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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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de récipient mais préféra utiliser ses propres
ustensiles pour faire de la tisane et de la soupe. Elle alla chercher du bois,
alluma un feu dans un creux du sol déjà rempli de cendres et mit des pierres à
cuire dans les flammes pour chauffer l’eau. Sur les blocs de calcaire et les
gros rondins installés autour de l’âtre par les occupants précédents, la
Première disposa les coussins de son travois afin d’en faire des sièges plus
confortables. Ayla donna le sein à Jonayla puis la posa sur sa couverture et la
regarda s’endormir pendant qu’elle-même mangeait.
    — Tu veux nous accompagner
dans la grotte, Jondalar ? demanda la doniate à la fin du repas. Tu n’es
probablement pas venu ici depuis que tu étais un jeune garçon et que tu y as
laissé ta marque.
    — D’accord, répondit-il.
    Presque tout le monde laissait sa
marque sur les parois de cette grotte à un moment ou à un autre, plus d’une
fois pour certains, et généralement dans l’enfance ou l’adolescence pour les
hommes. Il se rappelait la première fois qu’il y avait pénétré. C’était une
grotte simple, sans galeries où l’on risquait de s’égarer, et on laissait les
jeunes y trouver leur chemin. Ils y allaient le plus souvent seuls – ou
au maximum à deux – pour apposer leur marque personnelle, sifflaient
ou fredonnaient en avançant jusqu’à ce que la paroi parût leur répondre. Les
marques ne représentaient pas un nom, elles étaient une façon de parler de soi
à la Grande Terre Mère, de son rapport à Elle. Souvent, on se contentait de la
trace d’un doigt. C’était suffisant.
    Après qu’ils eurent fini de
manger, Ayla rattacha son bébé sur son dos et, chacun tenant une lampe allumée,
ils se mirent en route, la doniate devant et Loup fermant la marche. Jondalar
se souvint que la grotte de gauche était excessivement longue – plus
de huit cents pieds à travers le calcaire – et que le début de la
galerie, facile à franchir, n’avait rien de particulier. Seules quelques
marques sur les parois, près de l’entrée, indiquaient que d’autres les avaient
précédés.
    — Utilise donc tes chants
d’oiseau pour parler à la Mère, suggéra la Première à son acolyte.
    Ayla, qui avait entendu la
Zelandoni fredonner d’une voix basse et mélodieuse, ne s’attendait pas à cette
requête.
    — Si tu veux, répondit-elle.
    Elle se lança dans une série de
sifflements en choisissant les doux chants du soir.
    À quatre cents pieds de l’entrée,
la grotte se rétrécissait et les sons résonnèrent différemment. À partir de cet
endroit, les parois étaient couvertes de gravures de toutes sortes, très
nombreuses et souvent inextricablement superposées, mêlées les unes aux autres.
Quelques-unes étaient isolées et un grand nombre de celles qu’on pouvait
interpréter remarquablement exécutées. Des femmes adultes visitaient très
souvent cette grotte et les gravures les plus accomplies, les plus raffinées,
étaient leur œuvre.
    Les chevaux prédominaient,
représentés au repos ou en mouvement, parfois même au galop. Les bisons aussi
étaient nombreux et côtoyaient toute une variété d’autres animaux :
rennes, mammouths, bouquetins, ours, chats, ânes, cerfs, rhinocéros laineux,
loups, renards, antilopes saïgas, des centaines de gravures au total. Certaines
étaient inhabituelles, comme la tête de lion dont l’œil avait été rendu de
manière saisissante en utilisant une pierre naturellement enchâssée dans la
paroi, le renne qui se penchait pour boire, remarquable de beauté et de
réalisme, de même que les deux rennes se faisant face. Fragiles, les parois se
prêtaient mal à la peinture mais on pouvait facilement les graver ou y laisser
des marques, simplement avec les doigts.
    Il y avait aussi de nombreuses
parties d’êtres humains, des mains, des silhouettes, mais toujours déformées,
et ils n’étaient jamais aussi magnifiquement représentés que les animaux, entre
autres un personnage assis de profil, aux membres disproportionnés. Beaucoup de
gravures étaient inachevées et perdues dans un entrelacs de lignes, de symboles
géométriques, de signes en forme de toit, de marques et de gribouillis qu’on
pouvait interpréter de multiples façons, parfois selon la façon dont on les
éclairait. Ces cavernes avaient été creusées à l’origine par les rivières
souterraines et il y avait encore à la fin de la galerie une zone karstique

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