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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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Dale.
    J’étais nerveuse à l’idée de retourner dans la cuisine, mais je dus me faire violence. Je respirai un bon coup et entrai d’un pas décidé. La femme brune roulait de la pâte pendant qu’une fille que je ne connaissais pas battait une sorte de pâte à crêpes, et que l’adolescent crasseux levait des filets de poisson. Je m’éclaircis la gorge, expliquai ce que je voulais et demandai une petite casserole, de l’eau ainsi que la permission d’utiliser un coin du foyer. La femme me considéra avec aversion, mais décrocha du mur une poêle à long manche et me la passa.
    — Vous pouvez utiliser celle-ci et aller chercher de l’eau au puits. Mais ne nous gênez pas. Les couteaux et les cuillers sont suspendus là-bas, si vous en avez besoin.
    Assistée de Dale, je coupai menu les ingrédients avant de les mettre à infuser. Charpentier entra dans la cuisine entre-temps et je dus lui expliquer ce que nous faisions. Je répétai ces explications à Hugh Arnold quand il passa la tête par l’ouverture de la porte pour annoncer que Sweetapple et Harvey restaient auprès de messire Blanchard et souhaitaient prendre leur repas là-haut, tôt de préférence.
    — Vous, les Anglais, vous en donnez, du travail ! remarqua la femme quand Arnold fut parti. Ce Sweetapple mange comme quatre. Ma foi, ça sera porté sur la note, à la fin.
    Je n’en doutais pas. Il fallait que mon beau-père se rétablisse assez pour quitter cette auberge, sans quoi nous courions à la ruine.
    Dès que la potion fut prête, je requis un pichet doté d’un couvercle, où je versai mon infusion. Puis nous montâmes chez messire Blanchard. Harvey et Sweetapple se trouvaient dans sa chambre, et Harvey demanda aussitôt d’un ton soupçonneux ce qu’il y avait dans cette potion. J’énumérai les ingrédients, et Sweetapple confirma que sa mère utilisait les mêmes en cas de maux digestifs.
    Messire Blanchard consentit à la goûter, diluée. Il grimaça et lui trouva un goût horrible, mais la but en entier. J’espérai que cela lui ferait du bien.
    Nous dînâmes en bas, au calme, car les clients de la veille étaient partis ou sortis. Dale et moi retournâmes dans notre chambre après le repas, mais Harvey vint cogner à l’huis pour m’avertir qu’un messager me réclamait. Je découvris l’apprenti de Lejeune, apportant le remède promis. C’était un breuvage trouble dans un petit flacon en verre, et l’odeur en était répugnante, bien pire que ma propre préparation. Toutefois, vu le prix de la consultation, je devais au moins le proposer à Blanchard. Je le trouvai toujours au lit, l’air abattu. Sweetapple et Harvey étaient encore là avec les reliefs de leur repas. Des relents de poisson subsistaient.
    — Vous devriez descendre ces assiettes sales, conseillai-je. L’odeur de nourriture pourrait l’incommoder. Messire Blanchard, le médecin vous fait porter ceci. Voulez-vous l’essayer ?
    — Je ne vais pas mieux, dit-il d’un ton morne. Mais je sais que vous voulez m’aider. Je l’avalerai, si vous le souhaitez.
    La tentative fut brève. À la première gorgée, il se mit à suffoquer en se tenant l’estomac.
    — La vôtre n’était pas très bonne, mais celle-ci est infecte ! déclara-t-il, dégoûté. Emportez-la !
    On avait fait appel à Lejeune en vain. Blanchard guérirait grâce à mes remèdes, ou pas du tout. Contrariée, je m’en fus chercher Dale et suggérai aux hommes d’aller se dégourdir les jambes pendant que nous garderions le malade. Sweetapple et Harvey partirent, emportant la vaisselle du dîner, et nous restâmes avec Blanchard pendant deux heures. Au bout d’un moment, il s’assoupit. Arnold vint prendre la relève.
    — Je lui apporterai une autre dose de ma potion dans la soirée, dis-je. Peut-être que demain nous aurons un résultat.
    Le soir tombait. L’auberge était silencieuse, mais je distinguai la voix de Brockley à l’écurie. Par la fenêtre de ma chambre, je le vis examiner les sabots d’un de nos chevaux de louage avec le nommé Searle. Mon pied gauche rencontra alors un obstacle et je baissai les yeux. La plupart de nos effets avaient été déballés, mais quelques-uns restaient dans les malles et les sacoches de selle, empilées dans un coin près de la fenêtre. Je venais de heurter une sacoche.
    Alors le sang se glaça dans mes veines.
    Dans mon esprit, j’avais un clair souvenir de la façon dont ces sacs et ces malles étaient

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