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Le prix de l'hérésie

Le prix de l'hérésie

Titel: Le prix de l'hérésie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: S.J. Parris
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Et je ne vois pas en quoi vos hypothèses
fantaisistes nous aideront à attraper un dangereux malfaiteur ! À mon
avis, quelqu’un a essayé d’entrer de force ici. James aura tenté de
s’interposer, et voilà le résultat. »
    À bout de souffle, il se tut et posa les mains sur les hanches
dans une attitude de défi.
    « Un voleur qui a pris le temps de dessiner sur le mur
avec le sang du mort ? répondis-je sans me démonter. Et rien n’a été
forcé, y compris ces coffres d’ailleurs. Vous avez dit vous-même que la porte
de la salle forte comme celle d’en bas étaient verrouillées quand vous êtes
revenu ce matin. Qui possède cette clé ?
    — Nous trois, répondit Slythurst en montrant le recteur
et le cadavre ensanglanté dans le coin de la pièce. Chacun de nous détient un
double qui ouvre la salle forte, mais les principaux coffres sont équipés de
trois cadenas chacun. Le recteur, le trésorier et le sous-recteur doivent tous
les trois être présents pour les ouvrir. Nous les appelons les coffres aux
trois clés. C’est là qu’est entreposé l’essentiel des fonds du collège. Je ne
peux ouvrir seul que les coffres qui contiennent les registres et les actes de
propriété.
    — Une précaution contre la prévarication, précisa le
recteur.
    — Le sous-recteur a donc dû ouvrir lui-même la porte
pour faire entrer le meurtrier. Lequel aura utilisé la clé de Coverdale pour
l’enfermer en repartant.
    — Le voleur a dû le forcer à ouvrir en le menaçant d’un
couteau, spécula Slythurst.
    — Mais cela aurait été inutile s’il lui était
impossible d’ouvrir les coffres par la suite.
    — Il ne pouvait pas le savoir, insista-t-il. C’est
peut-être pour cela qu’il l’a tué. Le voleur enrageait parce qu’il pensait que
Coverdale lui mentait en prétendant ne pas pouvoir ouvrir les coffres. Il n’y a
pas d’autre explication ! »
    Je le trouvais particulièrement désireux d’écarter ma
théorie selon laquelle la mort de Coverdale était liée à celle de Mercer, et me
demandais s’il ne pouvait supporter que j’aie raison sur quelque sujet que ce
soit ou s’il essayait à dessein de brouiller les pistes. Après tout, il était
l’un des trois détenteurs des clés de la salle forte.
    « Quand êtes-vous venus ici pour la dernière
fois ? » demandai-je aux deux hommes.
    Slythurst jeta un regard inquiet au recteur, lequel, perdu
dans ses pensées, s’efforçait de ne pas regarder le corps.
    « Avec tout mon respect, docteur Bruno, vous a-t-on
désigné pour enquêter sur ce crime ? Sinon, pourquoi nous interrogez-vous
comme un magistrat ?
    — Répondez-lui à la fin, Walter, il essaie de nous
aider ! intervint le recteur, à ma surprise. De mon côté, je ne suis pas
monté ici depuis mardi dernier, quand nous sommes venus chercher les papiers et
l’argent pour l’avocat du collège. C’est cela, Walter, mardi ?
    — Oui, c’est la dernière fois que nous sommes montés
tous ensemble, admit Slythurst avec rancœur. Quant à moi, je suis venu dans
l’après-midi de samedi, juste avant la disputation. James m’a fait entrer pour
récupérer des documents relatifs à l’administration de nos domaines à
Aylesbury, et j’ai pris un peu d’argent pour le voyage et les frais sur place.
Je suis parti pour le Buckinghamshire dimanche matin à la première heure et je
n’étais pas remonté à la salle forte avant tout à l’heure. Voilà. Suis-je
clair ?
    — Ce n’est pas à moi de le dire, répondis-je sans
sourciller. À quelle heure êtes-vous passé prendre les documents, samedi ?
    — Juste avant la disputation, je viens de vous le dire,
donc ce devait être un peu après quatre heures et demie. Je voulais que tout
soit en ordre pour mon voyage le lendemain parce que je savais que le dîner à Christ
Church se terminerait tard, et je ne voulais pas déranger James en
revenant. »
    Il jeta un regard en coin au cadavre de Coverdale et baissa
la tête. Je m’approchai du corps percé de flèches et l’examinai de nouveau sous
divers angles, tâtant du doigt la chemise raidie par le sang.
    « Il n’est pas impossible que le corps soit là depuis
samedi soir, dis-je. Le sang a séché et le corps a passé le stade de la
rigidité, il commence à se décomposer. Si le temps était plus chaud, la
corruption serait plus avancée et nous serions à peine capables de respirer
dans la pièce. Mais je viens de me souvenir d’une chose. On

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