Le pays des grottes sacrées
passait quand l’elan – la force de vie – quittait
le corps. Ils avaient aussi d’autres pouvoirs extraordinaires. Les jeunes gens
colportaient des rumeurs et les garçons en particulier aimaient se faire
mutuellement peur en racontant ce qu’un Zelandoni pouvait infliger aux parties
viriles de ceux qui suscitaient leur courroux.
Ils savaient tous qu’Ayla était
une femme normale, nantie d’un compagnon et d’un bébé, mais elle était aussi un
acolyte, un membre de la Zelandonia, et une étrangère. Sa façon de parler
soulignait son étrangeté et leur rappelait qu’elle venait d’ailleurs, d’un lieu
lointain, d’une contrée où aucun d’eux n’avait jamais voyagé, excepté Jondalar.
Ayla montrait en outre des capacités stupéfiantes, comme celle de se faire
obéir d’un cheval et d’un loup. De quoi était-elle encore capable ?
Certains regardaient même avec méfiance Jondalar, qui, bien que né zelandonii,
avait acquis des façons bizarres pendant son absence.
— Salutations, Ayla,
Jondalar et Loup, dit Lanidar.
Il savait, lui, qu’ils
approchaient, il avait remarqué un changement dans le comportement des chevaux.
Faute de les voir dans le jour déclinant, les bêtes avaient senti leur approche
et s’étaient dirigées vers eux.
— Salutations, Lanidar,
répondit Ayla. Ta mère et ton aïeule sont au camp de la Septième Caverne, avec
une grande partie de la Neuvième. Tu es convié à partager leur repas.
— Qui gardera les
chevaux ? s’enquit le garçon en se baissant pour caresser Loup, qui
l’avait rejoint.
— Nous avons déjà mangé,
répondit Jondalar. Nous les ramènerons à notre camp.
— Merci, Lanidar, reprit
Ayla. J’apprécie ton aide.
— Je le fais avec plaisir,
déclara Lanidar.
C’était sincère. Non seulement il
aimait les chevaux, mais l’attention que cela lui valait ne lui déplaisait pas.
Quand il les gardait, il recevait la visite de jeunes garçons curieux… et aussi
de jeunes filles.
Avec l’arrivée de la Première
parmi Ceux Qui Servaient la Grande Terre Mère, le camp de la Réunion d’Été
connut bientôt l’activité fiévreuse coutumière en cette saison. Les Rites des
Premiers Plaisirs entraînèrent quelques problèmes, somme toute habituels, mais aucun
aussi compliqué que celui que Janida avait posé l’année d’avant, quand elle
s’était révélée enceinte avant la cérémonie. D’autant que la mère de Peridal
avait fait obstacle à l’union de son fils avec la jeune femme. L’opposition de
la mère n’était pas entièrement déraisonnable puisque son fils n’avait que
treize ans et demi et Janida seulement treize.
Ce n’était pas uniquement leur
jeunesse qui était en cause. Même si la mère de Peridal se refusait à
l’admettre, la Première était sûre qu’elle rejetait cette union parce qu’une
jeune femme qui partageait les Plaisirs avant les Rites perdait de son statut.
Janida avait cependant élevé aussi son statut parce qu’elle était enceinte.
Quelques hommes plus âgés s’étaient déclarés disposés à lui offrir leur foyer
et à accueillir l’enfant, mais c’était avec Peridal qu’elle avait partagé les
Plaisirs et c’était lui qu’elle voulait. Elle l’avait fait non seulement parce
qu’il l’en avait pressée mais aussi parce qu’elle l’aimait.
Après les Rites des Premiers
Plaisirs, la première Matrimoniale de l’été aurait dû avoir lieu, mais les
Zelandonii repérèrent alors un vaste troupeau de bisons à proximité et les
chefs décidèrent qu’il fallait faire passer la chasse avant la cérémonie.
Joharran en discuta avec Zelandoni et elle fut d’accord pour reporter la
Matrimoniale.
Il était impatient de voir
Jondalar et Ayla utiliser les chevaux pour aider à pousser les bisons vers le
piège construit pour enfermer les bêtes. Les chasseurs feraient la
démonstration des avantages des lance-sagaies en abattant celles qui
parviendraient à s’échapper. Le chef de la Neuvième Caverne tenait à ce que
tous les Zelandonii puissent constater qu’on pouvait lancer une sagaie plus
loin et avec plus de sécurité avec cet instrument. Les lance-sagaies devenaient
l’arme préférée de la plupart de ceux qui avaient eu l’occasion de les voir
utilisés. L’histoire de la chasse aux lions avait déjà fait le tour de la
Réunion d’Été puisque ceux qui y avaient participé racontaient avec flamme
cette dangereuse confrontation.
Les
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