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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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Temüdjin avait mélangé les groupes pour que tous
apprennent à se connaître. Il était réputé pour sa férocité… et pour sa
réussite. Ces hommes le considéraient déjà comme leur khan. Yuan se demanda si
Toghril était conscient du risque qu’il avait pris. La promesse d’or et de
terres pouvait amener à agir imprudemment, Wen Chao en avait apporté la preuve.
    Temüdjin fit signe à ses frères de le rejoindre en incluant Temüge
dans son geste. Le cadet avait reçu la plus petite des armures. Les hommes de
Wen Chao étaient en général de stature modeste mais elle était quand même trop
grande pour lui et Temüdjin retint un sourire quand il vit Temüge tirer
nerveusement sur sa bride pour faire tourner son cheval.
    — Tu as fait des progrès, petit frère, lui dit-il, ignorant
le grognement dédaigneux de Khasar. Nous ne tarderons plus à trouver les Tatars.
Seras-tu prêt quand nous attaquerons ?
    Temüge leva les yeux vers ce frère qu’il vénérait. Il ne dit
rien de la peur qui lui glaçait le ventre, ni de son épuisement après l’exercice.
Chaque fois qu’il descendait de cheval, il avait les jambes tellement raides qu’il
devait s’agripper à sa monture pour ne pas tomber à genoux.
    — Je serai prêt, répondit-il, se forçant à prendre un
ton enjoué.
    Au fond de lui, il était au désespoir. Il savait qu’il ne
méritait pas le nom d’archer et que le sabre tatar que Temüdjin lui avait donné
était trop lourd pour sa main. Il avait dissimulé un poignard sous son deel et c’était de cette arme qu’il espérait pouvoir se servir. L’idée de tailler
dans la peau et le muscle, de sentir le sang gicler sur ses mains, le
terrorisait encore. Il ne serait jamais aussi fort et impitoyable que les
autres. Il ne savait pas encore en quoi il pourrait être utile, mais il ne
supportait plus le mépris dans le regard de Khasar. La veille du départ, Kachium
était venu lui dire que Börte et Hoelun auraient besoin de soutien au camp des
Kereyits, tentative transparente pour le tenir à l’écart des combats à venir. Temüge
avait refusé. Si elles avaient vraiment besoin de secours, cinquante guerriers
ne les sauveraient pas au milieu de tant de Kereyits. La présence des deux
femmes au camp était la garantie que Temüdjin reviendrait avec les têtes promises.
    De tous les frères, seul Temüge n’avait pas été nommé
officier. Avec Jelme, Arslan et Yuan en plus de ses frères, Temüdjin disposait
des six hommes dont il avait besoin et Temüge savait qu’il était encore trop
jeune, trop inexpérimenté. En montant à cheval, il toucha la lame de son
poignard pour en éprouver le tranchant. Il rêvait de leur sauver la vie à tous
pour qu’ils posent sur lui un regard étonné et comprennent qu’il était vraiment
lui aussi un fils de Yesugei. Il frissonna dès qu’ils repartirent, plus
sensible au froid que les autres semblaient l’être. Il chercha en lui le
courage tranquille dont ils faisaient preuve et ne trouva que terreur.
     
     
    Les éclaireurs aperçurent le gros des troupes tatares deux
jours après que Temüdjin eut examiné leur ancien camp. À peine descendus de
cheval, ils coururent faire leur rapport.
    — Ils se déplacent, seigneur, annonça le premier. Ils
ont envoyé des cavaliers devant dans toutes les directions, mais leur armée
traverse lentement la vallée en venant par ici.
    Temüdjin montra les dents.
    — Ils ont envoyé trente hommes à notre recherche et pas
un seul n’est rentré au camp. Ils doivent soupçonner la présence d’une tribu
nombreuse dans la région. Bien. S’ils se méfient, ils hésiteront.
    Il leva le bras pour appeler ses officiers. Tous avaient
assisté au retour précipité des éclaireurs et ils s’empressèrent de venir aux
nouvelles.
    — Nous chevaucherons tous ensemble, dit-il. Vous réglez
votre allure sur la mienne. Si quelqu’un rompt la formation, je le jetterai aux
faucons.
    Voyant Khasar sourire, il poursuivit :
    — Même si c’est mon propre frère. À mon signal, tirez
vos flèches puis dégainez votre sabre. Nous frapperons sur une seule ligne. Si
vous êtes désarçonnés, restez vivants assez longtemps pour que le reste d’entre
nous finisse le massacre.
    — Tu ne feras pas de prisonniers ? demanda Arslan.
    Sans hésiter, Temüdjin répondit :
    — S’il y a des survivants après notre attaque, j’interrogerai
les chefs pour en savoir plus. Après quoi, ils ne me serviront plus à

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