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Le Pré-aux-Clercs

Titel: Le Pré-aux-Clercs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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le toit de la maison voisine. Hélas ! la maison n’avait qu’un étage. Le toit était si loin et sa pente était si raide que toute tentative par là eût conduit à une mort certaine.
    Il sauta légèrement à terre et, désignant le fauteuil et les deux escabeaux, il commanda :
    « Emportez et disposez à portée de la main. Ah ! Pendant que j’y songe, les corps des pauvres diables que nous avons mis à mal pourraient nous gêner. Qu’on les dépose sur le palier de l’étage au-dessous. Et faites vite. Car ça va chauffer avant peu. »
    Et, répondant à l’interrogation muette de François, avec le plus grand calme :
    « Rien à tenter par là, dit-il. Voyons l’autre pièce. »
    C’était la cuisine. Cuisine et salle à manger tout à la fois. Le mobilier se composait de quatre escabeaux, d’une table, d’un garde-manger et des ustensiles de ménage nécessaires correctement pendus aux murs. Le tout d’une propreté reluisante qui réjouissait l’œil.
    « Avez-vous de l’huile ? » demanda Beaurevers.
    Fiorinda comprit l’usage qu’il voulait faire de cette huile. Elle secoua la tête :
    « J’ai bien un peu d’huile, dit-elle, la valeur d’un gobelet ou deux. Autant dire rien… pour ce que vous voulez en faire. »
    Beaurevers eut un geste qui signifiait qu’il s’en passerait et appela de nouveau :
    « Strapafar ! Corpodibale ! »
    Ils accoururent. Il leur désigna les quatre escabeaux et quelques lourds chaudrons de cuivre.
    « Emportez, dit-il laconiquement. Le palier est-il débarrassé ?
    – Oui, monsieur le chevalier.
    – Bien. »
    Et, avisant les énormes chenets de la cheminée :
    « Bon, cela ! dit-il, emportez, emportez. »
    Et, se tournant vers François, qui observait tout cela d’un œil plus amusé qu’inquiet :
    « C’est peu, mais enfin on tâchera de se débrouiller avec ce que l’on a. »
    Et à Fiorinda, gaiement :
    « Ma petite Fiorinda, je vous avais avertie… C’est le sac de votre intérieur qui commence. Je crois que vous pouvez dire adieu à tout ce qui est ici.
    – Ne vous occupez pas de cela. Ne songez qu’à votre défense.
    – Madame, dit François avec une pointe d’émotion, croyez bien que nous n’oublierons jamais ce que vous faites pour nous et de si bonne grâce.
    – Bah ! fit-elle en riant, pour quelques escabeaux et quelques chaudrons !… Il n’y a vraiment pas de quoi s’émerveiller.
    – Avez-vous des cordes, ici ? » interrogea Beaurevers.
    Du coin de l’œil, il montrait la fenêtre.
    « Hélas ! non ! fit-elle, désolée, je n’ai rien, rien, ici. »
    Et comme illuminée par une inspiration subite : « Mais je puis aller en chercher.
    – Où cela ?
    – Chez le premier marchand venu de la rue de Seine.
    – Ah ! ah !… Et vous croyez qu’on va vous laisser sortir ?
    – Il n’en coûterait rien d’essayer.
    – Eh bien, soit !… essayez. Mais ce n’est pas tout que d’acheter une corde, encore faudra-t-il nous la faire parvenir. Les archers qui vous auront laissée sortir ne vous laisseront probablement pas rentrer. »
    En petite personne sensée qui se rend compte des difficultés d’une tâche, mais ne se laisse pas rebuter pour cela, elle répliqua :
    « C’est probable, en effet. Aussi n’essaierai-je pas de revenir ici. »
    Et comme Beaurevers esquissait un geste :
    « Attendez, monsieur, laissez-moi m’expliquer. Je ne sais pourquoi je me figure que la rue de Seine n’est pas aussi sévèrement gardée que celle-ci. Je crois que je pourrais entrer sans difficulté dans une maison de cette rue. De la maison, je passerai dans les jardins. Par les jardins, j’arriverai sous la fenêtre de ma chambre. Je frapperai trois fois dans mes mains. Si vous répondez, tant mieux. Si vous ne répondez pas, j’attendrai… toute la nuit s’il le faut. Quand vous jugerez le moment propice, vous m’appellerez. Vous jetterez un fil par la fenêtre, vous trouverez bien cela ici… Et tenez, j’y pense, les cordons avec lesquels j’étais attachée sont restés sur le parquet de ma chambre, ils feront parfaitement l’affaire… J’attacherai la corde à ce fil que vous tirerez à vous. Qu’en dites-vous ?
    – Allez donc, puisque vous le voulez, ma petite Fiorinda, dit Beaurevers avec douceur. Nous vous devrons peut-être notre salut. »
    Ils l’accompagnèrent jusqu’à l’escalier en marchant d’un pas calme et ferme, en apparence du moins. Le

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