Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le porteur de mort

Le porteur de mort

Titel: Le porteur de mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
nenni.
    — Et pourtant, poursuivit Corbett, inflexible, ce n’est pas fini. Cet archer, le Sagittaire, est venu réclamer vengeance. Il a déjà tué cinq...
    — Sept ! corrigea Scrope. La plupart des meurtres ont lieu dans des sentiers écartés ou quand la victime se trouve sur le seuil de la porte, mais les deux dernières, Eadburga et Wilfred, ont été frappées en plein jour sur la place du marché.
    — Ce Sagittaire est sans doute un maître archer, observa le clerc, très habile et rapide dans ses déplacements.
    — C’est ce que je dirais.
    — Les victimes sont-elles choisies au hasard ?
    — Il semblerait, répondit Lady Hawisa, mais elles étaient toutes jeunes, pleines de vie et d’ardeur.
    Elle sourit à Ranulf.
    — Une vengeance, alors, pour la tuerie de Mordern ? Il devait donc y avoir un quinzième membre, n’est-ce pas ?
    — Nous n’en avons nulle connaissance, déclara Lord Oliver en se grattant le crâne. J’ai interrogé frère Gratian et le père Thomas là-dessus. Maître Claypole lui aussi a mené une enquête. Il n’y avait pas de quinzième membre.
    — Ne pourrait-il s’agir de quelqu’un d’entièrement dévoué à leur cause ?
    — Mais qui ? demanda Lady Hawisa. Vous avez entendu mon époux, Sir Hugh. Les Frères du Libre Esprit avaient des amis parmi les jouvenceaux de la ville, mais un archer de métier, prêt à tuer et à tuer encore... ?
    Dame Marguerite prit la parole.
    — C’est vrai. Wilfred et Eadburga ont été occis juste devant St Alphege, où je m’abritais. Maître Benedict gardait la porte latérale. J’étais venue voir Lady Hawisa et nous bavardions. Cet horrible son de cor fut si soudain, Sir Hugh !
    — De cor ? s’étonna Ranulf.
    — Il en va toujours ainsi avant que le Sagittaire ne frappe, chuchota Scrope. Trois sonneries de trompe de chasse.
    — Puis la mort s’abat, murmura Benedict.
    — Et voilà qu’à présent il s’en prend à vous, remarqua Corbett en désignant son hôte. Vos deux chiens ont été occis la nuit dernière. Comment cela a-t-il pu se faire ?
    Lord Oliver se contenta de hausser les épaules. Le magistrat décida de ne pas approfondir le sujet. Il devait réfléchir. Ils n’ignoraient ni l’un ni l’autre qu’au pays de Galles des archers ennemis s’étaient faufilés dans le camp du roi et avaient lâché leurs traits fatals en choisissant leurs victimes. Il imaginait sans mal que la veille, au château, il s’était passé quelque chose de semblable. Portant sans doute une chape blanche, le Sagittaire escaladait le mur d’enceinte et se déplaçait vite. Les chiens, sommeillant près du feu, se réveillaient. Sombres silhouettes se détachant sur la neige et les flammes rougeoyantes, c’étaient des cibles faciles pour un bon archer.
    — Donc, pour en revenir à ma première question, reprit Ranulf avec un petit sourire, les mastiffs ont été massacrés parce qu’ils étaient à Mordern ?
    — Ou pour servir d’avertissement, suggéra frère Gratian.
    — Mais ce n’est pas tout, n’est-ce pas, Monseigneur ? dit le père Thomas en s’inclinant et en agitant les mains.
    — Il y a deux jours, expliqua Lord Scrope, qui avait perdu un peu de sa superbe, le soir même où les corps de Wilfred et d’Eadburga ont été déposés à l’église, le père Thomas a reçu un visiteur. Il se faisait appeler Nightshade et non le Sagittaire. Dieu seul sait pourquoi il avait choisi un nom si peu attrayant ; quoi qu’il en soit, il a menacé de poursuivre sa vengeance si je ne consentais pas à confesser tous mes péchés sur la place du marché.
    — Quels péchés, Lord Scrope ? s’enquit Ranulf, sardonique.
    Ce dernier ne lui accorda même pas un regard, et de réponse moins encore.
    Corbett, désireux de détendre l’atmosphère et se méfiant du tempérament violent de Scrope, prit la parole.
    — Les Frères du Libre Esprit sont-ils venus ici, au manoir ?
    Lord Oliver acquiesça.
    — Se sont-ils rendus dans votre église, père Thomas ?
    — Bien sûr, admit le curé.
    — Et ils ont dû aller à St Frideswide pour mendier et chercher assistance... ?
    — En effet, reconnut Dame Marguerite en souriant. Je les ai trouvés plutôt inoffensifs, Sir Hugh. Les jeunes hommes étaient sveltes et vifs tels des lévriers. Ils ont, à vrai dire, causé un grand émoi chez les novices, pourtant lors de mes entretiens avec eux ils m’ont paru fort innocents, un peu stupides,

Weitere Kostenlose Bücher