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Le Pré-aux-Clercs

Titel: Le Pré-aux-Clercs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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aucune.
    – Et soyez assuré, dit l’autre, que quels qu’ils soient, ces ordres seront exécutés… ou nous y laisserons notre peau.
    – Voilà qui me met à mon aise, dit Beaurevers d’un air satisfait. Voici donc ce que j’attends de vous. Vous allez passer par là. Vous trouverez devant vous la rue de l’Échaudé. Vous tâcherez de passer par cette rue.
    – Nous passerons, dit l’un des deux officiers avec assurance.
    – Nous, continua Beaurevers en approuvant de la tête, nous sauterons le mur du côté opposé à celui-ci… du côté de la rue de Seine… Nous ne franchirons ce mur que quand vous aurez passé vous-même. Il est probable qu’on vous verra, je l’espère, du moins.
    – Ah ! ah ! Compris, monsieur. On nous verra, j’en réponds. Et on nous suivra aussi, j’en réponds encore. C’est bien cela, que vous vouliez, n’est-ce pas ?
    – Oui », dit Beaurevers, qui leur tendit spontanément les mains.
    Il y eut une double étreinte loyale de part et d’autre. Et l’un des deux officiers ajouta en baissant la voix :
    « Tâchez de gagner la porte Buci… Nous, nous emmènerons la meute du côté de la rue de Vaugirard. »
    Ferrière écoutait cela avec un étonnement profond. Il ne reconnaissait pas son chevalier de Beaurevers. Mais comme il le savait incapable de prendre de telles précautions pour lui-même, il fut bien obligé de se dire qu’il les prenait pour le comte de Louvre. Et alors, pour la première fois, il se posa cette question :
    « Ah ! çà ! Qu’est-ce donc que ce comte de Louvre ? Beaurevers ne se contente pas de risquer insoucieusement sa vie pour lui, il demande, non sans embarras, car charbleu, il était cruellement embarrassé, il demande à des inconnus d’en faire autant. Ce qui me paraît un peu excessif. »
    François intervint à son tour et d’une voix douce :
    « Avant de vous quitter, messieurs, dit-il, faites-moi la grâce de me faire connaître les noms des dignes gentilshommes avec qui je viens de vivre quelques minutes que je n’oublierai de ma vie. »
    Et Ferrière, dont l’esprit travaillait maintenant, remarqua qu’il ne parlait pas du service que ces gens lui rendaient en attirant à eux les gardes qui veillaient de l’autre côté du mur.
    Les protestants se nommèrent. Et il se trouva que les deux officiers, qui se nommaient l’un de Liverdac, l’autre de Montarrac, étaient seuls gentilshommes. Et Gascons. Les trois autres étaient deux avocats et un marchand. Ce qui ne les empêchait pas d’être armés comme des gentilshommes et de se servir très convenablement de leurs épées, ainsi que les archers l’avaient appris à leurs dépens.
    Les choses se passèrent comme Beaurevers les avait réglées et prévues.
    Les protestants sautèrent sur le chemin, chargèrent les gardes l’épée haute, passèrent et s’engouffrèrent dans la rue de l’Échaudé. Les gardes se lancèrent à leur poursuite et le chemin se trouva à peu près dégagé.
    Beaurevers et ses compagnons franchirent le mur et sautèrent près de la rue de Seine. Il n’y avait plus personne devant eux.
    Le chemin était libre. Ils s’élancèrent, comptant gagner la porte Buci.
    Maintenant, voici ce que Beaurevers n’avait pas prévu.
    D’une part, Rospignac les avait vus et reconnus pendant le court instant où, à plat ventre sur la crête du mur, ils attendaient l’instant favorable, c’est-à-dire l’instant où les protestants paraissant sur le chemin, les gardes se précipiteraient sur eux, pour sauter à leur tour.
    Rospignac avait aussitôt donné un ordre à un homme déguisé en écolier qui se tenait à sa disposition dans le grenier. Le soi-disant écolier était parti comme une flèche. En quelques enjambées, il était parvenu à la rue de Seine… la rue de Seine où se tenaient les gardes encore et le chevalier du guet avec une quarantaine d’archers.
    Ces troupes s’ébranlèrent aussitôt et barrèrent le passage. Beaurevers comprit que la trouée était impossible. L’entrée de la rue de Buci était moins bien défendue. Il résolut donc de forcer le passage par là.
    D’autre part, le malheur voulut que Guillaume Pentecôte arrivât au moment précis où Beaurevers sautait. Et il le reconnut. Et, en courant, il avertit les gardes qu’ils faisaient fausse route. En sorte que ces gardes abandonnèrent la poursuite des protestants et revinrent précipitamment sur leurs pas. En sorte que ces protestants purent

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