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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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réveil. Brianna lui raconta l’histoire et lui montra le petit pot en terre cuite contenant les restes de l’appareil.
    — C’est drôle, d’ordinaire Jem ne ment pas, déclara-t-il, songeur.
    Brianna, occupée à se brosser les cheveux, lui lança un regard torve.
    — Quoi, toi aussi tu crois qu’il y a des pixies dans la maison ?
    Il remuait l’amas de rouages du bout du doigt.
    — On dit des piskies , répondit-il d’un ton absent.
    — Comment ? Tu veux dire qu’on les appelle vraiment des piskies ici ? Je croyais que Jem prononçait mal.
    — Non en fait, pisky est le terme cornouaillais ; on les appelle des pixies dans d’autres régions de l’Ouest.
    — Comment les appelle-t-on en Ecosse ?
    Il saisit une pincée de mécanismes et les laissa retomber dans le pot avec un tintement.
    — Nous n’en avons pas vraiment. Ce ne sont pourtant pas les fées et autres lutins qui manquent dans notre folklore mais les Ecossais ont une prédilection pour les êtres surnaturels un peu plus sinistres, les chevaux des eaux, les banshees, les sorcières bleues et le Nuckelavee…
    Il lui prit la brosse des mains tout en poursuivant :
    — Les piskies sont un peu trop frivoles pour les Ecossais. Nous avons bien des brownies mais ils tiennent davantage de la fée du logis ; ils ne sont pas aussi espiègles et farceurs que les piskies . Tu crois pouvoir remonter le réveil ?
    — Bien sûr, à condition que les piskies n’en aient pas égaré des pièces. Qu’est-ce que c’est encore qu’un Nuckelavee ?
    — Une créature qui vient des Orcades, mais ce n’est pas une histoire que tu as envie d’entendre avant d’aller te coucher.
    Il se pencha vers elle et lui déposa un baiser dans le cou, juste sous le lobe de l’oreille.

    Le léger picotement à cet endroit né du souvenir de ce qu’ils avaient fait ensuite repoussa provisoirement ses soupçons sur ce que tramaient les enfants ; puis la sensation passa, remplacée par une inquiétude croissante.
    Il n’y avait aucun signe de Jem et de Mandy nulle part dans la maison. Annie MacDonald ne venait pas le samedi et lacuisine… A première vue, elle paraissait en ordre mais elle connaissait les méthodes de son fils.
    Effectivement, la boîte de biscuits au chocolat et une bouteille de limonade avaient disparu. Tout le reste sur l’étagère était à sa place. L’étagère en question se trouvait à un mètre quatre-vingts du sol. Jem aurait toujours un débouché en tant que monte-en-l’air. Au moins, il aurait un métier s’il se faisait exclure de l’école une fois pour toutes à force de raconter à ses camarades des épisodes particulièrement pittoresques de sa vie au XVIII e siècle.
    Elle était néanmoins soulagée. S’ils avaient pris de la nourriture, ils devaient être dehors en train de pique-niquer. Mandy ne pouvant marcher bien loin, ils étaient sûrement quelque part dans un rayon de huit cents mètres tout au plus.
    C’était une très belle journée et, en dépit du besoin de retrouver les petits chenapans, elle n’était pas fâchée de se trouver au soleil. Les chaussettes pouvaient attendre. Tout comme le bêchage de ses plants de légumes. Ou le coup de fil au plombier pour qu’il vienne réparer le chauffe-eau de la salle de bains du premier étage. Ou encore…
    A la campagne, tu as beau te démener comme un diable, ton travail n’est jamais terminé. J’ai parfois l’impression que l’endroit va m’engloutir comme Jonas par la baleine.
    L’espace d’un instant, elle entendit la voix résignée de son père tandis qu’il se découvrait une nouvelle corvée. Elle s’arrêta un instant, sentant l’émotion l’envahir, puis elle sourit et reprit son chemin, à pas plus lents, ne voyant plus la carcasse d’une grande maison un peu délabrée mais un organisme vivant, vibrant de l’énergie de tous ceux de son sang qui en avaient fait partie… et qui étaient encore présents.
    Les Fraser et les Murray avaient investi leur sueur, leur sang et leurs larmes dans les bâtiments et la terre de Lallybroch ; ils avaient tissé leur vie dans celle du domaine. Oncle Ian, tante Jenny, les hordes de cousins qu’elle n’avait connus que brièvement. Le petit Ian. Tous étaient morts aujourd’hui… mais étrangement, ils n’étaient pas partis.
    — Pas partis du tout ! dit-elle à voix haute, éprouvant un certain réconfort à prononcer ces paroles.
    Elle avait atteint la porte au fond du potager et s’arrêta à

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