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Le maréchal Ney

Le maréchal Ney

Titel: Le maréchal Ney Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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fortifications afin de briser les assauts adverses.
    Très éprouvée elle aussi par le chemin parcouru et les combats livrés depuis la frontière, moins endurcie que son adversaire, l’armée russe ne pouvait plus mettre en ligne que cent vingt mille hommes, dont dix mille miliciens accourus de Moscou. Leur valeur militaire était à peu près nulle.
    A présent, les Français étaient encore au nombre de cent trente mille, donc un peu plus nombreux, mais cette supériorité n’était pas suffisante pour assurer la victoire. Si l’artillerie russe était qualitativement inférieure, elle était quantitativement plus importante. Seulement elle comptait un certain nombre de pièces de position difficiles à manoeuvrer, donc d’un battant limité et qu’en cas de défaite il serait malaisé d’enlever. Koutosov en arma ses redoutes. Il disposait encore de six cent quarante canons contre seulement cinq cent quatre-vingt-sept de notre côté.
    L’action allait se dérouler sur un front large d’un peu plus de huit kilomètres, ce qui, compte tenu des moyens de liaison, rendrait difficile la prise de décision de la part des deux commandants en chef. Mais, en fait, aucun des deux ne commanda vraiment pendant la bataille ! Koutousov, se désintéressant des préparatifs préliminaires, laissa ses deux adjoints Barclay de Tolly et Bagration prendre comme ils l’entendaient leurs dispositions sur le terrain. Le dispositif russe se révéla peu maniable. Pendant la bataille, le général en chef russe intervint peu. Il se contenta depuis son quartier général, au village de Gorki, d’encourager ses subordonnés à la résistance à outrance et ne joua réellement son rôle qu’au moment de la retraite.
    Le plan d’attaque français fut assez simple. Davout en avait proposé un qui consistait à effectuer un grand mouvement tournant par la vieille route de Smolensk. Mais Napoléon le rejeta, parce qu’il craignait que les Russes ne profitent de la manoeuvre pour se dérober une fois de plus. Il n’avait pas compris que Koutousov était décidé à accepter l’affrontement. L’empereur préféra donc un assaut frontal qui risquait de coûter plus cher, mais que l’ennemi ne pouvait refuser. Il déploya ses corps d’armée de gauche à droite de la manière suivante : le prince Eugène, puis Ney renforcé par Junot, Davout et enfin Poniatowski. En réserve générale, il conserva sous Oudinot la garde, peu décidé à l’engager quelle que soit la tournure que prendrait l’affrontement.
    Malade, Napoléon commanda à peine. Il souffrait de dysurie. Le jour de la bataille, il se mit en selle assez tard avec beaucoup de difficultés et ne parla que d’une « voix faible et languissante ».
    Le 6 septembre, les deux armées demeurèrent face à face, les Russes en profitant pour parachever leur système défensif. Pourtant, ce jour-là, la division Compans reçut l’ordre d’enlever la redoute de Chevarino. Construite très en avant des lignes russes, elle devait servir de brise-lames, mais, de par sa position, elle était difficilement défendable. Koutousov s’en étant avisé n’esquissa pas le moindre mouvement pour la secourir, ce qui l’eût contraint de sortir de ses retranchements à flanc de colline. Elle fut donc aisément prise. Bien des années plus tard, Mérimée devait broder sur cet épisode une jolie nouvelle, pleine de vie, mais historiquement peu exacte. Après cela, les deux armées comprirent que l’affrontement aurait lieu le lendemain. Napoléon profita du répit pour étudier attentivement les positions adverses. Il ne changea rien à son dispositif.
    Le 7 septembre, à cinq heures du matin, alors que les popes passaient encore dans les rangs des soldats russes agenouillés pour les bénir, Ney annonça que toute l’armée était en position et demanda donc la permission d’attaquer. Il estimait que la partie serait dure et qu’il ne fallait pas lambiner. Napoléon, prostré, semblait hésiter. Son autorisation ne vint qu’un peu avant six heures : une heure de perdue ! Aussitôt, l’artillerie française ouvrit le feu. Ce fut pour constater que les batteries avaient été installées trop loin pour que le tir fût efficace. Il fallut amener les avant-trains, réatteler les pièces, les avancer jusqu’à environ mille trois cents mètres de l’ennemi et les remettre en batterie. Encore du temps gaspillé. Les Russes commencèrent alors à riposter.
     



Davout se

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