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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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ressentit à nouveau la terreur qu’elle avait
éprouvée en le retrouvant, inconscient, craignant qu’il ne soit mort. Jondalar
les avait rejoints et, bien que lui aussi fût transi et encore mouillé, il
s’était occupé de tout. Elle avait si froid, était si épuisée, qu’elle avait
été incapable de faire quoi que ce soit. Il avait construit un abri, les avait
portés à l’intérieur, elle et le loup à moitié noyé, avait veillé sur les
chevaux, pris soin d’eux tous.
    Elle s’arracha à ce souvenir,
revint au présent, se languissant de Jondalar.
    Je pourrais essayer de compter,
pensa-t-elle.
    Elle commença à prononcer les
mots à compter, un, deux, trois, se rappela le plaisir qu’elle avait éprouvé
quand Jondalar les lui avait appris. Elle avait immédiatement compris cette
notion abstraite et commencé à compter les objets qu’elle voyait dans sa
caverne : elle avait un coin pour dormir, deux chevaux, un, deux… Jondalar
a les yeux si bleus…
    Suffit, se dit-elle. Elle se leva
et se dirigea vers la colonne de pierre qui semblait en équilibre précaire au
bord de la falaise. L’été précédent, plusieurs hommes avaient tenté de la faire
basculer et n’y avaient pas réussi. C’était la pierre que Jondalar et elle
avaient vue d’en bas à leur arrivée, celle qui se découpait sur le fond du
ciel. Elle se souvenait vaguement de l’avoir d’abord rêvée.
    Elle posa la main près de la base
de la grosse pierre et la retira précipitamment. À son contact, elle avait
senti des picotements au bout des doigts. Dans la faible clarté de la lune, la
pierre paraissait avoir bougé légèrement, s’être penchée davantage vers le
bord, et elle semblait luire. Elle se recula sans quitter des yeux la colonne
de pierre. Ce devait être un effet de son imagination. Elle secoua la tête et
ferma les yeux, puis les ouvrit. La pierre paraissait tout ce qu’il y a
d’ordinaire. Elle tendit la main pour la toucher à nouveau. La sensation
produite était bien celle de la roche, mais en laissant la main sur la pierre
rugueuse elle sentit encore un picotement.
    — Loup, je crois que cette
nuit le ciel pourra se passer de moi, dit-elle. Je commence à voir des choses
qui n’existent pas. Et regarde ! La lune est déjà là et j’ai manqué son
lever. De toute façon, je ne fais rien de bon, ce soir.
    Elle descendit le sentier avec
précaution, éclairée par la lune et les étoiles, Loup ouvrant la marche. Elle
jeta encore un coup d’œil au rocher incliné. Il semble toujours luire,
pensa-t-elle. J’ai peut-être trop regardé le soleil. Zelandoni lui avait bien
dit de faire attention.
    Ayla entra sans bruit dans son
habitation. C’était beaucoup plus sombre à l’intérieur, mais elle y voyait
grâce au reflet sur le toit du logis d’un grand feu communautaire qui avait été
allumé en début de soirée et flambait encore. Tout le monde paraissait dormir,
une petite lampe donnait un peu de lumière. On en allumait souvent une pour
Jonayla. Il lui fallait plus de temps pour s’endormir dans l’obscurité totale.
La mèche de lichen trempée dans la graisse fondue brûlait assez longtemps et
c’était bien commode quand Ayla rentrait tard dans la nuit. Elle regarda
derrière la cloison où Jondalar dormait. Jonayla s’était encore faufilée près
de lui. Elle leur sourit et se dirigea vers le lit de Jonayla, ne voulant pas
les déranger. Puis elle s’arrêta, secoua la tête et retourna à leur lit.
    — C’est toi, Ayla ?
demanda Jondalar d’une voix ensommeillée. C’est déjà le matin ?
    — Non, je suis revenue plus
tôt, cette nuit, dit-elle en prenant dans ses bras l’enfant blonde pour la
remettre dans son lit.
    Elle la borda et déposa un baiser
sur sa joue, puis retourna au lit qu’elle partageait avec Jondalar. Il était
réveillé, appuyé sur un coude.
    — Pourquoi as-tu décidé de
rentrer plus tôt ?
    — Je n’arrivais pas à me
concentrer.
    Elle lui sourit, sensuelle, et se
déshabilla, puis se glissa à côté de lui. La place laissée par sa fille était
encore chaude.
    — Tu te souviens de m’avoir
dit un jour que chaque fois que j’avais envie de toi, il me suffisait de faire
ça ? dit-elle avant de lui donner un long baiser.
    La réaction de Jondalar ne se fit
pas attendre.
    — C’est toujours vrai,
dit-il d’une voix rauque.
    Les nuits avaient été longues et
solitaires pour lui aussi. Jonayla était mignonne et câline, et il

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