Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
Vom Netzwerk:
trouver des tuniques semblables ?
    — Uniquement dans les cités jin, répondit Yuan.
    — J’en ferai peut-être venir. Notre cuir bouilli n’arrête
pas aussi bien les flèches. Vos armures nous seraient utiles.
    Temüdjin se tourna vers Toghril, encore sous le choc.
    — Les Kereyits ont une forge ? Du fer ?
    L’obèse acquiesça de la tête.
    — Tu peux me faire une armure semblable ? demanda Temüdjin
à Arslan.
    Le forgeron s’approcha de Yuan et, après avoir extrait la
flèche, examina le carré de métal gris. La laque était tombée en morceaux, le
fer s’était gondolé. Sous la pression des doigts d’Arslan, les dernières
attaches cédèrent et la plaque lui resta dans la main.
    — Nous pourrions fabriquer des plaques de rechange, dit-il.
Celle-ci ne peut plus servir.
    Yuan observait calmement les deux hommes. Sa respiration
avait retrouvé son rythme normal et Temüdjin ne put s’empêcher d’admirer son
sang-froid.
    — Si nous restons cinq jours chez les Kereyits, combien
d’armures me feras-tu ?
    — Ces minces plaques de fer ne sont pas difficiles à
forger, mais chacune d’elles doit être finie à la main, répondit Arslan. Si je
les laisse non polies, si j’ai des hommes pour m’aider à la forge, des femmes
pour les coudre…
    Il s’interrompit, réfléchit.
    — Trois. Peut-être plus.
    — Alors, je te charge de cette tâche. Si Wen Chao nous
prête quelques armures de plus, nous aurons un groupe d’hommes que les Tatars
ne pourront pas arrêter.
    L’ambassadeur pinça les lèvres en considérant la question. Le
Premier ministre enverrait effectivement de l’or et des chevaux s’il en faisait
la demande. La cour de Kaifeng ne lésinait pas sur les cadeaux à faire aux
tribus pour se les concilier. Il n’était pas sûr, en revanche, qu’elle serait
aussi généreuse pour les armures. Seul un imbécile partage les avantages qu’il
a au combat. S’il laissait l’armure à Temüdjin, nul doute que le Premier
ministre hausserait les sourcils s’il l’apprenait, mais Wen Chao avait-il le
choix ? Il se força à sourire, inclina la tête.
    — Je te les ferai porter ce soir, seigneur, promit-il.
    Il réprima un frisson en songeant aux guerriers de Temüdjin
équipés d’armures aussi bonnes que celles des soldats jin. Il faudrait
peut-être alors s’allier aux Tatars pour refouler les tribus mongoles. Wen Chao
se demanda s’il ne venait pas de prolonger son exil dans la steppe et cette
idée l’atterra.
     
     
    Dans une tente des Kereyits, le lendemain soir, Khasar donna
à son jeune frère Temüge une gifle qui le fit tourner sur lui-même. Âgé de
treize ans, le garçon n’avait pas l’ardeur de ses aînés et il se redressa, les
larmes aux yeux.
    — Pourquoi m’as-tu frappé ? gémit-il.
    — Comment peux-tu être le fils de notre père ? soupira
Khasar. Kachium m’aurait décollé la tête si je lui avais fait ça, et il n’a que
deux ans de plus que toi.
    Sans prévenir, Temüge se jeta sur Khasar… et fût expédié au
sol par une autre taloche.
    — C’était un peu mieux, reconnut Khasar. J’ai tué un
homme quand j’avais ton âge…
    Il s’interrompit, scandalisé de voir que Temüge pleurnichait.
    — Tu pleures ? Kachium, tu te rends compte ?
    Allongé sur un lit, Kachium enduisait d’huile le bois de son
arc sans leur prêter attention. Il leva les yeux, regarda son jeune frère qui
se frottait le nez et les yeux.
    — Ce n’est encore qu’un enfant, dit-il avant de
reprendre sa tâche.
    — Ce n’est pas vrai ! s’écria Temüge, rouge de
colère.
    — En tout cas, tu pleures comme un gosse, le taquina
Khasar. Si Temüdjin te voyait, il te jetterait aux chiens.
    — Il ne ferait jamais ça, geignit le garçon.
    — Bien sûr que si. Il te mettrait tout nu et te
laisserait sur une colline pour que les loups te mangent, reprit Khasar, l’air
affligé. Ils aiment les jeunes, la chair est plus tendre.
    — Temüdjin a dit que je pouvais venir avec lui pour
attaquer les Tatars si je voulais, répliqua Temüge.
    Khasar savait que c’était vrai mais il feignit l’étonnement.
    — Quoi ? Un freluquet comme toi ? Contre ces
grands Tatars velus ? Ils sont pires que les loups, ces guerriers. Plus
grands que nous, et la peau blême. Certains disent que ce sont des fantômes et
qu’ils viennent te prendre dans ton sommeil…
    — Laisse-le donc, intervint Kachium.
    Khasar se tourna vers lui, s’éloigna

Weitere Kostenlose Bücher