Le pays des grottes sacrées
nourriture.
Ayla et Jondalar retournèrent à
leur habitation et déchargèrent leurs affaires. Bien qu’ils n’aient pas été
longtemps absents – pas même le temps habituel d’une Réunion d’Été – elle
était heureuse d’être de retour. La visite des Lieux Sacrés et des Cavernes
situées sur le chemin avait duré plus longtemps que prévu. Ces efforts
l’avaient fatiguée et le tremblement de terre avait achevé de saper son
énergie.
Comme Jonayla commençait à
geindre, elle sortit la changer puis revint à l’intérieur et s’assit pour
l’allaiter. Leur habitation, faite de panneaux en cuir brut, n’avait pas de
plafond et lorsqu’elle levait les yeux elle voyait le dessous du surplomb
rocheux de l’abri naturel. Une odeur de nourriture en train de cuire annonçait
un repas partagé avec la communauté, après quoi elle se glisserait sous leurs
fourrures de couchage, se blottirait entre Jondalar et Jonayla, non loin de
Loup. Elle était contente d’être rentrée.
— Il y a dans le voisinage
une grotte sacrée que tu n’as pas vraiment explorée, dit la Première à Ayla
alors qu’elles prenaient ensemble le repas du matin le lendemain de leur
retour. Il s’agit de ce que nous appelons le Lieu des Femmes, de l’autre côté
de la Rivière des Prairies.
— J’y suis allée.
— Oui, mais jusqu’où ?
Elle recèle bien davantage que ce que tu as vu. Elle se trouve sur le chemin du
Rocher à la Tête de Cheval et du Foyer Ancien, je pense que nous devrions y
faire halte en revenant.
Sur le chemin du Rocher à la Tête
de Cheval, ils s’arrêtèrent sur les terres de deux ou trois petites Cavernes
proches de la Petite Rivière des Prairies, que des jeunes gens se sentant à
l’étroit avaient récemment formées. Ces abris étaient habités au moins une
partie de l’année et on commençait à leur donner le nom de Nouveau Foyer. Ce
jour-là, ils étaient tous déserts, même le plus peuplé, appelé la Colline de
l’Ours. La Première expliqua que les jeunes qui y vivaient se considéraient
toujours comme appartenant à la Caverne de leur famille et qu’ils
l’accompagnaient à la Réunion d’Été. Ceux qui ne pouvaient pas ou ne voulaient
pas y aller avaient rejoint les membres de leur Caverne d’origine restés sur
place. Si les trois voyageurs ne virent donc personne, passer par là permit à
Jondalar et à Zelandoni de montrer à Ayla le « chemin de derrière »
menant au Rocher à la Tête de Cheval, au Foyer Ancien et à Douce Vallée, la
riche bande de terre basse fertile qui les séparait.
Après la Colline de l’Ours, ils
traversèrent la Petite Rivière des Prairies – dont le niveau était
bas à cette période de l’année, en particulier aux endroits où elle
s’élargissait – puis grimpèrent sur les hauteurs en direction de
Douce Vallée et du Rocher à la Tête de Cheval, Septième Caverne des Zelandonii.
Ceux de la Deuxième qui n’étaient pas allés à la Réunion d’Été avaient rejoint
la Septième et le petit groupe ainsi formé accueillit chaleureusement les
visiteurs, en partie parce que les faibles et les malades étaient contents de
la venue des doniates, mais surtout parce que cela rompait l’ennui de voir toujours
les mêmes personnes. Les Zelandonii était un peuple sociable, habitué à vivre
en grand nombre dans des espaces exigus, et l’animation de la Réunion d’Été
manquait à ceux que leur état empêchait d’y participer.
Tous avaient senti le tremblement
de terre mais personne n’avait été blessé. Encore inquiets, cependant, ils
cherchaient du réconfort auprès de la Première. Ayla remarqua que la doniate
parvint à les rassurer sans toutefois rien leur dire de précis. C’était dû à sa
façon de parler, à la fermeté de ses propos. Même Ayla se sentit mieux. Ils
passèrent la nuit à la Septième, dont les membres avaient commencé à préparer
un repas spécial dès leur arrivée. Il eût été impoli et peu amical de repartir
immédiatement.
Le lendemain, sur le chemin du
retour, la Première voulut passer par un endroit qu’ils avaient laissé de côté
à l’aller. Ils escaladèrent de nouveau les hauteurs en direction de la Petite
Rivière des Prairies et poussèrent en aval jusqu’à une communauté installée au
bord de la butte appelée le Point de Guet. L’endroit portait bien son nom. De
ce promontoire, on voyait au loin dans toutes les directions, en
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