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Le Pré-aux-Clercs

Titel: Le Pré-aux-Clercs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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retirées ? Ou si, étant retirées, d’autres, la foule, par exemple, ou quelques enragés, demeurent ?
    – Nous leur passerons sur le ventre… ou nous leur brûlerons la politesse. L’obscurité nous favorisera… À moins que…
    – Voyant qu’on ne peut pas nous prendre, on ne s’avise de nous enfumer comme des renards dans un terrier… qu’on mette le feu à la maison ?
    – Oui, c’est la seule chose que je redoute. Espérons que cette infernale pensée ne leur viendra pas. Maintenant, à l’œuvre, monsieur le comte. Visitons d’abord les lieux. »
    La chambre était située sur le derrière. La fenêtre donnait donc sur les jardins. Beaurevers et François regardèrent par cette fenêtre. Tout d’abord, le chevalier mesura la hauteur :
    « Joli saut, dit-il. Si nous ne nous rompons pas le cou, nous aurons bien de la chance.
    – Oui, dit François, il faudrait une échelle, une corde, quelque chose.
    – Nous verrons, répondit évasivement Beaurevers. Peut-être le vasistas du couloir donne-t-il sur la maison voisine… Peut-être la descente pourra-t-elle se tenter par là. »
    Il étudia attentivement les jardins, se grava dans l’œil la topographie exacte des lieux. Quand il se sentit sûr de sa mémoire, il étudia pareillement le Chemin-aux-Clercs et l’horizon.
    Ce chemin, ils le voyaient très bien de leur observatoire. D’abord parce qu’ils le dominaient, ensuite parce qu’il n’y avait guère plus de trois ou quatre maisons sur sa bordure. Ces maisons étaient espacées et reliées entre elles par une haute muraille, pareille à celle qui s’étendait sur le Petit-Pré. Il en était de même sur la rue des Marais, où toutes les maisons ne se touchaient pas. Il ne faut pas oublier que ce quartier, alors nouveau, était à moitié campagne, à moitié ville. Le fait certain, c’est que ces échappées de vue permettaient d’observer depuis la rue de Seine, à leur gauche, jusque par-delà l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, à leur droite.
    Quant à l’horizon, ils avaient presque devant eux la rue de l’Échaudé. C’était alors, à proprement parler, un chemin, sur lequel s’élevaient d’un côté quelques rares masures et que, de l’autre côté longeait le mur d’enceinte de l’abbaye. La vue s’étendait par là jusqu’au carrefour sur lequel se dressait le pilori de l’abbé.
    Tous ces détails, Beaurevers les embrassa d’un rapide coup d’œil.
    Des choses, il passa aux êtres.
    Il vit des gardes qui commençaient à établir un cordon sur le chemin et il dit :
    « On pourra glisser entre les mailles, là… Et si besoin est, on pourra percer de force.
    – Oui, répondit François, mais, pour se glisser ou percer, il faudra être là-bas… Et pour être là-bas, il faudra d’abord descendre ici.
    – Chaque chose s’accomplira à son heure rassura Beaurevers de son air froid. Remarquez, je vous prie, comme ces soldats manœuvrent en silence.
    – Oui, la surprise eût été complète… si nous n’avions été prévenus. »
    En avant des soldats se trouvaient les cavaliers. Ils se contentaient d’avancer en évitant le bruit. Et lorsqu’ils avaient passé la dernière maison, ils s’engageaient sur la prairie.
    « Ce sont les rabatteurs, dit François, qui voulait montrer qu’il saisissait la manœuvre. Ils vont rejoindre la rue des Marais par là. Et les gardes et archers prendront leur place. Mais il faut leur donner le temps d’arriver.
    – C’est tout à fait cela », approuva Beaurevers.
    Il poussa le châssis de la fenêtre et inspecta la chambre.
    Un lit, une petite table, le coffre au pied du lit, deux escabeaux de chêne et, seul luxe de cet intérieur modeste, un fauteuil.
    Beaurevers saisit les deux escabeaux et le fauteuil et les mit dans le couloir en disant ce seul mot :
    « Projectiles. »
    Il contempla le coffre, parut en mesurer les dimensions de l’œil et murmura :
    « Pourra peut-être servir. »
    Ils passèrent dans le couloir. Et Beaurevers appela :
    « Bouracan ! »
    Le colosse vint à l’appel.
    Beaurevers plaça les deux escabeaux sous le vasistas, l’un sur l’autre. Bouracan les maintint de sa poigne de fer. Beaurevers monta dessus et put passer la tête par le vasistas.
    Sur la prairie, les cavaliers, en file indienne, s’avançaient vers la rue des Marais, qu’ils ne tarderaient pas à atteindre. Fixé sur ce point, Beaurevers étudia si la fuite n’était pas possible par

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