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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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pouvait savoir du déroulement des
     opérations. Régulièrement, il se plaignait de ce qu’autour de lui il était prononcé
     beaucoup trop de discours suivis de fort peu de résultats.
    À Limoges, les membres du club furent enchantés d’être ainsi régulièrement tenus
     au courant de ce qui se passait à l’armée, car le ministère de la Guerre ne laissait
     filtrer que peu d’informations. De Limoges, les rapports de Jourdan remontèrent au
     club des Jacobins à Paris et, même s’il ne s’agissait que de quelques
     détails infimes par rapport à l’ensemble de l’armée française, ils
     contribuèrent à faire connaître dans ce club, dont l’influence grandissait chaque
     jour, le nom de Jourdan.
    Cependant, après sa victoire de Valmy, Dumouriez, pour répondre aux voeux de
     l’Assemblée législative, ainsi que de celle qui venait de la remplacer, la
     Convention, décida de prendre l’offensive et d’envahir la Belgique, alors
     territoire autrichien. Pour mener à bien celle-ci, il demanda des renforts et reçut ainsi,
     entre autres, le 2 e  bataillon de volontaires de la Haute-Vienne. Celui-ci
     fut rattaché à l’aile droite de l’armée commandée par Valence. Ce général
     ne se mit en route qu’assez lentement car, déclara-t-il pour se justifier, il
     manquait de vivres et de munitions. Aussi, devant sa nonchalance, Dumouriez le remplaça par
     Beurnonville. Durant la bataille de Jemmapes qui se déroula le 6 novembre,
     l’aile droite française rencontrant une forte résistance se
     contenta d’échanger une fusillade nourrie avec les Autrichiens et ce fut le centre
     qui enfonça celui de l’ennemi et décida de la victoire. Mais si son rôle avait été
     assez modeste, le 2 e  bataillon de la Haute-Vienne n’en reçut pas
     moins le baptême du feu et se comporta honorablement sous les balles. Il est vrai que
     l’attitude de ses deux lieutenants-colonels, Jourdan et Dalesme, qui, ayant derrière
     eux plusieurs années de campagnes, restèrent sans broncher sous les tirs de
     l’ennemi, donnant ainsi l’exemple à leurs soldats, y fut pour quelque
     chose. Leur sang-froid et leur mépris du danger impressionnèrent leurs subordonnés.
    Cette nouvelle victoire un peu inattendue livrait la Belgique à
     l’armée française. Le 13 novembre, Jourdan, à la tête de son unité, entrait
     à Halle. Quelques jours plus tard, il se fit remarquer par Dumouriez qui rencontrait quelque
     résistance devant Anderlecht, aux portes de Bruxelles. Après quoi, il fut envoyé participer au
     siège de Namur, opération difficile étant donné la nature du terrain très escarpé et la
     puissance des fortifications. Bien que manquant un peu de tout, les assiégeants menèrent
     l’affaire avec diligence et la place capitula assez rapidement.
    Dans cette opération, le second bataillon s’était enfin retrouvé à côté du
     premier. Toutefois, Jourdan avait à résoudre un nouveau problème. À l’enthousiasme
     des premiers mois, avaient succédé, chez les volontaires, un découragement et même une mauvaise
     volonté systématique. Ils rappelaient à tout propos que, lors de leur engagement, on leur avait
     promis qu’au bout d’un an ils seraient de retour dans leurs foyers.
     Aussi, les désertions ne tardèrent-elles pas à se multiplier, alors que, jusqu’à
     cette fin d’année, il y en avait eu fort peu. Leur nombre s’éleva bientôt
     à quatre-vingts. C’était relativement modeste par rapport aux pertes subies par
     d’autres unités. Mais qui pouvait prévoir si l’hémorragie
     s’arrêterait là ? Depuis la chute de Namur, le bataillon avait pris ses
     cantonnements au bord de la Meuse et ne participa pas à l’éphémère conquête de la
     Hollande. D’ailleurs, depuis la mi-février 1793, il n’était plus commandé
     par Jourdan qui avait été remplacé par son ami Dalesme. Ce dernier ne resta du reste pas
     longtemps, ayant été promu général de brigade en septembre de la même année. Jourdan avait été
     appelé à de nouvelles fonctions et affecté à l’état-major général de
     l’armée.
    Il ne devait jamais revenir à ce bataillon qu’il avait créé et pour qui il se
     sentait une particulière affection. Celui-ci, après avoir activement participé à différents
     combats entre 1793 et 1796, devait disparaître, formant le noyau de la
     55 e  demi-brigade de bataille.
    *
    Cette désignation de Jourdan pour être à

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