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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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au moins, avaient l’habitude de lui obéir.
    — Le khan a ordonné… commença Arslan.
    Elle se tourna brusquement vers lui.
    — Ne formons-nous pas un seul peuple ? Il n’y a
rien à craindre des Olkhunuts. Je suis bien placée pour le savoir.
    Ne sachant que répondre, Arslan baissa les yeux.
    — Kachium, reprit Hoelun, va trouver Enq et dis-lui que
sa sœur mangera avec lui.
    Il partit aussitôt, sans songer à demander où se trouvait la
yourte de son oncle. Hoelun le vit hésiter au croisement de deux sentiers et
sourit. Il demanderait son chemin plutôt que de revenir tout penaud, elle en
était sûre. Ses fils étaient capables de réfléchir par eux-mêmes.
    — Khasar, tu m’accompagneras, et toi aussi, Arslan. Nous
mangerons puis nous reviendrons chercher Börte et son père.
    Arslan, partagé, se rappelait les recommandations de Temüdjin.
Il n’appréciait pas d’être mis dans cette situation, mais poursuivre la
discussion embarrasserait Hoelun devant les Olkhunuts. Il finit par incliner la
tête.
    Sholoi, qui avait suivi l’échange, se tourna vers sa fille pour
voir comment elle réagissait.
    — Ça me plairait bien, dit-il.
    Börte acquiesça et un sourire illumina le visage du vieil
homme. Ils partirent ensemble et Hoelun les suivit des yeux avec satisfaction.
    — Nous allons faire la guerre, murmura-t-elle. Les priverais-tu
d’une dernière chance de se parler en père et fille ?
    Ignorant si la question s’adressait à lui, Arslan ne
répondit pas. Hoelun demeura un instant perdue dans ses souvenirs puis se
ressaisit.
    — J’ai faim, annonça-t-elle. Si la yourte de mon frère
est toujours à la même place, je saurai la trouver.
    Elle se mit en marche d’un pas décidé, suivie d’Arslan et de
Khasar.
     
     
    Quatre jours après que Temüdjin eut amené les Olkhunuts, les
cors sonnèrent alors que le soleil se couchait dans la plaine. Bien qu’épuisés
par leur journée, les guerriers des deux tribus interrompirent leur repas, oubliant
leur faim pour prendre leurs armes.
    Temüdjin monta sur son cheval pour mieux voir. Pendant un
moment d’angoisse, il crut que les Tatars les avaient encerclés, ou qu’ils
avaient divisé leurs forces pour attaquer sur deux fronts. Puis il pâlit et ses
doigts se crispèrent sur sa bride.
    Kachium, dont les yeux étaient toujours aussi bons, se
raidit lui aussi. Arslan, incapable de voir aussi loin que les deux frères, s’interrogea
sur leur réaction.
    — Qui sont-ils ? demanda-t-il en regardant la
masse sombre de cavaliers qui galopaient vers eux en formation parfaite.
    Temüdjin cracha par terre.
    — C’est la tribu de mon père, Arslan. Ce sont les Loups.

 
32
    Les torches vacillaient et ronflaient dans le vent de la
nuit lorsque Eeluk fit son entrée dans le camp. Dès que les Loups avaient fait
halte, Temüdjin avait envoyé Arslan leur accorder l’hospitalité. En regardant Eeluk
se diriger à grands pas vers l’endroit où il était assis avec ses frères, il ne
savait pas encore s’il le laisserait vivre. S’en prendre à un hôte
constituerait un crime qui le desservirait auprès des Olkhunuts et des Kereyits
mais il songeait qu’il pourrait amener Eeluk à enfreindre les lois de l’hospitalité
et avoir ensuite toute latitude de le tuer.
    Eeluk s’était épaissi depuis la dernière fois que Temüdjin l’avait
vu. Il avançait tête nue, le crâne rasé à l’exception d’une unique mèche de
cheveux tressés qui dansait sur son front. Il portait un lourd deel noir
bordé de fourrure sombre sur une tunique et des guêtres. Temüdjin plissa les
yeux en reconnaissant la poignée du sabre à tête de loup accroché à sa hanche. Eeluk
marchait entre les tentes sans un regard alentour, les yeux fixés sur les
silhouettes entourant le feu central. Tolui l’accompagnait, plus grand et plus
fort encore que dans le souvenir de Temüdjin.
    Le jeune khan aurait voulu rester assis pour montrer le peu
de cas qu’il faisait de l’homme qui était venu à lui mais il en fut incapable. Il
se leva et ses frères l’imitèrent, comme à un signal. Remarquant à quel point
ils étaient tendus, Toghril soupira et se mit debout lui aussi. Yuan et une
douzaine de ses meilleurs guerriers se tenaient derrière. Quelles que soient
les intentions d’Eeluk, il paierait de sa vie la moindre provocation.
    Le regard du khan des Loups passa de Temüdjin à Khasar puis
à Kachium, se fit interrogateur quand il s’arrêta sur

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