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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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Tu es un bœuf
stupide, fait pour soulever des rondins.
    Tolui abattit sa main sur la joue de Temüdjin en une gifle
puissante qui projeta sa tête sur le côté. Le second coup fut plus brutal
encore et la paume fut aspergée de sang. Temüdjin vit dans les yeux de Tolui de
la haine et un sentiment de triomphe pervers. Il aurait sans doute continué à
frapper si Basan n’était apparu près de lui.
    — Laisse-le, dit-il à voix basse. Il n’y a pas d’honneur
à frapper un homme ligoté.
    Tolui haussa les épaules.
    — Alors qu’il réponde à mes questions, grogna-t-il en
se tournant vers son compagnon.
    Basan garda le silence. Temüdjin, atterré, sut qu’il ne
devait plus attendre d’aide de sa part.
    — Où est Bekter ? grommela Tolui. J’ai un compte à
régler avec lui.
    Son regard s’était fait lointain quand il avait prononcé le
nom de Bekter et Temüdjin se demanda ce qui s’était passé entre eux.
    — Il est mort. Kachium et moi l’avons tué.
    — Vraiment ?
    La question venait de Basan, qui semblait avoir
momentanément oublié Tolui. Temüdjin chercha à attiser la tension entre les
deux hommes en s’adressant directement à Basan :
    — L’hiver était dur, Bekter nous volait de la
nourriture. J’ai fait un choix de khan.
    Basan aurait peut-être émis un commentaire si Tolui n’avait
posé ses grosses mains sur les épaules du prisonnier.
    — Comment savoir si tu dis la vérité, petit homme ?
Ton frère est peut-être en train de nous épier.
    Temüdjin sut alors que sa situation était désespérée. Tout
ce qu’il pouvait faire, c’était se préparer aux coups. Il se composa une
expression impassible.
    — Sois prudent dans ta vie, Tolui. Je te veux fort et
en bonne santé, le jour où je viendrai te chercher.
    Tolui, bouche bée, ne savait s’il devait frapper ou éclater
de rire. Au bout du compte, il expédia son poing dans le ventre de Temüdjin
puis continua à cogner, riant de sa force et du mal qu’il pouvait faire.

 
16
    Tolui l’avait de nouveau battu en découvrant la disparition
des chevaux. Le jeune guerrier avait été pris d’une fureur presque risible
devant le culot des frères de Temüdjin et un sourire imprudent du captif avait
suffi à attirer sur Temüdjin la colère du colosse. Basan était intervenu mais
les coups, s’ajoutant à l’épuisement, avaient fait leur œuvre. Pendant
plusieurs heures, Temüdjin avait tour à tour perdu et repris connaissance.
    Il faisait doux tandis que brûlaient les yourtes que Temüdjin
et ses frères avaient construites. Des colonnes de fumée noire montaient vers
le ciel derrière eux et Temüdjin avait regardé par-dessus son épaule pour
graver cette image dans son esprit, pour se souvenir de cette raison supplémentaire
de se venger. Il suivit les deux hommes lorsqu’ils entamèrent leur longue
marche, le tirant par une corde reliée à ses poignets entravés.
    Tolui dit à Basan qu’il avait l’intention de prendre des
chevaux aux vagabonds qu’ils avaient croisés à l’aller, mais quand ils
arrivèrent à leur camp au terme d’une rude journée, rien ne les attendait
hormis un cercle d’herbe noircie à l’endroit où s’était dressée la yourte. Cette
fois, Temüdjin dissimula son sourire mais il sut que le vieil Horghuz avait
prévenu les familles isolées et emmené la sienne loin des guerriers violents
des Loups. Elles ne formaient pas une tribu, mais le commerce et la solitude
unissaient les plus faibles. Temüdjin savait que la nouvelle du retour des
Loups se répandrait vite et loin. La décision d’Eeluk de revenir sur les terres
entourant le mont Rouge était une pierre tombant dans un étang. Toutes les
tribus à cent jours de cheval à la ronde l’apprendraient et se demanderaient si
les Loups seraient une menace ou un allié.
    Ceux qui, comme le vieil Horghuz, subsistaient difficilement
sans la protection des grandes familles se méfieraient plus encore des
vaguelettes et du nouvel ordre. Les petits chiens déguerpissent quand les loups
rôdent.
    Pour la première fois, Temüdjin voyait le monde de l’autre
côté. Au lieu de haïr les tribus pour la manière dont elles dominaient la
plaine, il rêvait qu’un jour d’autres s’enfuiraient sur son passage. Il était
le fils de Yesugei, il avait peine à se voir parmi les vagabonds sans tribu. Partout
où il allait, la lignée légitime des Loups se perpétuait en lui. Renoncer à cet
héritage aurait été

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