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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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C’était une corde épaisse qui paraissait neuve. Ne disait-on pas que les cordes neuves s’étiraient ? Mais c’était une si grande échelle…
    William transpirait abondamment en dépit de l’air frais. Il ne devait pas fermer les yeux ni détourner le regard, pas avec Clarewell qui l’observait.
    Il serra les mâchoires et se concentra à nouveau sur les mains de Hale. Ses doigts se tordaient alors que son visage était calme. Ils laissaient des traces moites sur les pans de sa veste.
    Il y eut un grognement d’effort et un raclement. On venait d’enlever l’échelle. Hale perdit pied en lâchant un râle surpris. Peut-être parce que la corde était neuve, son cou ne se brisa pas net.
    Il avait refusé la cagoule si bien que les spectateurs furent contraints de regarder son visage pendant le quart d’heure que dura son agonie. William refoula un horrible rire nerveux en voyant les yeux bleus saillir de leurs orbites, la langue qui pendait. Hale semblait perplexe, tellement surpris…
    Les hommes rassemblés pour l’exécution étaient peu nombreux. William aperçut Richardson non loin, contemplant la scène d’un air absent. Comme s’il avait senti son regard, il tourna les yeux vers lui et William détourna rapidement la tête.

21
    Le chat du révérend
    Lallybroch, octobre 1980
    Elle se leva de bonne heure, avant les enfants, même si elle savait que c’était inutile. Quelle que soit la démarche de Roger à Oxford, il y avait au moins quatre ou cinq heures de route pour y arriver et autant pour en revenir. Même s’il était parti à l’aube, il ne serait pas à la maison avant la mi-journée. Elle avait mal dormi, son sommeil perturbé par un de ces rêves répétitifs et déplaisants. Cette fois, c’était une marée montante dont les vagues clapotantes se rapprochaient inexorablement, vague après vague après vague… Elle s’était réveillée dès les premières lueurs du jour, légèrement étourdie et nauséeuse.
    L’espace d’un instant cauchemardesque, elle se crut enceinte. Puis elle se redressa dans son lit et le monde reprit sa place normale. Disparue, cette sensation d’avoir mis un pied de l’autre côté du miroir, typique des débuts de grossesse. Elle posa précautionneusement un pied sur le sol et son estomac ne broncha pas. Bon, tout allait donc bien.
    Néanmoins, que ce soit à cause du rêve, de l’absence de Roger ou du spectre de la grossesse, son malaise perdura. Elle vaqua à ses occupations ménagères, l’esprit distrait.
    Vers midi, alors qu’elle était en train de trier des chaussettes, elle se rendit compte que la maison était très calme. Un calme qui donnait la chair de poule.
    — Jem ? Mandy ?
    Silence total. Elle sortit de la buanderie, tendant l’oreille, guettant le raffut habituel à l’étage, les cris… Pas le moindre bruit de cubes renversés, de pas de course, de cris haut perchés, le vacarme ordinaire de la guerre continue entre frère et sœur.
    — Jem ? cria-t-elle encore. Où es-tu ?
    Pas de réponse.

    La dernière fois que cela s’était produit, deux jours plus tôt, elle avait retrouvé le réveille-matin au fond de la baignoire, minutieusement démonté, et les enfants à l’autre bout du jardin, rayonnants d’une innocence suspecte.
    Traîné dans la maison et mis devant l’objet du délit, Jem nia avec véhémence :
    — Ce n’est pas moi ! Et Mandy est trop petite !
    Mandy confirma, acquiesçant vigoureusement en faisant retomber ses boucles brunes devant son visage et répétant :
    — T’op p’tite !
    — Je doute que ce soit papa qui ait fait ça, déclara Brianna. Et je suis sûre que ce n’est pas Annie Mac non plus. Il ne reste donc pas beaucoup de suspects, tu ne trouves pas ?
    — Des soupets, des soupets ! s’exclama Mandy, ravie d’avoir appris un nouveau mot.
    Jem contempla les rouages et les aiguilles éparpillés puis haussa les épaules d’un air résigné.
    — C’est qu’on doit avoir des piskies , maman.
    — Picsiz, picsiz ! gazouilla Mandy.
    Elle releva sa jupe par-dessus sa tête et tira sur l’élastique de son slip à froufrous.
    — Maman, j’ai picsiz !
    Jem profita de l’urgence provoquée par cette déclaration pour s’éclipser adroitement. Il ne réapparut pas avant le dîner, une fois l’affaire étouffée par l’enchaînement rapide et inexorable des tâches quotidiennes. Elle ne resurgit qu’à l’heure du coucher, quand Roger s’aperçut de la disparition de son

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