Le pays des grottes sacrées
le
Monde d’Après, elle est devenue une Zelandoni. C’est de famille, son grand-père
était aussi un Zelandoni. Je me demande s’il est toujours de ce monde ?
— Oui, et bien que l’âge ait
ralenti son pas, il est toujours Zelandoni de la Septième Caverne. Ta mère est
maintenant Zelandoni de la Deuxième, répondit Willamar.
— Celui qui était Zelandoni
de la Deuxième Caverne avant elle, celui qui m’a appris à peindre, marche
maintenant dans le Monde d’Après, ajouta Jonokol. Ce fut pour moi un jour
sombre, mais ta mère est une bonne doniate.
— Pourquoi pensais-tu que
Kimeran et Jondecam seraient ici ? s’enquit Farnadal.
— Ils devaient partir peu
après nous et venir directement ici. Nous avons fait des haltes en chemin,
expliqua la Zelandoni Qui Était la Première. J’emmène Ayla faire son Périple de
Doniate et Jonokol aussi… je devrais dire « Zelandoni de la
Dix-Neuvième ». Quand il était mon acolyte, nous n’avons jamais vraiment
fait de Périple et il lui faut visiter certains des sites sacrés. Nous allons
tous ensemble voir l’une des plus importantes grottes peintes. Elle se trouve
au sud-est du territoire des Zelandonii et nous rendrons ensuite visite aux
parents de Beladora, la compagne de Kimeran. C’est une Giornadonii, le peuple
qui vit sur la longue presqu’île qui avance dans la Mer Méridionale, au sud du territoire
oriental des Zelandonii. Jeune homme, Kimeran se déplaçait avec sa sœur-mère
quand elle a effectué son Périple de Doniate dans la partie septentrionale du
territoire des Giornadonii. Il a rencontré Beladora, en a fait sa compagne et
l’a ramenée avec lui. L’histoire est semblable à celle d’Amelana, remarqua la
Première, désignant la jolie jeune femme qui faisait partie de son groupe, mais
l’histoire de cette jeune femme est bien moins heureuse. Son compagnon marche
maintenant dans le Monde d’Après et elle a souhaité retourner auprès des siens.
Sa mère lui manque. Elle porte en elle une vie nouvelle et aimerait être près
de sa mère quand son enfant naîtra.
— Ça se comprend, dit Camora
en adressant un sourire de sympathie à Amelana. Aussi gentils que puissent être
les gens, une femme a toujours envie d’être auprès de sa mère quand elle
accouche, surtout la première fois.
Ayla et la Première échangèrent
un rapide coup d’œil. Camora se languissait sans doute des siens. Même si une
femme trouvait un visiteur séduisant au point de partir avec lui, il n’était
apparemment pas facile de vivre avec les étrangers qui étaient les parents de
son compagnon. Même s’ils appartenaient au même territoire, avaient des
croyances et des coutumes similaires, chaque Caverne possédait ses propres
façons de faire et une nouvelle venue était toujours dans une position
désavantageuse.
Ayla constatait que sa situation
n’était pas la même que celle des deux jeunes femmes. Bien qu’elle fût appelée
Ayla des Mamutoï, elle avait été pour eux plus une étrangère que pour les
Zelandonii, et eux avaient été des étrangers pour elle. Une fois le Clan
quitté, elle avait espéré trouver des gens comme elle, mais elle n’avait pas su
où les chercher. Elle avait vécu seule dans une agréable vallée pendant
plusieurs années jusqu’au jour où elle était tombée sur Jondalar, qui avait été
blessé par un lion. En dehors de lui, les Mamutoï avaient été les premiers dans
son genre qu’elle ait rencontrés depuis la perte de sa famille à l’âge de cinq
ans. Elle avait été élevée par le Clan, dont les membres n’étaient pas
seulement des gens d’une Caverne ou d’un territoire différents, n’ayant pas les
mêmes cheveux, les mêmes yeux, la même peau, ou parlant une langue inconnue.
Les membres du Clan n’étaient vraiment pas comme les autres. Ils avaient des
capacités d’expression particulières, leur façon de penser, la manière dont
leur cerveau fonctionnait étaient inhabituelles, même la forme de leur tête et,
dans une certaine mesure, leurs corps n’étaient pas tout à fait les mêmes.
Ils étaient sans aucun doute des
humains et il y avait beaucoup de similitudes entre eux et ceux qu’ils
appelaient les Autres. Ils chassaient les animaux du voisinage et pratiquaient
la cueillette. Ils façonnaient des outils de pierre et s’en servaient pour
fabriquer d’autres choses – vêtements, récipients, abris. Ils
prenaient soin les uns des autres ; ils
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