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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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d’exploser.
    — Je devrais peut-être mettre ça dans le compartiment à glace ?
    — Le quoi ? Ah, non, pas dans le congélateur ; le frigo suffira. Merci, Annie.
    Une fois la jeune fille disparue dans la cuisine, Brianna resta un moment plantée dans le couloir rempli de courants d’air, essayant de maîtriser ses émotions avant d’aller retrouver ses enfants. Ils avaient déjà senti qu’il y avait de l’eau dans le gaz entre leurs parents. Que leur père ait subitement disparu n’allait pas les rassurer. Leur avait-il dit au revoir, au moins ? Promis qu’il reviendrait ? Non, évidemment.
    — Espèce de… d’égocentrique, d’égoïste, de… de…
    Incapable de trouver une épithète plus satisfaisante, elle acheva :
    — … de sale rat puant !
    Puis elle se mit à rire doucement, non seulement à cause de l’absurdité de l’insulte mais parce que force lui était de reconnaître qu’elle avait obtenu ce qu’elle désirait. Sur toute la ligne.
    De toute manière, il n’aurait pu l’empêcher de chercher du travail. Une fois remis des bouleversements que cela provoquerait dans leur vie quotidienne, il s’en accommoderait probablement.
    Sa mère lui avait déclaré un jour :
    « Les hommes ont horreur du changement, à moins qu’il ne vienne d’eux, naturellement. Mais tu peux parfois leur faire croire que ce sont eux qui en ont eu l’idée. »
    Elle aurait dû être moins directe ; lui faire sentir qu’il avait son mot à dire. Lui faire croire que l’idée venait de lui ? Non, cela aurait été pousser le bouchon trop loin. En outre, elle n’avait pas voulu biaiser. Ni même faire preuve de tact.
    Quant à ce qu’elle lui avait fait… Elle avait supporté son inertie aussi longtemps que possible, puis elle l’avait poussé de la falaise, délibérément.
    — Et je ne me sens pas coupable pour un sou ! déclara-t-elle au portemanteau.
    Elle accrocha lentement son pardessus, prenant le temps de vider ses poches de mouchoirs en papier et de tickets de caisse froissés.
    Etait-il parti par dépit ? Pour se venger qu’elle se soit rendue à un entretien d’embauche ? Ou par colère parce qu’elle l’avait traité de lâche ? Il n’avait pas apprécié l’insulte. Son regard était devenu noir et il en avait presque perdu la voix… Les émotions puissantes l’étranglaient littéralement, lui bloquant le larynx. Elle l’avait fait exprès. Elle connaissait ses points faibles, tout comme il connaissait les siens.
    Ses doigts se refermèrent sur un objet dur dans la poche intérieure de sa veste. Un coquillage, lissé par le temps, blanchi par le soleil et l’eau. Roger l’avait ramassé parmi les galets au bord du loch Ness et le lui avait donné.
    « C’est pour t’y cacher. »
    Il avait eu beau sourire, sa voix trahissait son émotion.
    « Quand tu auras besoin d’un refuge. »
    Roger n’était pas mesquin. Il n’aurait pas été jusqu’à Oxford, se dit-elle en ne pouvant s’empêcher de sourire en repensant à la mine choquée d’Annie, uniquement pour l’inquiéter.
    Il devait avoir une raison précise, sans doute révélée par leur dispute. Ce qui était autrement plus inquiétant.
    Depuis leur retour, il s’était débattu comme un beau diable. Elle aussi, bien sûr : la maladie de Mandy, les choix à faire pour décider où s’établir, les mille petits détails à régler pour relocaliser une famille dans l’espace et le temps… Ils avaient tout fait ensemble. Toutefois, il y avait des choses contre lesquelles il se battait seul.
    Elle était enfant unique, comme lui. Elle savait ce que c’était, le temps qu’on passait dans sa propre tête. Mais ce que Roger avait en tête le rongeait ; c’était indubitable. Peut-être ne lui confiait-il pas ce qui le tracassait parce qu’il estimait que c’était trop personnel pour le partager, chose qui ne lui plaisaitpas mais qu’elle pouvait comprendre. Mais ce pouvait être également parce qu’il trouvait cela trop perturbant ou dangereux pour le lui dire et ça, elle ne le supporterait pas.
    Ses doigts se crispèrent autour du coquillage. Elle les desserra lentement, essayant de se calmer.
    Elle entendait les enfants dans la chambre de Jem à l’étage. Il lisait une histoire à Mandy. Ce devait être L’Homme de pain d’épice . Elle n’entendait pas les mots mais en reconnaissait le rythme, ponctué par les petits cris d’excitation de Mandy.
    Il était inutile de les interrompre. Elle leur

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