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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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en le serrant contre elle. Elle n’en
savait rien.
     
     
    Bekter vit le guerrier qu’il avait chargé de retrouver le
sabre de son père marcher pensivement entre les tentes, la tête baissée. Il l’appela
mais l’homme ne parut pas entendre et hâta le pas. Intrigué, Bekter courut
derrière lui et le saisit par le coude.
    — Pourquoi n’es-tu pas venu me prévenir, Unegen ? Tu
as trouvé l’arme de mon père ?
    Unegen regarda par-dessus l’épaule de Bekter, qui se
retourna. Eeluk les observait.
    — Non, non, je n’ai pas réussi à la trouver, répondit
Unegen, mal à l’aise. Désolé.
    Il se dégagea et s’éloigna.

 
9
    À la lueur pâle des étoiles, Temüdjin regardait entre les
herbes hautes. Il n’avait pas eu trop de mal à s’éloigner de la tente de Sholoi,
dont l’urine fumait encore. La femme et la fille de Sholoi dormaient
profondément et le vieil homme était sorti un peu plus tôt en titubant pour
soulager sa vessie. Temüdjin savait qu’on ne tarderait pas à remarquer son
absence, mais il n’avait pas osé s’approcher des corrals. Les Olkhunuts
gardaient leurs chevaux, et même s’ils ne l’avaient pas fait, il lui aurait été
quasi impossible de trouver Patte-Blanche dans le noir parmi les autres bêtes. C’était
sans importance, sa proie allait à pied.
    Il avançait lentement dans l’herbe, attentif à ne pas faire
rouler une pierre qui alerterait le garçon qui le précédait. Il ne savait pas
où se rendait Koke et s’en moquait. Lorsqu’il avait distingué une forme se
faufilant entre les yourtes, il l’avait observée en restant parfaitement
immobile. Après sept jours chez les Olkhunuts, il connaissait bien la démarche
fanfaronne de son cousin. Il s’était glissé silencieusement derrière lui, les
sens aiguisés par la traque. Il n’avait pas prévu de se venger cette nuit-là
mais il ne laisserait pas passer une occasion parfaite si elle se présentait. Le
monde était endormi et seules deux formes se mouvaient sur une mer d’herbe.
    Temüdjin avançait d’un pas léger, prêt à s’accroupir si son
cousin sentait sa présence derrière lui. Dans le clair de lune, il imaginait qu’il
suivait un fantôme l’attirant là où des esprits malfaisants lui raviraient sa
vie. Son père lui avait raconté l’histoire d’hommes de la tribu retrouvés morts
gelés, les yeux fixés sur une horreur lointaine tandis que l’hiver les
enveloppait et figeait leur cœur. Il frissonna à ce souvenir. La nuit était
froide mais il puisait de la chaleur dans sa colère. Il l’avait entretenue pendant
les dures journées passées dans la tribu, sous les insultes et les coups. Ses
mains mouraient d’envie de tenir un couteau mais il se sentait assez fort pour
battre Koke sans arme. Il éprouvait à la fois de l’exaltation et de la peur. C’est
cela, vivre, se dit-il.
    Koke ne marchait pas au hasard et Temüdjin le vit se diriger
vers le pied d’une colline. Les sentinelles postées par les Olkhunuts
guettaient un ennemi venant de l’extérieur, elles ne verraient sans doute aucun
des deux garçons dans l’obscurité, mais Temüdjin craignait de perdre sa proie. Il
se mit à courir lorsque Koke traversa la ligne noire et disparut. La
respiration du jeune Loup s’accéléra dans sa gorge. Il se déplaçait avec
précaution, comme on le lui avait appris, foulant silencieusement le sol de ses
bottes souples. Juste avant de parvenir à son tour dans l’ombre de la colline, il
vit un tas de pierres près du sentier, un cairn dédié aux esprits. Il s’arrêta,
en prit une de la taille de son poing et la soupesa avec satisfaction.
    Temüdjin écarquilla les yeux en passant dans l’obscurité
totale. Il ne fallait pas qu’il tombe maladroitement sur Koke ou, pire, sur un
groupe de jeunes gens vidant une outre d’arkhi dérobée. Plus inquiétante était
la possibilité que Koke l’ait attiré délibérément hors du camp pour une autre
raclée. Tant pis. Son chemin était tracé, il ne s’en écarterait pas.
    Il entendit des voix devant lui et s’immobilisa, cherchant à
en localiser la source. Avec la colline qui cachait la lune, c’était presque
comme s’il était aveugle et sa peau se couvrait de sueur tandis qu’il
continuait à avancer à pas prudents. Koke eut un rire grave, une autre voix lui
répondit, plus aiguë.
    Temüdjin sourit : l’Olkhunut avait trouvé une fille
prête à encourir le courroux de ses parents. Peut-être les

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