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Le maréchal Ney

Le maréchal Ney

Titel: Le maréchal Ney Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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suis Michel Ney. J’ai tiré le dernier coup de fusil sur le pont de Kovno. J’ai jeté dans le Niémen la dernière de nos armes et je suis venu jusqu’ici à travers bois... Et maintenant que je me suis présenté, j’ai faim ! Faites-moi donner une assiette de soupe. » Et il s’effondra sur une chaise.
    Dans les jours qui suivirent, Ney se mit à la disposition de Murat pour préparer la contre-offensive. La poursuite russe avait été interrompue par Koutousov. Mécontent, Alexandre n’allait pas tarder à le relever de son commandement.
    Malheureusement, le 30 décembre, le corps prussien intact de Yorck, qui avait son rôle à jouer dans l’opération, signa un armistice avec les Russes et passa à l’ennemi. Puis dans les premiers jours de janvier 1813, Murat tomba malade. Les opérations furent suspendues.
    Avec l’accord de Berthier, Ney décida de retourner quelques jours à Paris.

C HAPITRE X
LA LUTTE DÉSESPÉRÉE
(1813-1814)
    La saison de l’hiver 1812-1813 à Paris fut peut-être la plus brillante de l’empire. Les fêtes s’y succédèrent sans interruption, comme si Napoléon en étalant sa puissance avait voulu masquer la catastrophe de Russie. La maréchale Ney, qui venait d’apprendre que son mari était fait prince de la Moskowa (le décret parut le 1 er avril 1813), était au comble de la joie. Par ce seul titre, qui en soi en signifiait rien, elle avait désormais à la cour le pas sur les simples duchesses. Afin de bien montrer à quel point elle appréciait cet honneur, elle multiplia les réceptions où elle apparaissait couverte de diamants. D’ailleurs la générosité impériale ne s’arrêta pas là. Elle s’accompagna de donations en espèces de plusieurs centaines de milliers de francs sur la Westphalie, le Hanovre et l’Italie centrale. Ces cadeaux ne coûtaient pas cher au Trésor. Ils étaient prélevés sur les « contributions » payées par les pays « amis ». En réalité, par suite des fluctuations de la guerre, elles se réduisirent souvent à peu de chose. Or, plus que jamais, Eglé jetait l’argent par les fenêtres, au point que son mari lui fit des remontrances sévères.
    Ney séjourna peu de temps à Paris. Napoléon, informé de la situation européenne, apprit assez rapidement qu’une nouvelle coalition était en train de se former contre la France. Déjà, le 28 janvier 1813, une alliance s’était nouée à Kalisch entre le roi de Prusse et le tsar. L’Angleterre et la Suède n’allaient pas tarder à s’y joindre, suivies par la Sicile. Murat lui-même, pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être, ferait défection dans quelques mois. Quant à l’Autriche encore neutre, prête à jouer les médiateurs, son comportement ne laissait pas d’être inquiétant.
    L’empereur décida donc de lever une nouvelle armée. Plus de deux cents bataillons, surtout français, étaient restés en Russie. À dire vrai, un certain nombre de régiments existaient encore en France et en Allemagne, mais ils étaient à effectifs réduits. On a avancé le chiffre d’une levée de cinq cent mille conscrits, mais celui-ci est fortement exagéré. En réalité, il y eut dans un premier temps trois cent cinquante milles appelés et le nombre de réfractaires fut assez considérable. De toute manière, si par le nombre cette armée se révéla assez importante, elle présentait de nombreuses faiblesses. Tant pour la cavalerie que pour l’artillerie, elle manquait de chevaux. Puis tous les nouveaux soldats, quelle que fût leur arme, ne reçurent pas un entraînement suffisant. Souvent ils n’en reçurent même aucun et apprirent à peine à charger leur fusil. Ils n’avaient pas l’endurance de leurs aînés. Les étapes qu’ils pouvaient accomplir se trouvaient écourtées. Très vite, malades et traînards se multiplièrent.
    Enfin si les cadres supérieurs, maréchaux et généraux, se retrouvèrent, les officiers subalternes et les sous-officiers, morts en trop grand nombre en Russie, firent défaut. La valeur et les capacités de manoeuvre des troupes s’en ressentirent.
    Malgré ces faiblesses, Napoléon put rapidement mettre en ligne onze corps d’armée, tous destinés à combattre en Allemagne. Ceux-ci incluaient des troupes d’origine allemande qui au fur et à mesure que se déroulerait la campagne feraient successivement défection. En face, l’armée ennemie comprit initialement des Prussiens. Des divisions russes s’y joignirent

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