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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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précipitaient et, le 15 mars, il apparut que quatre corps d'armée autrichiens faisaient mouvement depuis la Bohême sur l'Inn, donc en direction de Lefevbre. Napoléon, à ce moment, imaginant une offensive autrichienne dans plusieurs directions divergentes, en tira des conclusions logiques mais contradictoires l'amenant à prévoir plusieurs points de concentration pour l'armée française. La grande difficulté pour les Français venait de ce que les adversaires présumés effectuaient leurs déplacements de troupes à l'intérieur de leur pays, ce qui les rendait d'autant plus difficiles à suivre.
    Berthier quitta Paris le 31 mars au soir, pour n'arriver à Strasbourg que le 4 avril. Il avait reçu l'ordre d'établir le quartier général dans cette ville, ce qui était une erreur, car si elle était en communication télégraphique avec Paris, elle était, par contre, assez éloignée du théâtre des opérations. Quant aux ordres de l'empereur qui, une fois de plus, lui confiait provisoirement le commandement de l'armée, ils étaient uniquement basés sur des hypothèses que ne confirmait aucun renseignement sérieux. En deux jours, il avait été jusqu'à modifier plusieurs fois la composition de l'armée française et la manière dont les différents corps se trouvaient articulés.
    Berthier était dans une situation impossible. Il était commandant en chef mais devait rendre compte à l'empereur de tous ses actes. Celui-ci prenait seul des décisions qui, lorsqu'elles parvenaient au quartier général, ne correspondaient plus à la situation. Dans le même temps, le major général devait batailler avec ses commandants de corps d'armée à qui manquaient des équipements et des munitions et qui avaient tendance, lorsqu'ils voyaient passer dans leur secteur des convois qui ne leur étaient pas destinés, à mettre la main dessus pour le bénéfice de leur corps. De tels actes déchaînaient la colère de Berthier qui, avec raison, estimait que ceux-ci ne pouvaient que générer un désordre auquel il serait difficile de mettre fin. Il y eut plus grave. La nature des ordres faisait que ceux-ci étaient souvent contraires à ce qui était attendu par les commandants d'unités.
    Ce fut ainsi qu'une querelle éclata entre Berthier et Davout qui était pourtant son ami. Napoléon voulait que le duc d'Auerstedt occupât Ratisbonne, car il croyait que l'archiduc chercherait à manoeuvrer sur ses ailes et non sur son centre. Rien ne venait étayer ce raisonnement. Pourtant, Berthier demanda à son ami de faire mouvement sur la ville et de s'y maintenir. Il croyait, du reste, que Masséna se trouvait à Augsbourg. Ces instructions étaient en elles-mêmes dangereuses et, si l'archiduc agissait vite et bien, il pourrait accabler successivement les deux corps français. Berthier comprit l'importance du risque mais, et c'est ce qui lui a été le plus reproché, il ne voulut pas prendre sur lui de contredire les ordres de Napoléon.
    Cependant, sur le terrain, Davout, qui avait un jugement plus juste des dangers que courait une partie de l'armée, se mit à bombarder Berthier de notes lui exposant les difficultés de la situation et le suppliant de lui permettre de se replier sur Ingolstadt. Berthier se vit contraint, à son corps défendant, de lui opposer un refus. Mais, en même temps, il rendit compte à Napoléon, en attirant son attention sur les périls qu'entraînait l'exécution de tels ordres. Au même moment, il l'avertit qu'il transportait sans demander son avis le quartier général à Donauwerth (10 avril), car il avait appris que, sans déclaration de guerre, les Autrichiens avaient traversé l'Inn, donc franchi la frontière. Certes, le nouveau siège du quartier général était plus proche des différents corps d'armée mais, en revanche, Berthier ne disposait plus du télégraphe qui lui avait permis d'entrer en relation avec l'empereur en moins d'une heure.
    Napoléon partit de France assez tard, le 13 avril, et il arriva au quartier général le 17. Là, il comprit immédiatement que ses ordres précédents n'avaient plus aucun sens et autorisa donc Davout à évacuer enfin Ratisbonne, mais dans des termes tels que celui-ci s'imagina que l'idée émanait de Berthier, ce qui n'était pourtant pas le cas. D'où un sentiment de suspicion qui allait désormais miner les rapports entre les deux maréchaux.
    Sur d'autres points, la position des Français était critique. Les Autrichiens avaient attaqué

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