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Le Pré-aux-Clercs

Titel: Le Pré-aux-Clercs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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plus vigoureux que le roi. Je vous trouve un air de santé que je serais heureux de voir à notre pauvre cher Sire… Et puis, quoi !… je vous ai vu à l’œuvre, hier soir, quand nous tenions tête à ces malandrins que M. de Beaurevers a si rudement et si prestement mis à mal. Ce n’est pas le roi si débile, qui aurait pu fournir un aussi vigoureux effort… Non, tout bien considéré, vous avez raison, comte, la ressemblance est vague, en effet, et je ne sais où j’avais la tête. »
    Cet incident, que nous devions signaler, n’alla pas plus loin.
    François et Beaurevers se retirèrent. Ferrière voulut, pour leur faire honneur, les reconduire lui-même jusqu’à la rue. Là, à quelques pas du mendiant qui ouvrait ses oreilles toutes grandes et qui ne perdit pas un mot, eurent lieu les derniers compliments et les trois jeunes gens se séparèrent après s’être donné l’accolade, suivant la mode du temps.
    Dans la rue, François se souvint de Fiorinda. Guidé par Beaurevers, il se mit à sa recherche.
    Derrière eux, les quatre anciens gentilshommes de la reine Catherine suivaient inlassablement, l’œil et l’oreille au guet, ne perdant jamais de vue la haute silhouette du chevalier, toujours assez loin pour que leur surveillance ne devînt pas une gêne, assez près pour accourir à la rescousse au premier signal.
    Et, derrière les quatre, le mendiant suivait avec non moins d’adresse et de discrétion.
    Ce fut à l’auberge du Pré, qui était un peu comme son quartier général, qu’ils retrouvèrent Fiorinda. Elle les accueillit aimablement, mais sans empressement, sans la moindre intention de coquetterie. Cependant, François remarqua qu’elle parut heureuse de se trouver avec Beaurevers, pour lequel elle montrait un sentiment qui ressemblait assez à de la vénération. Et il le dit, sans songer à mal, lorsque, ayant quitté la jeune fille, ils reprirent sans se presser le chemin de la ville.
    « Vous paraissez au mieux avec cette belle enfant.
    – C’est que, répondit sérieusement Beaurevers, nous nous connaissons depuis longtemps. Je l’aime et je l’estime autant que ma sœur Myrta dont elle est l’amie. C’est une vaillante et c’est une honnête fille.
    « Et je vous assure – vous ne pouvez pas savoir cela, vous, monsieur le comte – qu’il faut une réelle force d’âme pour se garder honnête et pure dans la situation de cette enfant.
    – Oui, dit François, d’un air rêveur, ce sont des choses que je n’eusse jamais soupçonnées si j’étais demeuré enfermé dans mon… dans ma maison. Si je vis, chevalier, je vous serai redevable du plus signalé des services, à vous et à Nostradamus : vous aurez fait de moi un homme. Et je vous jure que je ne l’oublierai pas. Pour en revenir à cette gracieuse enfant, je vous dirai que je ne suis pas sans avoir remarqué la noblesse de ses sentiments. Cette enfant a le cœur mieux placé que bien des dames hautement titrées. Puisqu’il en est ainsi, je veux m’occuper d’elle. Je lui trouverai un mari digne d’elle et je la doterai royalement.
    – Pardieu, monsieur, voilà qui est bien dit ! Je retiens la promesse avec d’autant plus de satisfaction que je vous avouerai que j’ai craint un instant…
    – Que je n’eusse l’idée de lui faire la cour, interrompit François en riant.
    – Ma foi, oui.
    – Rassurez-vous, chevalier », répondit François.
    Et sérieux :
    « Je suis comme vous : mon cœur est pris. Mon cœur est à Marie, comme le vôtre est à Florise. Il est vrai que, moi, je suis marié avec Marie. Mais figurez-vous que j’ai l’ingénuité de croire que le mariage ne dispense pas d’être fidèle. J’ai des sentiments de bourgeois, comme vous voyez.
    – Eh ! monsieur, dites que vous pensez comme un honnête homme. Ce sera plus juste. »
    Ce jour-là, en devisant de la sorte, François revint au Louvre et redevint le roi, sans qu’il lui fût arrivé le moindre fait digne d’être noté.
    Cependant, le mendiant ne les avait pas lâchés d’une semelle. Lorsqu’il se fut assuré que le comte était bien rentré, il suivit Beaurevers jusqu’à ce qu’il l’eût vu pénétrer dans l’hôtel de la rue Froidmantel. Alors, il partit à grandes enjambées, négligeant de demander l’aumône en route. Il n’alla pas bien loin d’ailleurs. Il entra dans un cabaret borgne de la rue Saint-Germain-l’Auxerrois et vint s’asseoir devant Guillaume Pentecôte qui

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