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Le Maréchal Jourdan

Le Maréchal Jourdan

Titel: Le Maréchal Jourdan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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neutralité pendant un certain temps au moins, il fut amené à prendre la parole sur ce sujet à
     peine trois mois après son élection. L’assemblée discutait de la
     « révision des lois portant sur les cultes et leurs ministres ». Jourdan
     demanda à titervenir et les députés l’écoutèrent avec curiosité, se demandant
     comment il allait arriver à exprimer son potit de vue alors qu’il n’avait
     jamais pris la parole dans cette encetite. Il s’en tira fort bien ! À
     l’armée, il avait eu matites occasions de haranguer ses troupes et avait appris à
     parler sans bafouiller devant un nombreux auditoire. De plus, sa faculté
     d’élocution, ses idées simples, claires, exposées avec logique, titéressèrent ses
     collègues même s’il ne parvtit pas entièrement à les convaincre. « Je
     veux, déclara-t-il, la liberté de tous les cultes, mais je ne veux pas que celle-ci puisse
     dégénérer en licence » et, réaffirmant ses convictions, il se dit indigné parce que
     les membres du clergé catholique élevaient des autels à Louis XVI et ne manquaient pas une
     occasion de traîner la République dans la boue. Ceci lui valut des applaudissements de la part
     de la gauche mais produisit une impression pénible et donna un sentiment de malaise au reste de
     l’assemblée, d’autant qu’elle savait qu’il avait
     raison !
    Comme ne pouvaient pas être mises en doute ses compétences en matière militaire, on décida
     bientôt de le consulter systématiquement à ce sujet. Un problème se posait au Directoire.
     Depuis leur reconstitution en 1792, les états-majors avaient vu le nombre des officiers les
     constituant passer de moins de deux mille à vingt-cinq mille, sans que pour cela leur
     efficacité s’en trouvât augmentée. Jourdan connaissait la complexité de la question,
     ayant eu à y faire face à l’armée de Sambre et Meuse. En effet, pour beaucoup de ces
     officiers, l’affectation à un état-major constituait un abri et également une
     possibilité d’avancement plus rapide sans que souvent ils aient la capacité pour
     remplir de telles fonctions.
    Au lieu de se complaire dans des considérations générales, Jourdan eut le mérite
     d’offrir d’entrée de jeu une solution simple et efficace. Tout
     d’abord, on ne recruterait plus aucun cadre dans les états-majors jusqu’à
     la fin des hostilités et ensuite, pour les officiers déjà en place, ceux dont
     l’utilité n’était pas évidente continueraient à toucher la solde de leur
     corps d’origine mais perdraient les suppléments attachés à la fonction
     d’état-major. Ainsi, le Directoire, toujours à court d’argent,
     réaliserait-il quelques économies. La résolution proposée par Jourdan fut adoptée et appliquée
     pratiquement sans discussion, tellement elle parut simple et évidente.
    Mais le Directoire dut bientôt faire face à un danger d’une tout autre ampleur et
     d’une extrême gravité. Les membres du parlement, d’opinion royaliste, ne
     se contentaient pas d’émettre des voeux. Ils avaient ourdi un véritable
     complot dans le but de renverser la République. Un des cinq directeurs : Barthélemy,
     qui avait négocié les traités de paix de Bâle avec la Prusse et l’Espagne, était
     tout acquis à leur cause. Barras, qui, par son influence, faisait figure de chef du
     gouvernement, n’avait que deux collègues, La Révellière-Lépeaux et Reubell,
     qui se déclarèrent prêts à faire appel à l’armée pour sauver la République. Le
     cinquième, Carnot, était sincèrement républicain mais n’approuvait pas le principe
     d’un coup d’État pour se débarrasser des royalistes. Il se raccrochait
     tant à ses idées que Barras en vtit à douter de la sincérité de ses sentiments, même
     lorsqu’il se déclara en faveur de la République. Son comportement était, du reste,
     curieux. Alors que, dans cette affaire, Pichegru, président du Conseil des Cinq-Cents et tout
     acquis à la conjuration, avait une attitude ambiguë, il fallut que Barras mît sous le nez de
     Carnot des preuves écrites des relations épistolaires entre ce général et Louis XVIII
     pour que ce dernier consentît à abandonner ouvertement la défense de Pichegru
     (20 juillet 1797).
    Entre-temps, et depuis près d’un mois, sans en référer à ses collègues, Barras
     avait pris des contacts dans l’armée pour s’assurer les moyens de lutter
     contre les

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