Le pays des grottes sacrées
pense pas qu’ils s’éloigneront et s’ils le font, nous
sifflerons pour les faire revenir.
— Bonne idée, approuva
Jondalar. La plupart des gens savent qu’il vaut mieux ne pas les embêter
lorsque nous ne sommes pas à proximité pour intervenir. Je vais enlever aussi
leurs colliers.
Alors qu’ils s’occupaient des
chevaux, ils virent approcher Lanidar avec son harnais spécial pour son
lance-sagaie. Il leur fit signe puis siffla et obtint en retour un hennissement
de bienvenue de Whinney et de Rapide.
— J’avais envie de voir les
chevaux, dit-il. L’année dernière, j’ai pris plaisir à les garder et j’ai
appris à les connaître. Cet été, je n’ai pas encore eu l’occasion de passer un
peu de temps avec eux et je ne connais pas du tout la pouliche de Whinney. Vous
croyez qu’ils se souviendront de moi ?
— Bien sûr, dit Ayla. Ils
ont répondu à ton sifflement, non ?
Lanidar avait apporté quelques
quartiers de pomme séchée dans un pli de sa tunique et il les offrit sur sa
paume au jeune étalon puis à la jument, s’accroupit ensuite pour tendre un morceau
de fruit à la pouliche. Grise demeura d’abord près des jambes arrière de sa
mère. Bien qu’elle tétât encore, elle avait commencé à mâchonner de l’herbe
pour imiter Whinney et, de toute évidence, elle était curieuse. Lanidar fut
patient et au bout d’un moment Grise s’approcha lentement de lui.
La jument observait sa
progéniture sans l’encourager ni la dissuader. Finalement, la curiosité fut la
plus forte et Grise flaira la main ouverte du jeune garçon, regarda ce qu’elle
contenait. Elle prit un quartier de pomme dans sa bouche, le laissa tomber.
Lanidar le ramassa, fit un nouvel essai. Malgré son manque d’expérience, Grise
sut utiliser sa langue et ses lèvres souples pour faire glisser le morceau de
fruit dans sa bouche. Cette fois, elle mordit dedans. Le goût était nouveau
mais elle était bien plus intéressée par Lanidar. Lorsqu’il la caressa et la
gratta, elle fut conquise et il se redressa avec un sourire radieux.
— Nous allons les laisser un
moment ici et nous reviendrons les voir de temps en temps, annonça Jondalar.
— Je serai heureux de les
garder, comme l’année dernière, assura Lanidar. En cas de problème, j’irai vous
chercher ou je sifflerai.
Ayla et Jondalar se regardèrent
puis sourirent à leur tour.
— Je t’en serais
reconnaissante. Je veux les laisser ici pour que les gens s’habituent à les
voir et qu’eux-mêmes se sentent plus à l’aise avec les gens, en particulier
Grise. Si tu es fatigué ou si tu dois partir, siffle pour nous prévenir.
— D’accord.
Ils quittèrent le pré plus
tranquilles et lorsqu’ils revinrent, au soir, pour inviter Lanidar à partager
le repas de leur Caverne, ils découvrirent que plusieurs jeunes hommes et
quelques jeunes femmes, notamment Lanoga, portant sa sœur cadette Lorala, lui
tenaient compagnie. Lorsqu’il avait gardé les chevaux, l’année précédente,
c’était à l’enclos et au pré voisin proches du camp de la Neuvième Caverne,
situé à quelque distance du camp principal. Peu de gens étaient venus et
Lanidar n’avait alors aucun camarade, mais il avait appris depuis à utiliser un
lance-sagaie et chassait régulièrement, ce qui avait élevé son statut. Il avait
à présent des amis et même, semblait-il, quelques admirateurs.
Absorbés par leur conversation,
les jeunes gens ne virent pas le couple approcher. Jondalar constata avec
satisfaction que Lanidar se comportait de façon responsable en ne laissant pas
le groupe de jeunes se presser autour des bêtes, en particulier de Grise. Il
leur permettait de les caresser et de les gratter, mais un ou deux à la fois
seulement. Il semblait sentir quand les chevaux, las de toute cette attention,
souhaitaient paître en paix, et signifiait alors fermement aux visiteurs de les
laisser tranquilles. Le couple ignorait qu’un peu auparavant il avait chassé
quelques garçons tapageurs en les menaçant de prévenir Ayla qui, leur avait-il
rappelé, était l’acolyte de la Première parmi Ceux Qui Servaient la Grande
Terre Mère.
C’était à la Zelandonia qu’on
demandait aide et secours, on respectait ses membres, on les révérait et on les
aimait, souvent, ces sentiments étant toujours tempérés par une légère crainte.
Les Zelandonia connaissaient intimement le Monde d’Après, le Monde des Esprits,
l’endroit effrayant où l’on
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