Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
Vom Netzwerk:
Montebello (qu'il ne faut pas confondre avec Monbello), un combat s'engagea entre lui et Lannes. Ce dernier résista vaillamment aux assauts des Autrichiens plus nombreux mais allait finir par être écrasé lorsque Berthier ordonna au corps de Victor de se porter à son secours. Son intervention renversa la situation, permit de remporter la bataille et arrêta l'avance d'Ott qui fut contraint de battre en retraite sur Alexandrie. Bonaparte qui, une fois de plus, était loin en arrière, n'arriva sur le champ de bataille que le soir alors que tout était terminé. Le véritable vainqueur de la journée était donc Berthier. Mais celui-ci n'avait pas été élevé à Versailles pour rien et savait se montrer courtisan lorsqu'il le fallait. Il rédigea donc le bulletin de victoire de manière suffisamment équivoque pour qu'il puisse apparaître que l'inspirateur du succès était le Premier Consul. En effet, dès cette époque, celui-ci avait pris la mauvaise habitude de s'attribuer toutes les réussites et de faire supporter les revers par ses subordonnés.
    Cependant, cette victoire, si elle le convainquit de l'imminence d'une rencontre décisive et de la nécessité de demeurer à l'armée, conduisit Bonaparte à considérer la situation d'une manière erronée. Il pensait que les Autrichiens reculaient vers le sud et se retiraient vers Gênes. Aussi dépêcha-t-il dans cette direction Desaix, qui venait d'arriver à l'armée, avec deux divisions. En même temps, un certain nombre d'unités étaient dispersées en divers points stratégiques de Lombardie. Or, loin de reculer, Mélas se préparait à forcer le passage vers le nord et l'Autriche. Il avait regroupé près de 40 000 hommes appuyés par cent pièces de canon. En face, Bonaparte ne pouvait compter que sur 18 000 combattants et environ vingt bouches à feu (toujours les conséquences de l'affaire du fort de Bard). Mais il occupait une position très forte à Stradella. Or, malgré l'avis contraire de Berthier, il abandonna celle-ci pour descendre dans la plaine de Marengo sans raison bien apparente (14 juin). Il prétendit par la suite qu'il avait craint que Mélas n'eût quitté les environs d'Alexandrie où il était censé se trouver. Au même moment, l'armée autrichienne débouchait en face et la bataille s'engagea.
    Incertaine pour les Français, elle était perdue à trois heures de l'après-midi, lorsque les divisions de Desaix, qui avait eu l'heureuse inspiration d'arrêter son mouvement et de marcher au canon, arrivèrent sur le terrain, Bonaparte était vaincu et il est loisible de considérer que dès ce moment l'aventure napoléonienne était arrivée à son terme. Déjà, Mélas envoyait des courriers dans toute l'Europe pour clamer sa victoire. Mais on sait que, grâce à ces renforts, une seconde bataille s'engagea, dont les Français sortirent vainqueurs.
    Ce fut Berthier qui, par la manière dont il avait mené, conformément aux ordres du Premier Consul, les troupes pendant la bataille, avait réussi à éviter que la défaite de la matinée ne tournât à la déroute. Après la bataille, il rédigea le bulletin de victoire qui est sans doute un des récits les plus faux qu'on ait pu faire de cette période. En particulier, furent occultés toutes les erreurs commises, toutes les négligences accumulées dans les jours précédant la bataille, le manque de reconnaissances et jusqu'à la situation désastreuse avant l'arrivée de Desaix. Et encore ce rapport n'est-il rien à côté de celui qui fut publié en 1805 et qui est plus proche du roman que de la vérité historique. Mais, comme il tissait une page de gloire pour le Premier Consul, celui-ci se hâta de l'approuver. Certains commentateurs ont été jusqu'à écrire que Marengo était un Waterloo qui avait bien tourné. Avec beaucoup de nuances, il y a quelque chose d'exact dans ce propos.
    Cependant, au soir de Marengo, Bonaparte et Berthier étaient très préoccupés car, bien que vaincue, l'armée autrichienne n'était pas détruite. De son côté, l'armée française avait à déplorer des pertes sérieuses qui l'avaient considérablement affaiblie. De plus, elle était à court de munitions. Marmont, commandant de l'artillerie, qui savait exactement combien il lui restait de coups par pièce, ne cacha pas à Berthier que si l'ennemi reprenait le combat le lendemain, il serait perdu d'avance. Encore ne connaissait-il pas, comme son chef, l'état des cartouches d'infanterie.

Weitere Kostenlose Bücher