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Le neuvième cercle

Le neuvième cercle

Titel: Le neuvième cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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rapports reçus d’Allemagne à Paris par le Mouvement de Résistance des Prisonniers et Déportés, principes qui avaient eu l’approbation du C.N.R. groupant les représentants de tous les mouvements de résistance intérieure français.
    — À Melk, c’est donc une véritable expérience par la pratique qui fut conduite et dont les résultats se traduisirent par le fait que Melk a connu, par exemple, le plus faible pourcentage de morts des kommandos de K.L. L’application des consignes a été faite en constituant, à Melk, un Comité international correspondant à celui de Mauthausen et qui a été en liaison avec lui de diverses façons :
    — par les arrivées de Mauthausen qui se sont continuées pendant toute la durée d’existence de Melk. Dans chaque convoi important, une liaison était faite, et le Comité international de Mauthausen tenait compte des possibilités d’action à Melk, aussi bien pour isoler certains détenus qui risquaient de trahir, que pour sauver certains détenus, ou groupes de détenus (comme les Juifs hongrois, roumains, etc.) ou des contingents venus d’Auschwitz qui auraient dû être détruits à Mauthausen.
    — par une liaison que Pichon (Ulmann) put faire à Mauthausen avec un camion, après le bombardement du camp de Melk (juillet 1944),
    — par l’envoi à Melk, après ce bombardement, d’une commission de contrôle des cartes qui comportait un détenu secrétaire de la cartothèque de Mauthausen, qui dépendait du Comité international du camp.
    — À Melk, les Français avaient constitué les premiers éléments du kommando, et il était entendu que l’organisation se construirait autour d’eux et de Pichon (Ulmann) qui était le délégué du Comité international de Mauthausen – et en même temps que du Mouvement de Résistance des Prisonniers et Déportés, formé, à l’origine, dans les camps de prisonniers – et qui agissait comme tel. C’est la raison pour laquelle le premier comité de Melk fut d’abord dirigé par Pichon, par Auguste Havez (P.C.) et par le lieutenant Ané (représentant les officiers « gaullistes »). Ce comité eut d’abord pour tâche de mettre en place les organismes plus étendus au camp, au fur et à mesure que celui-ci se garnissait – jusqu’à atteindre douze mille détenus environ. Peu à peu se constituèrent deux organismes internationaux distincts, mais dont les troïka de direction se concertaient constamment :
    — un Comité international politique : dont la tâche était de coordonner les actions de résistance politique, aussi bien dans le domaine de l’information que du moral, des liaisons avec l’extérieur, de la « démoralisation » des S.S., du planquage des plus faibles, du maintien de la cohésion entre les nationalités et les différents groupes politiques,
    — un Comité international militaire, dont le rôle principal consistait à préparer une éventuelle résistance physique à la destruction, à la fin du camp, à organiser de possibles évasions, à faire entrer dans le camp des armes, à contrôler et à conseiller les opérations de sabotage si elles étaient possibles, comme il sera indiqué, ainsi qu’à regrouper les militaires des différentes nationalités pour leur faire préparer, en commun, ces tâches éventuelles ou effectives.
    — En dehors de ces comités, qui coiffaient toute l’action du camp, avec des précautions de clandestinité comportant une grande souplesse de fonctionnement, il existait deux autres sortes de comités.
    — D’une part les comités nationaux de toutes les nationalités représentées au camp et qui étaient en contact avec un membre des comités internationaux. Leurs tâches étaient à la fois de répercuter les instructions des comités internationaux, de leur fournir des propositions pour l’action commune et d’exécuter leur part de l’action.
    — D’autre part, il existait des comités politiques, organisés à la fois nationalement et internationalement, dont le plus organisé était constitué par les communistes, mais d’autres fonctionnaient aussi, en fait, comme les catholiques résistants (surtout Français et Polonais) et les « gaullistes » français non communistes, composés en grande partie de professeurs, avocats, officiers, etc.
    — La souplesse dans ces organismes et la règle du secret font qu’ils ont fonctionné très régulièrement et contrôlé effectivement toute l’action du camp,

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