Le pays des grottes sacrées
particulier
vers l’ouest.
Ayla se sentit nerveuse sans
savoir pourquoi dès qu’ils en approchèrent. Lorsqu’elle descendit de cheval,
Loup vint se frotter contre sa jambe en geignant. Lui non plus n’aimait pas cet
endroit, mais les chevaux demeuraient calmes. C’était une belle journée d’été,
avec un chaud soleil baignant de ses rayons l’herbe verte de la colline, d’où
l’on découvrait tout le voisinage. Ayla ne vit rien qui pût expliquer son
appréhension et hésita à en parler.
— Tu veux qu’on fasse halte
ici pour manger et se reposer ? demanda Jondalar à la Première.
— Je ne vois aucune raison
de le faire ici puisque nous allons nous arrêter de toute façon au Lieu des
Femmes, répondit-elle en retournant au travois. Et si nous n’y restons pas trop
longtemps, nous serons de retour à la Neuvième avant la nuit.
Ayla ne fut pas mécontente que la
Zelandoni ait décidé de continuer. Ils descendirent le flanc ouest de la
colline jusqu’à la Petite Rivière des Prairies et la traversèrent près de
l’endroit où elle se jetait dans la Rivière des Prairies. Un peu plus loin, une
petite vallée en forme de U entourée de hautes falaises calcaires débouchait
sur la Rivière, et de l’autre côté s’étendait la verte Vallée des Prairies, qui
donnait son nom au cours d’eau.
Son herbe grasse attirait souvent
diverses espèces d’herbivores mais les hautes parois abruptes faisaient
rapidement place à des pentes faciles à escalader, en particulier pour des
ongulés, ce qui rendait difficile de transformer la vallée en piège de chasse
sans construire de barrières. On avait entrepris de le faire sans jamais finir,
et il ne restait de ces efforts qu’un morceau de clôture à demi écroulé.
Le Lieu des Femmes n’était pas
interdit aux hommes mais, hormis les membres de la Zelandonia, peu d’entre eux
s’y rendaient. Ayla s’y était déjà arrêtée, en général pour porter un message,
ou parce qu’elle accompagnait quelqu’un en route pour un autre endroit. Elle
n’avait jamais eu l’occasion d’y rester longtemps. La plupart du temps, elle y
était arrivée en venant de la Neuvième Caverne et elle savait qu’en pénétrant
dans la vallée, avec la Rivière des Prairies derrière elle, elle avait sur sa
droite une petite grotte servant d’abri temporaire et parfois de remise. Une
autre caverne s’enfonçait dans la même paroi juste après l’entrée de la vallée.
Bien plus importantes étaient les
deux longues failles étroites et sinueuses qui partaient d’un petit abri de
pierre situé au bout de la prairie, un peu au-dessus du niveau de la plaine
d’inondation de la rivière. Ces grottes du fond de la vallée expliquaient en
partie qu’on ait rechigné à faire de l’endroit un terrain de chasse, bien que
cet obstacle n’eût pas été décisif si la vallée avait parfaitement convenu à
cet objectif. La première galerie, à droite, serpentait dans la roche dans la
direction d’où ils étaient venus jusqu’à une sortie proche de la première
petite grotte de droite. Bien qu’ornés de nombreuses gravures, cette grotte et
l’abri d’où elle partait servaient généralement d’endroit où l’on s’installait
avant d’aller visiter l’autre grotte.
Il n’y avait personne lorsque
Ayla, Jondalar et Zelandoni y arrivèrent. La plupart des membres de la Caverne
n’étaient pas encore revenus de leurs activités d’été et ceux qui étaient
restés n’avaient aucune raison de se rendre au Lieu des Femmes. Jondalar
détacha les travois pour donner aux chevaux un peu de repos. Les femmes qui
utilisaient l’endroit le laissaient en général propre et bien rangé, mais les
visites étaient fréquentes et un lieu des femmes était inévitablement aussi un
lieu des enfants. Les autres fois où Ayla s’y était rendue, elle y avait
remarqué les signes des activités habituelles d’un endroit habité. Bols en
bois, paniers tressés, jouets, vêtements, râteliers pour faire sécher la
viande. Des outils en bois, en os ou en pierre y avaient été abandonnés ou,
emportés par des enfants, avaient fini dans un coin obscur de la grotte. Comme
on faisait à manger dans l’abri, les détritus s’accumulaient et, en particulier
lorsque le temps était mauvais, on s’en débarrassait en les jetant dans la
grotte, mais uniquement, Ayla l’apprit, dans celle de droite.
Elle repéra un rondin creusé qui
avait manifestement servi
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