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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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reprendre une
quantité importante. Il peut vous mener très près du Monde des Esprits, mais je
crois que vous pouvez tous y goûter, avec modération. L’un de mes acolytes
s’est proposé d’en prendre une dose plus forte afin de nous ouvrir la voie, de
nous servir de canal.
    La grande tasse passa de main en
main et chacun en but un peu. Lorsqu’elle arriva à la Première, celle-ci la
huma d’abord, prit une petite gorgée qu’elle fit tourner dans sa bouche pour
tenter d’en distinguer les éléments. Puis elle en but encore un peu et tendit
la tasse à Ayla. Celle-ci avait observé la Première attentivement et fit comme
elle. Le breuvage était en effet très puissant. Son arôme seul était déjà fort
et lui tourna légèrement la tête. La gorgée lui emplit la bouche d’un goût
prononcé pas complètement déplaisant, sans pour autant qu’elle éprouvât l’envie
d’en boire tous les jours. En avalant la petite quantité de liquide elle se
sentit presque défaillir. Elle aurait aimé en connaître les ingrédients.
    Après avoir goûté au breuvage,
tous regardèrent l’acolyte du Zelandoni de la Septième boire la petite tasse.
La jeune femme ne tarda pas à se mettre debout et à se diriger d’un pas
incertain vers l’entrée de la caverne sacrée. Le Zelandoni de la Septième
s’empressa de se lever et lui donna la main pour l’empêcher de perdre
l’équilibre. Les autres Zelandonia présents les suivirent dans la grotte,
plusieurs portant des torches allumées. L’acolyte se dirigea presque tout droit
vers la partie de la caverne où se trouvaient les chevaux peints qui
entouraient les gros points, bien qu’elle fût loin à l’intérieur. Plusieurs de
ceux qui portaient les torches s’approchèrent de la paroi pour les éclairer.
    Ayla ressentait les effets de la
petite quantité de breuvage et se demandait ce qu’éprouvait l’acolyte, qui en
avait absorbé bien davantage. La jeune femme alla jusqu’à la paroi, posa les
deux mains dessus, puis s’en rapprocha et colla sa joue contre la pierre
rugueuse comme si elle essayait de pénétrer à l’intérieur. Elle se mit alors à
pleurer. Son Zelandoni passa le bras autour de ses épaules pour la calmer. La
Première s’avança vers elle de quelques pas et entonna le Chant de la Mère :
     
    Des ténèbres, du Chaos du temps,
    Le tourbillon enfanta la Mère suprême.
    Elle s’éveilla à Elle-Même sachant la valeur de la
vie,
    Et le néant sombre affligea la Grande Terre Mère.
    La Mère était seule. La Mère était la seule.
     
    Tout le monde écoutait. Ayla
sentit qu’une tension dans ses épaules commençait à se dénouer. Le jeune
acolyte cessa de pleurer. Quand ils reprirent l’air, d’autres se joignirent au
chœur lorsqu’ils arrivèrent au passage où la Mère mettait au monde les enfants
de la Terre :
     
    Chaque enfant était différent, certains petits,
d’autres grands.
    Certains marchaient, d’autres volaient, certains
nageaient, d’autres rampaient.
    Mais chaque forme était parfaite, chaque esprit
complet.
    Chacun était un modèle qu’on pouvait répéter.
    La Mère le voulait, la Terre verte se peuplait.
     
    Les oiseaux, les poissons, les autres animaux,
    Tous restèrent cette fois auprès de l’Éplorée.
    Chacun d’eux vivait là où il était né
    Et partageait le domaine de la Mère.
    Près d’Elle ils demeuraient, aucun ne s’enfuyait.
     
    Lorsque la Première eut fini,
l’acolyte était assis sur le sol devant la paroi peinte. Plusieurs autres,
assis par terre eux aussi, avaient l’air passablement hébétés.
    Quand la Première retourna auprès
d’Ayla, le Zelandoni de la Septième se joignit à elles.
    — Ton chant a calmé tout le
monde, dit-il à voix basse avant d’ajouter, en indiquant ceux qui étaient
assis : Je crois qu’ils ont bu plus d’une gorgée. Il se peut que certains
s’attardent ici un moment. Mieux vaut que je reste jusqu’à ce que tous soient prêts
à repartir, mais vous n’êtes pas tenues de le faire.
    — Nous allons rester encore
un peu, répondit Celle Qui Était la Première en remarquant que d’autres
s’asseyaient.
    — Je vais chercher des
coussins, dit le Zelandoni de la Septième.
    Quand il revint, Ayla était sur
le point de s’asseoir, elle aussi.
    — Il me semble que l’effet
du breuvage ne cesse de s’amplifier, dit-elle.
    — Je crois que tu as raison,
confirma la Première. Il t’en reste ? demanda-t-elle au doniate

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