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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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te serait impossible de partir avant le mois d’avril. Il est inutile de pousser Hal dans sa tombe en lui annonçant ton projet, du moins tant qu’il ne sera pas remis sur pied.
    Elle était mécontente mais dut reconnaître le bon sens de son raisonnement. Il poursuivit :
    — En outre, les campagnes s’interrompent en hiver, comme tu le sais. Les combats cesseront bientôt et William sera à l’abri du danger. Tu n’as donc pas à t’inquiéter pour lui.
    En faisant abstraction des accidents, de la fluxion, de la fièvre, de l’empoisonnement alimentaire, des coliques, des bagarres de taverne et de dix à quinze autres risques potentiellement mortels.
    — Mais… commença-t-elle avant de s’interrompre et de soupirer : Oui, tu as sans doute raison. Mais… tu parleras à papa bientôt, n’est-ce pas, oncle John ?
    Il esquissa un sourire.
    — Si c’est ce que tu désires vraiment.
    Une bourrasque s’engouffra dans l’oratoire et ébranla le cadre en plomb du vitrail de sainte Agathe. Presque aussitôt, le bruit de la pluie crépita sur les tuiles du toit. Il serra sa cape autour de lui.
    — Reste ici. Je vais aller chercher la voiture et la faire venir au coin de la rue.
    Alors qu’il avançait contre le vent, retenant son chapeau d’une main, il se souvint avec un certain malaise de ses propres paroles : Je ne peux imaginer pour quelle raison il accepterait, à moins d’apprendre que tu attends un enfant.
    Elle n’irait tout de même pas jusque-là ! Si ? Non, se dit-il avec conviction. Se faire faire un enfant par un homme afin deconvaincre son père de la laisser en épouser un autre ? Insensé ! Hal la contraindrait à épouser le fautif avant qu’elle n’ait eu le temps d’ouvrir la bouche. A moins, naturellement, qu’elle ne choisisse un géniteur inépousable. Un homme marié, par exemple. Absurde ! Que dirait William en la voyant débarquer en Amérique enceinte d’un autre ?
    Non. Même Brianna Fraser MacKenzie en serait incapable. Il n’avait pourtant jamais rencontré une femme d’un pragmatisme aussi terrifiant ! Il sourit malgré lui en repensant à la redoutable Mme MacKenzie, se souvenant qu’elle avait tenté de le faire chanter pour le forcer à l’épouser… alors qu’elle était enceinte d’un homme qui n’était définitivement pas lui. Il s’était toujours demandé si l’enfant était de son mari. A bien y songer, oui, elle, elle en aurait été capable. Mais pas Dottie.
    Impensable !

16
    Conflit non armé
    Inverness, Ecosse, octobre 1980
    La vieille église anglicane de Saint Stephen se dressait sereine sur les bords du loch Ness, drapée dans la paix vertueuse des stèles moussues de son petit cimetière. Roger était conscient de cette sérénité mais était loin de la partager.
    Le sang battait à ses tempes et le col de sa chemise lui semblait trop serré en dépit de la fraîcheur de l’air. Il avait marché depuis le parking de High Street d’un pas rageur, grimpant la colline en un rien de temps.
    Elle l’avait traité de lâche ! Elle l’avait qualifié de bien d’autres épithètes mais ce coup-là avait fait mouche et elle le savait.
    La dispute avait commencé la veille après le dîner. Elle avait déposé le plat sale dans le vieil évier en pierre, s’était retournée, avait pris une grande inspiration puis lui avait annoncé qu’elle avait décroché un entretien d’embauche pour un poste à la centrale hydroélectrique North of Scotland.
    « Un poste ? avait-il répété, hébété.
    — Oui, un poste. »
    Il s’était retenu juste à temps de répliquer qu’elle avait déjà un travail, optant pour un plus subtil :
    « Pourquoi ? »
    Elle l’avait dévisagé froidement et avait répondu :
    « Parce qu’il faut bien que l’un d’entre nous gagne des sous. Puisque ce n’est pas toi, ce sera moi.
    — Qu’est-ce que tu veux dire par “gagner des sous” ? (Et merde. Il était lâche car il savait pertinemment ce qu’elle voulait dire). Nous avons suffisamment d’argent pour un moment.
    — Pour un moment, en effet. Un an ou deux, peut-être plus si nous faisons attention. Tu penses donc qu’on devrait rester assis sur notre cul jusqu’à ce que les comptes soient vides ? Et après ? C’est à ce moment-là que tu te poseras la question de ton avenir ?
    — J’y réfléchis », avait-il rétorqué entre ses dents.
    Le fait était : il n’avait pas fichu grand-chose depuis des mois. Il y avait le livre, bien sûr. Il

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