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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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curieuse apathie.
    À partir de ce moment, il se cantonna dans un rôle purement passif. Mais on peut affirmer que, dans l'ensemble de la campagne de 1812, sa conduite fut exceptionnellement louable. Dans ces moments particulièrement difficiles, il sut faire preuve de sérénité, d'une efficacité et d'une largeur de vues qui en font le modèle des majors généraux.

XII
LA CHUTE DE L'EMPIRE
(1813-1814)
    Lorsque Berthier arriva à Paris, le 9 février 1813, après un voyage particulièrement pénible, ce fut pour s'aliter. Napoléon prévenu se montra assez dépité de ne pouvoir compter immédiatement sur lui pour l'aider à reconstituer une armée. Il avait déjà ordonné la levée des conscrits des classes 1814 et 1815, soit près de 200 000 hommes, et comptait pour les encadrer rappeler de nouvelles troupes d'Espagne. Mais les rapports des médecins étaient formels. Berthier ne serait pas disponible avant un ou deux mois. En attendant, l'empereur le remplaça au pied levé et à titre provisoire par Duroc. Le choix n'était pas des plus judicieux. Officier d'artillerie, ancien aide de camp de Napoléon, Duroc était la fidélité même. Mais il ne connaissait rien au métier de chef d'état-major. Sans doute eût-il mieux valu faire revenir d'Allemagne le général de Monthyon, resté aux cotés d'Eugène comme chef d'état-major, estima Berthier lorsqu'on lui apprit cette nomination. Mais l'empereur jugea Monthyon pas assez élevé dans la hiérarchie et ne songea pas à faire appel à Soult.
    La santé du prince de Wagram se rétablit plus vite que prévu et, s'il dut encore garder la chambre, il put se remettre au travail à la mi-mars. Plein de sollicitude, Napoléon lui écrivit : « Travaillez peu ! » mais, très vite, le maréchal fut en mesure de reprendre ses fonctions. La tâche qui l'attendait était immense. Il devait reconstituer une armée à partir d'à peu près rien, à commencer par son état-major général. Or, on manquait de tout. Les nouvelles troupes allaient comprendre une majorité de conscrits non instruits. La cavalerie, faute de chevaux, était à peu près impossible à reformer. L'artillerie n'avait pas l'excellent canon de campagne de six. Tous avaient été perdus en Russie, faute d'attelages, et les affûts, tous en bois, avaient servi à alimenter les feux de bivouacs. On ne disposait plus que de pièces de quatre [1] dont l'efficacité était moindre. Et puis, les cadres allaient également faire défaut. Or, les hostilités n'étaient pas interrompues avec la Russie et l'attitude de la Prusse laissait craindre qu'elle ne se rangeât à ses côtés. Il faudrait donc lutter contre quatre puissances étrangères, car les alliés comptaient dans leurs rangs la Grande-Bretagne et la Suède. Quant à l'Autriche, en principe toujours alliée de la France, son attitude demeurait douteuse, surtout depuis qu'elle avait signé un armistice avec la Russie, le 30 janvier.
    Les troupes françaises, demeurées en Prusse et en Pologne sous le commandement d'Eugène, commençaient à rétrograder de partout tant en raison de l'avance des Russes qui avaient repris leur progression que des sentiments de plus en plus hostiles de la population prussienne. Eugène fut contraint, au début du mois de mars, d'évacuer Berlin et cette nouvelle mécontenta Napoléon qui ne comprenait pas que le vice-roi d'Italie ne disposait plus que de 40 000 hommes fatigués et devait faire face à de nombreuses difficultés.
    Pour tenir compte du fait de l'éloignement de l'armée d'Allemagne et de ce que Berthier ne pouvait pas encore se déplacer, Napoléon lui demanda de laisser ce qui restait de l'ancien état-major général à Eugène, puis d'organiser un nouveau bureau d'état-major à Mayence, sous les ordres du général Guilleminot qui servirait en quelque sorte de relais entre l'armée et Paris. En même temps, il fut prié de remonter à ses côtés un état-major réduit qui mettrait les ordres en forme et centraliserait les renseignements. En fait, cette étonnante organisation revenait à couper l'état-major général en trois morceaux travaillant à la fois séparément et en coordination complète ! Le système parut lourd et compliqué à Berthier, mais il dut reconnaître que sur le moment c'était sans doute le plus efficace : il se spécialisa dans les ordres relatifs aux opérations et aux mouvements de troupes et laissa le soin de mettre en forme les détails aux états-majors de corps

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