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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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s’agit que d’une infusion chaude de racines de sassafras, d’herbe-aux-chats ou de citronnelle avec une petite goutte d’alcool.
    En chemin, j’ai rendu visite au docteur Fentiman à Cross Creek. J’ai pu lui acheter plusieurs instruments et remèdes très utiles afin de réapprovisionner mon stock (il ne m’en a coûté qu’une bouteille de whisky et d’être obligée d’admirer les dernières pièces de son abominable collection de curiosités conservées dans du vinaigre. Non, crois-moi, tu ne veux pas savoir de quoi il s’agit, vraiment pas). Heureusement qu’il n’a pas vu la verrue de Germain ; autrement il serait déjà à New Bern, rôdant autour de l’imprimerie avec sa scie à amputer.
    Il me manque toujours une bonne paire de ciseaux chirurgicaux mais Fergus connaît un orfèvre nommé Stephen Moray à Wilmington qui devrait pouvoir m’en confectionner une sur mesure. Pour le moment, je consacre surtout mon temps à arracher des dents. Le barbier qui s’en chargeait avant moi s’est noyé en novembre dernier, étant tombé dans le port alors qu’il était ivre mort.
    Avec toute mon affection,
    Maman
    P.-S. : Au sujet de La Gazette de Wilmington , ton père s’est mis en tête de découvrir qui avait fait paraître cette maudite annonce de l’incendie. Cela dit, je ne devrais pas m’en plaindre. Si tu n’étais pas tombée dessus, tu ne serais peut-être jamais venue. Au cours de ton séjour parmi nous, beaucoup de choses se sont produites que je déplore mais je ne regretterai jamais que ton père et toi ayez pu vous connaître.

17
    Les petits démons
    Pratiquement rien ne la distinguait de n’importe quelle autre piste de cerf ; de fait, elle avait dû commencer par n’être que foulée mais un petit quelque chose dans les traces trahissait le passage d’un homme. Ian était tellement habitué à établir ce genre de constat qu’il y réfléchissait rarement à deux fois. Il tira néanmoins d’un coup sec sur la longe de Clarence et retint sa propre monture.
    Herman lui demanda sur un ton soupçonneux :
    — Pourquoi qu’on s’arrête ? Y a rien ici !
    Ian pointa le menton vers la pente boisée.
    — Quelqu’un vit là-haut. Le passage n’est pas assez large pour les chevaux. Nous les attacherons ici et continuerons à pied.
    Herman et Vermine échangèrent un regard dubitatif mais glissèrent néanmoins à bas de la mule et le suivirent d’un pas traînant.
    Ian commençait à douter. Personne, parmi tous ceux qu’il avait interrogés depuis une semaine, ne connaissait de Kuykendall dans la région. Il ne pourrait poursuivre les recherches beaucoup plus longtemps. Il risquait de devoir emmener les petits sauvageons à New Bern avec lui et se demandait comment ils prendraient la nouvelle.
    A dire vrai, il ignorait ce qu’ils avaient en tête. Ils n’étaient pas timides mais secrets, échangeant des messes basses dans son dos et se taisant dès qu’il se retournait, le dévisageant avecune expression neutre derrière laquelle il sentait des calculs considérables. Que diable complotaient-ils donc ?
    S’ils lui faussaient compagnie, il ne ferait pas trop d’efforts pour les rattraper. En revanche, s’ils filaient pendant son sommeil en emmenant Clarence et son cheval, ce serait une autre paire de manches.
    Il aperçut une cabane dont la cheminée crachait une volute de fumée. Herman se tourna vers lui d’un air stupéfait et il lui sourit.
    — Je vous l’avais bien dit !
    Les mains en porte-voix, il lança :
    — Il y a quelqu’un ?
    La porte s’ouvrit en grinçant et le canon d’un mousquet apparut. Ian ne se laissa pas démonter. Dans l’arrière-pays, ce n’était pas un accueil inhabituel. Il haussa la voix et expliqua la raison de sa visite, poussant Herman et Vermine devant lui en gage de sa bonne foi.
    Le fusil ne se retira pas mais se souleva d’une manière significative. D’instinct, Ian se jeta à plat ventre en entraînant les deux enfants avec lui au moment où le coup partait au-dessus de leurs têtes. Une voix stridente de femme cria quelque chose dans une langue étrangère. Ian ne comprit pas les mots mais le message était clair. Il hissa les deux garçons sur leurs pieds et les poussa précipitamment vers le sentier.
    Vermine jeta un regard dégoûté par-dessus son épaule.
    — Si tu t’imagines que je vais aller vivre avec celle-là , tu te goures !
    — Je doute que ce soit une possibilité, convint Ian. Allez, avance !
    Vermine

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