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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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manière assez déplaisante, n’hésita pas à inciter ses concitoyens à
     dénoncer « ceux qui trahiraient la chose publique » dans le plus pur
     esprit montagnard.
    Le séjour de Jourdan à Limoges fut des plus brefs, moins d’un mois. Arrivé le
     12 février 1794, il en repartit le 10 mars. Ce
     jour-là, il avait reçu une lettre de Bouchotte, toujours ministre de la
     Guerre, lui annonçant qu’il était rappelé au service et nommé au commandement de
     l’armée de la Moselle dont le général en chef, Hoche, venait d’être
     relevé avant de se voir incarcéré à son tour. En fait, Jourdan avait espéré retourner à
     l’armée du Nord où Pichegru était demeuré inactif, laissant le désordre le plus
     complet s’y installer. Mais, par un reste de méfiance, le Comité de salut public
     réserva le rôle principal à ce dernier dans l’offensive qu’il préparait,
     Jourdan devant remplir une mission tout à fait secondaire sur la droite du dispositif
     général.
    Pichegru attaquerait en Flandre et Jourdan battrait l’estrade dans la vallée de la
     Sambre, une action dans celle de l’Escaut demeurant toujours exclue. Tel était le
     plan assez bizarre concocté par le Comité de salut public et, comme on aurait pu s’y
     attendre, une fois de plus, rien ne marcha comme prévu.
    De leur côté, les alliés avaient un plan offensif mis au potit par un des meilleurs stratèges
     autrichiens, le général Mack, futur vaincu d’Ulm. Il prévoyait de
     s’emparer de la forteresse de Landrecies, en haut de la vallée de la Sambre, qui
     servirait de base pour la suite des opérations. Là, seraient concentrées les armées
     autrichienne, prussienne venant des Vosges, et anglo-hollandaise. Puis, cette formidable masse,
     empruntant la vallée de l’Oise, foncerait sur Paris.
    Ce fut Pichegru qui, pour complaire au Comité de salut public, lança le premier son
     offensive. Elle débuta en avril 1794, mais il commit l’énorme faute de la
     lancer sur l’ensemble d’un front de plusieurs centaines de kilomètres
     alors qu’il n’en avait pas les moyens. Quoique, portée à deux cent
     cinquante mille hommes, son armée était à peu près de la même force que celle de Cobourg.
     L’ayant concentrée autour de Cambrai, Pichegru l’articula en sept
     colonnes. En face, Cobourg, flanqué sur sa gauche par Kaunitz, avec trente mille combattants
     et, assez loin en Flandre, sur sa droite, par Clerfayt, avec vingt-cinq mille soldats, avait
     marché sur Landrecies et rapidement mis le siège devant la place.
    Les généraux Desjardins et Charbonnier qui attaquèrent Kaunitz furent aisément contenus par
     lui ; puis, une des colonnes du centre, aux ordres directs de Pichegru, fut battue à
     Troisvilles et pratiquement détruite (26 avril). Pichegru, qui avec la fraction la
     plus importante de ses troupes essayait de débloquer Landrecies, n’y parvtit pas et
     la ville capitula le 30 avril. Par chance, la gauche de l’armée
     républicaine qui se trouvait assez loin sur la Lys, en Flandre, à proximité de Courtrai, était
     commandée par deux des meilleurs généraux français : Souham et Moreau,
     excellents manoeuvriers et qui, de plus, s’entendaient bien. Ils réussirent
     à prendre Courtrai et, lorsque Clerfayt voulut reprendre la ville, ils le battirent de manière
     sévère à Mouscron, mettant ainsi un terme au projet de Cobourg de les séparer de Pichegru et de
     les jeter à la mer. Ce dernier, qui avait cru nécessaire de se porter au secours de ses
     lieutenants – qui n’en avaient nul besoin –,
     livra à Cobourg aux environs de Tournai une bataille indécise et particulièrement meurtrière,
     chacun revendiquant la victoire. À ce moment, Pichegru reçut pour instructions de rester en
     Flandre et de s’y matitenir à tout prix.
    Toujours obnubilé par son idée de marcher sur Paris, Cobourg avait compris qu’il
     ne pourrait réaliser cette phase de son offensive que s’il se débarrassait au
     préalable des deux armées françaises. Il jugea qu’en Flandre, Clerfayt renforcé
     pouvait à présent contenir Moreau et Souham et se tourna vers l’autre extrémité du
     front, sur la Sambre. Jusqu’à présent, la campagne de prtitemps lui avait été plutôt
     favorable. Mais il savait que sur sa gauche venait d’apparaître une nouvelle armée
     constituée par la fusion de deux autres. Elle était forte de quatre-vingt mille hommes et
    

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