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Le maréchal Ney

Le maréchal Ney

Titel: Le maréchal Ney Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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Mortier furent connues. Alors ce fut Moncey qui fut désigné pour présider. Il prétexta de son état de santé pour refuser et l’appuya de toute une série de certificats médicaux.
    La colère du roi fut violente. Il regrettait de devoir traduire Ney devant une juridiction, mais ne pouvait autoriser la fronde des autres maréchaux. Pourtant, conciliant jusqu’au bout, il envoya Vitrolles à Moncey pour tenter de le convaincre de revenir sur sa décision. En vain ! Moncey expliqua qu’en Espagne il s’était querellé avec Ney et que de ce fait son impartialité pourrait être mise en cause. L’argument frappa Vitrolles car il était de notoriété publique que Ney, avec son mauvais caractère, avait eu des altercations avec à peu près tous les maréchaux. Pourtant, ce refus fut sanctionné. Sur la demande du roi, Gouvion-Saint-Cyr condamna Moncey, en date du 29 août, à trois mois de prison qu’il l’envoya purger au fort de Ham.
    Or celui-ci était pour l’heure occupé par les Prussiens. Ils refusèrent à Moncey l’entrée de la place, déclarant qu’une ordonnance du roi de France était sans effet sur un territoire occupé par l’armée du roi de Prusse. Ne voulant pas compliquer une situation qui l’était déjà assez en elle-même, Moncey et son escorte s’installèrent dans une auberge et le maréchal y purgea paisiblement sa peine.
    Le ministre fit alors appel à Jourdan, qui accepta en traînant les pieds et parce qu’il n’avait pas envie de subir le même sort que Moncey. Il fut alors enfin possible de constituer le fameux conseil de guerre. Les juges devaient être au nombre de sept, y compris le président. Détail non sans saveur, sur les quatre autres maréchaux qui en faisaient partie, trois auraient pu s’asseoir dans le box de l’accusé : Augereau avait publié un pamphlet contre le drapeau blanc, Mortier qui, s’il ne voulait pas présider, consentait à en faire partie, avait accompagné Napoléon pendant la campagne de Belgique et Masséna s’était rallié à l’empire. Il est vrai que lui aussi avait essayé de se faire récuser, sous le prétexte valable que Ney avait servi sous ses ordres et qu’ils ne s’étaient pas entendus.
    Il avait bien fallu faire appel à eux, car de la promotion de 1805 tous les autres, sauf Bernadotte, étaient soit morts, soit en disgrâce et en exil. Quant aux quatre « anciens » : Kellermann, Pérignon, Lefebvre et Sérurier, toujours vivants, il semble bien que nul ne pensa à eux. Les trois généraux de division qui complétaient le conseil : Gazan, Villate et Claparède, restaient, de coeur, fidèles à l’empire. Tous ces grands chefs avaient un motif commun d’être mécontents et de ne pas se montrer complaisants vis-à-vis du gouvernement. Ils savaient que l’armée allait être réduite à peu de chose. Au fond d’eux-mêmes, ils cherchaient à échapper à ce qu’ils considéraient comme une corvée.
    Cependant, à la cour et dans les salons les plus royalistes de Paris, les hommes et surtout les femmes attendaient avec impatience un jugement qu’ils souhaitaient exemplaire. Mais dans la bourgeoisie, l’armée et les milieux qui avaient touché à la Révolution et à l’empire, un mouvement était en train de naître qui penchait pour la clémence. Toutefois, il avait peu de chances de se faire entendre du pouvoir.
    Dans le même temps, plusieurs personnalités s’agitaient en faveur de Ney. Le premier fut Jomini. Il n’avait pas toujours été dans les meilleurs termes avec son patron, mais il gardait pour lui une grande admiration. Il tenta une démarche auprès du tsar, qui avait pour lui beaucoup de considération. Alexandre, qui avait connu Ney à Tilsit et avait admiré son comportement pendant la retraite de Russie, pouvait, s’il le voulait, intervenir. On le savait romantique et capable de beaux gestes. Depuis le retour des Bourbons, il avait acquis une grande influence sur Louis XVIII. Toutefois, s’il écouta avec amabilité Jomini, il ne voulut effectuer aucune démarche, expliquant qu’il ne pouvait s’immiscer dans la politique d’un État souverain. Par la suite, après la mort de Ney, quand ce serait sans conséquences, il exprima des regrets. En réalité, il souhaitait que le roi de France fît preuve de rigueur pour clore l’aventure napoléonienne.
    Une autre personnalité tenta d’intervenir : Bernadotte, à présent prince royal de Suède, qui avait commandé une des armées

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