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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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les Bavarois de Lefebvre et les avaient mis en déroute. Il n'est pas certain que ces soldats alliés aient fait preuve de beaucoup de pugnacité.
    À présent que Napoléon était là, Berthier reprenait son poste de major général qu'en fait il n'avait pas cessé d'être. C'est la chose dont il lui a été fait grief, qu'il n'ait pas pris les dépêches de Napoléon pour les fourrer dans sa poche puis de prendre les décisions qu'imposait la situation. Plusieurs de ses camarades qui ne l'aimaient pas ne se firent pas faute de le lui reprocher, et c'est de là qu'est née la légende, qui pour une part correspond à la vérité, selon laquelle le prince de Neuchâtel était incapable de commander une armée. Pour sa part, Napoléon qui l'avait vu exécuter ses ordres sans élever la moindre protestation se déclara satisfait de la manière dont il avait géré la crise. À présent, la véritable campagne de 1809 allait commencer.
    Depuis qu'il avait transporté le quartier général en Allemagne, Berthier disposait d'un état-major composé de quatre généraux et de trente-cinq officiers, allant du colonel au capitaine. Le service topographique était particulièrement étoffé puisqu'il ne comprenait pas moins de dix-sept ingénieurs géographes. Chaque corps d'armée avait également son état-major et l'ensemble allait assurer un bon fonctionnement et même la supériorité de l'armée française. Pourtant, celle-ci présentait bien des défauts. Composée souvent de soldats n'ayant que deux ou trois ans d'ancienneté, mal instruits, piètres manoeuvriers, elle ne valait pas celle des campagnes précédentes. Il est vrai que, sous cet angle, l'armée autrichienne n'était pas mieux lotie et son état-major était loin d'avoir la même valeur et la même efficacité que celui dont disposait Napoléon.
    Les opérations débutèrent entre le 17 et le 20 avril. Si les Autrichiens comptaient sur un effet de surprise, ce fut en vain car ils manoeuvraient trop lentement. Toutefois, il apparut très vite que les soldats de l'archiduc Charles se battaient bien et les premières victoires autour de Ratisbonne furent difficilement acquises. Elles ne présentaient aucun caractère définitif. Si Ratisbonne fut conquise de haute lutte, l'armée autrichienne loin de capituler traversa le Danube et battit en retraite en direction de Vienne suivie par Davout qui, conformément à ses ordres, interrompit bientôt la poursuite. Le 18 avril, après la prise de Ratisbonne, Napoléon dans une proclamation à l'armée raconta les derniers combats et cita quatre maréchaux qui s'étaient particulièrement distingués. Parmi eux, il y avait Berthier et ce n'était que justice si l'on songe aux difficultés qu'il avait eues à surmonter depuis qu'il était arrivé à Strasbourg.
    La suite de la progression de l'armée s'opéra sans difficultés majeures et, le 10 mai, elle était devant Vienne qui résista à peine. Mais, alors qu'en 1805, Murat et Lannes s'étaient emparés par ruse du grand pont sur le Danube, il était, cette fois-ci, détruit et la traversée du fleuve allait poser un sérieux problème.
    Napoléon s'installa en dehors de Vienne, à Schönbrunn, résidence des Habsbourg, et comme la place n'y manquait pas, le quartier général y prit également ses quartiers. Les deux armées étaient séparées par un important obstacle : le Danube, fleuve large au lit semé d'îles de surfaces inégales, sujet à des crues aussi brusques que d'amplitude variée. Ce cours d'eau pouvait voir son débit et la force de son courant se multiplier par deux ou trois en quelques heures, ce qui rendait la navigation difficile. Après avoir envisagé de faire venir par terre la flottille de canonnières qu'il avait fait construire à Strasbourg, Napoléon y renonça. Mais, pour l'heure, il lui fallait pour attaquer l'armée de Charles traverser le Danube. Or l'état-major et Berthier absorbés par le mouvement des troupes et les problèmes de logistique avaient négligé de s'occuper de l'acheminement des équipages de pont. Il existait bien un parc de bateaux destinés à cet usage mais il était demeuré à Strasbourg et le faire venir aurait demandé plusieurs mois.
    Pour augmenter les difficultés que rencontreraient les Français, l'archiduc Charles avait demandé à son frère Maximilien, gouverneur de Vienne, de ramener sur la rive gauche du fleuve toutes les embarcations, grandes ou petites, sur lesquelles il pourrait mettre la

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