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Le maréchal Ney

Le maréchal Ney

Titel: Le maréchal Ney Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Hulot
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sérieusement à suspendre les opérations. Seul l’entêtement du roi de Prusse les empêcha d’adresser des parlementaires à Napoléon. Après cette victoire, celui-ci reprit son idée de marcher sur Berlin et chargea Ney de réaliser l’opération.
    Dans les derniers jours d’août, les lieutenants de Napoléon subirent individuellement une série de revers qui annulèrent l’effet de la victoire de Dresde. Macdonald fut battu à la Katzbach. Encerclé dans le défilé de Kulm, Vandamme fut contraint de capituler le 30. Tous deux n’eurent pas les moyens suffisants pour réaliser leur mission. Dès lors, la prise de Berlin par Ney neutralisant l’armée du nord devint un objectif primordial. Le maréchal se mit en mouvement le 1 er septembre, remontant vers le nord. Il avança plus lentement que prévu, en partie à cause de la fatigue de ses fantassins et en partie parce que son manque de cavalerie légère rendait l’éclairage difficile et défectueux. Il était d’autant plus inquiet que, sans en avoir la certitude absolue, il supposait que devant lui se trouvaient plusieurs corps d’armée de Bernadotte dont il ignorait la position.
    Le 6 septembre, une armée russo-prussienne augmentée de contingents suédois, commandée par le comte de Bûlow, lui barra la route à Dennewitz, à moins de deux étapes de Berlin. Face aux soixante-cinq mille hommes de Bûlow, Ney n’en alignait que quarante-cinq mille. Il attaqua néanmoins. Son grand tort fut d’installer son quartier général à l’aile droite et non au centre de son dispositif, ce qui lui aurait permis d’avoir une meilleure vue d’ensemble.
    On a écrit que sa préparation d’artillerie fut insuffisante, mais il disposait d’assez peu de munitions. Les assauts de son infanterie manquèrent de pugnacité. De plus, faute de patience, il eut la mauvaise idée d’engager ses corps d’armée les uns après les autres, au lieu d’attendre qu’ils fussent tous présents et de lancer une attaque générale. Le combat semblait cependant tourner à son avantage lorsque, sans motif, ses contingents saxons et bavarois lâchèrent pied et se débandèrent. Ils jetèrent la panique dans toute son armée et entraînèrent la déroute. Ney fut le témoin silencieux de cette fuite inexplicable. Il quitta le terrain parmi les derniers. Ses soldats, qui commençaient à se regrouper, le virent passer « la tête penchée, sur son cheval blanc, morne, silencieux ». L’ennemi avait été lui-même trop sérieusement ébranlé par le choc pour songer à le poursuivre. Sur le champ de bataille, Ney laissait aux mains des alliés son artillerie. Il avait perdu cinq mille hommes. Mais les dommages chez ses adversaires étaient au moins aussi importants. Le maréchal savait que la route de Berlin était désormais fermée. Et encore ignorait-il qu’une autre armée se rassemblait derrière la capitale de la Prusse. En fait, face à la manoeuvre concentrique opérée par les alliés, cette rencontre revêtait une importance secondaire.
    Les forces coalisées étaient à présent formées en trois armées assez éloignées les unes des autres, ce qui présentait un risque certain, ainsi que l’avaient souligné Bernadotte et Jomini. Avec des troupes entraînées à parcourir de longues étapes à marches forcées, Napoléon aurait été capable de les accabler les unes après les autres : celle du nord, aux ordres de Bernadotte agissant à présent en tant que prince royal de Suède, était rassemblée autour de Berlin ; celle de Silésie, commandée par le Prussien Blûcher, se concentrait à proximité de Breslau et se trouvait donc positionnée à l’est ; enfin celle de Bohême, sous l’Autrichien Schwarzenberg, avait Prague comme base de départ.
    L’armée française campait en un large arc de cercle en avant de Leipzig. C’est vers cette ville que convergèrent les forces ennemies. Lorsque Ney reparut au grand quartier général, il s’attendit à une sévère réprimande de la part de Napoléon. Or il n’en fut rien et ce fut calme et quelque peu désabusé que son maître l’accueillit. Puis il le confirma à la tête de ses corps d’armée, ou plus exactement de leurs débris.
    Cependant Napoléon n’avait pas dit son dernier mot. Il avait conçu un plan assez audacieux, consistant à se déplacer entre l’Elbe et l’Oder pour donner la main aux importantes garnisons françaises enfermées dans les places fortes du nord, en

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