordres à son groupe
de dix. Les chevaux se mirent au petit galop, puis au trot, et Temüdjin ramena
le centre avec Arslan.
    L’alignement se reforma, le khan passa devant et obliqua
vers la gauche, le visage rouge d’excitation, les yeux brillants.
    — Envoie les éclaireurs ! cria-t-il à Yuan. Nous
laisserons les chevaux se reposer pendant qu’ils cherchent !
    — À tes ordres, seigneur, répondit machinalement le
garde de Wen Chao.
    Les mots lui avaient échappé. Il était soldat depuis trop
longtemps pour changer ses habitudes et, à vrai dire, il prenait plaisir à
préparer ces hommes au combat. Il se tourna sur sa selle vers deux jeunes
guerriers.
    — Tayan, Rulakh, chevauchez devant jusqu’au coucher du
soleil. Si vous voyez autre chose que quelques vagabonds, revenez.
    Il connaissait à présent les noms des soixante hommes, il
avait fait l’effort de les mémoriser. Les deux cavaliers, provenant de la bande
de pillards de Temüdjin, inclinèrent la tête et partirent au galop. Yuan ne
montra rien de sa satisfaction mais Temüdjin dut la deviner, à en juger par son
sourire.
    — Cela te manquait, je crois, professeur ! lui
cria Temüdjin. Le printemps arrive dans ton sang !
    Yuan ne répondit pas. Il avait passé deux ans dans la garde
de Wen Chao. Le serment qu’il avait fait à l’empereur l’obligeait à obéir à
tout ordre donné par une autorité légitime. Au fond de lui-même, il reconnut
que Temüdjin voyait juste : la camaraderie d’une campagne lui avait manqué,
même si les guerriers des tribus ne ressemblaient en rien aux hommes qu’il
avait connus. Il espérait que les frères survivraient au premier fracas des
armes.
     
     
    La lune fut à nouveau pleine un mois après qu’ils eurent
quitté le camp des Kereyits. À l’exubérance des premières semaines avait
succédé une froide détermination. On bavardait moins autour du feu et les
éclaireurs étaient nerveux. Ils avaient trouvé l’endroit où Temüdjin et ses
frères avaient affronté les Tatars. Les cercles noirs sur l’herbe réveillèrent
de sombres souvenirs chez ceux qui avaient participé au combat. Kachium et
Khasar étaient particulièrement silencieux quand ils remontèrent à cheval. La
nuit où ils avaient sauvé Börte s’était gravée trop profondément en eux pour qu’ils
oublient l’incantation de Temüdjin ou l’explosion de lumière qui les avait
éblouis quand ils avaient avalé la chair de leurs ennemis. Ils ne parlaient pas
de ce qu’ils avaient fait. La nuit leur avait semblé interminable, mais quand l’aube
s’était enfin levée, ils avaient parcouru les environs pour savoir où le petit
groupe avait eu l’intention de conduire Börte. Le camp principal n’était pas
loin. Les Tatars survivants auraient pu le rejoindre en une matinée et Börte
aurait peut-être été perdue à jamais.
    Temüdjin pressa sa paume contre les cendres d’un feu et fit
la grimace. Elles étaient froides.
    — Envoyez les éclaireurs plus loin, dit-il à ses frères.
Si nous les surprenons avant qu’ils aient établi un autre camp, ce sera rapide.
    Les Tatars s’étaient apparemment préparés pour une saison
entière, peut-être dans l’intention de traquer les pillards qui les avaient harcelés
tout l’hiver. Ils se déplaçaient avec des chariots transportant leurs tentes et
de vastes troupeaux dont on pouvait compter et interpréter les excréments. Temüdjin
se demanda à quelle distance ils se trouvaient. Il se rappela la frustration qu’il
avait éprouvée quand, le goût du sang tatar encore sur sa langue, il avait
observé un camp trop nombreux pour qu’il pût l’attaquer. Il n’était pas
question de le laisser s’échapper. C’était pour cette raison qu’il s’était
adressé à Toghril, il n’avait pas eu le choix.
    — Ils sont beaucoup, dit Yuan derrière lui.
    Le guerrier jin avait compté les cercles noirs et remarqué
les traces.
    — Plus que les cent dont tu as parlé à Toghril, ajouta-t-il.
    Temüdjin se tourna vers lui.
    — Peut-être. Je ne pouvais pas donner de chiffre exact.
    Yuan observa l’homme qui leur avait fait traverser la steppe
pour tuer. Il songea qu’il aurait mieux valu avoir cinquante des meilleurs
guerriers de Toghril plutôt que trente. Mais ces renforts auraient dépassé en
nombre les hommes de Temüdjin et cela n’aurait peut-être pas plu au jeune khan.
Yuan avait remarqué que

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