Le pays des grottes sacrées
j’ai connus. Tous reconnaissent la qualité exceptionnelle de son
travail. Le seul autre tailleur de silex qui puisse se comparer à lui est
Wymez, du Camp du Lion des Mamutoï. J’ai toujours souhaité qu’ils se
rencontrent un jour.
— Ils l’ont peut-être fait à
travers toi, en un sens. Sache que tu deviendras bientôt – si tu ne
l’es déjà – le tailleur de silex le plus renommé des Zelandonii.
Dalanar est un fabricant d’outils très doué, cela ne fait aucun doute, mais il
est lanzadonii, maintenant. De toute façon, son vrai talent a toujours été dans
ses rapports avec les gens. Il est heureux, à présent. Il a fondé sa propre
Caverne, et s’il restera toujours zelandonii, d’une certaine façon, ses
Lanzadonii deviendront un jour un peuple distinct du nôtre.
« Et tu es le fils de son
cœur en même temps que le fils de son foyer. Il est fier de toi. Il aime
également Joplaya, la fille de Jerika. Il est fier de vous deux. Si dans un
coin caché de son cœur il aime peut-être toujours Marthona, il adore Jerika. Je
crois qu’il apprécie qu’elle soit exotique, à la fois si menue et si vaillante.
C’est ce qui l’attire en elle. Il est si grand qu’elle paraît minuscule à côté
de lui ; elle a l’air fragile mais elle est plus que son égale. Elle n’a
pas envie d’être Femme Qui Commande, elle est heureuse de lui laisser ce rôle,
même si je ne doute pas qu’elle soit capable de l’exercer. Sa volonté et sa
force de caractère sont extraordinaires.
— Là, tu as raison !
s’exclama Jondalar dans un de ses grands rires.
Ses accès d’hilarité étonnaient
d’autant plus qu’ils étaient rares. Jondalar était un homme sérieux et s’il
souriait souvent il riait rarement. Lorsque cela lui arrivait, l’exubérance de
son rire surprenait.
— Dalanar trouva quelqu’un
d’autre après que Marthona et lui eurent rompu le lien mais beaucoup doutaient
qu’elle le remplacerait un jour, qu’elle aimerait un autre homme de la même
façon, et ce n’est pas arrivé, mais elle a trouvé Willamar. Son amour pour lui
n’est pas moindre mais différent, de même que son amour pour Dalanar n’était
pas comme son amour pour Joconan. Willamar aussi a un don pour les relations
avec les gens – c’est vrai de tous les hommes avec qui elle a vécu –,
mais il le réalise en étant Maître du Troc, en voyageant, en établissant des
contacts, en découvrant des lieux inhabituels. Il a vu et appris plus de
choses, rencontré plus de gens que quiconque, toi compris, Jondalar. Il aime
voyager mais il aime plus encore revenir chez les siens, partager avec eux ses
aventures et ce qu’il a appris. Il a établi un réseau de troc à travers tout le
territoire zelandonii et au-delà, il a rapporté des histoires passionnantes et
des objets insolites. Il a été d’une grande aide pour Marthona quand elle était
Femme Qui Commande et il l’est maintenant pour Joharran. Il n’y a pas d’homme
pour qui j’aie plus de respect. Et, bien sûr, la seule fille de Marthona est
née au foyer de Willamar. Marthona avait toujours voulu une fille et ta sœur
Folara est une charmante jeune femme.
Ayla comprenait ce sentiment.
Elle aussi avait voulu avoir une fille et son regard, chargé d’amour, se porta
sur son bébé endormi.
— Oui, Folara est belle, dit
Jondalar. Et intelligente, et sans peur. Lorsque nous sommes arrivés et que
tous les autres étaient effrayés par les chevaux et le reste, elle n’a pas
hésité. Elle a couru à ma rencontre. Je ne l’oublierai jamais.
— Folara fait la fierté de
ta mère. En plus, avec une fille, tu sais toujours que ses enfants sont tes
petits-enfants. Je suis sûre qu’elle aime les enfants nés aux foyers de ses
fils, mais avec une fille, il n’y a aucun doute. Ton frère Thonolan est né
aussi au foyer de Willamar et même si Marthona n’avait pas de préféré, c’était
surtout lui qui la faisait sourire. Il faisait sourire tout le monde,
d’ailleurs, il avait avec les gens un contact encore plus engageant, ouvert et
chaleureux que Willamar, des qualités auxquelles personne ne pouvait résister,
et il avait le même amour du voyage. Je ne crois pas que sans lui tu aurais
entrepris un aussi long Voyage, Jondalar.
— Tu as raison. Je n’avais
jamais songé à voyager avant qu’il décide de le faire. Rendre visite aux Lanzadonii
me suffisait.
— Pourquoi as-tu finalement
décidé de partir avec
Weitere Kostenlose Bücher