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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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si modeste, Dale. Maintenant, obéissez !
    Nous longions une table chargée de marmites, de poêles et autres articles de quincaillerie. Dale buta avec beaucoup de grâce et sautilla sur un pied, s’appuyant sur le bord de la table en rajustant sa chaussure. La table bascula et je fis volte-face, rattrapant une pile de casseroles. J’eus le temps de voir la silhouette encapuchonnée disparaître parmi les articles en cuir.
    Agrippant Dale par le coude, je l’entraînai en arrière. « Quelle chance ! » pensai-je. Notre poursuivant avait commis une erreur en se réfugiant dans l’échoppe, où il se retrouverait dans un cul-de-sac.
    Mais il n’y avait pas trace de lui. Derrière l’établi, une porte entrebâillée battait légèrement dans le courant d’air.
    — Excusez-moi, dis-je à l’artisan. Quelqu’un ne vient-il pas de passer à l’instant ?
    L’homme leva la tête et répondit d’un air agacé :
    — Non, madame. Pourquoi laisserais-je le tout-venant pénétrer dans ma cour privée ? C’est une échoppe ici, pas une voie publique.
    — Merci.
    Une fois encore, j’entraînai Dale vers la sortie. La femme qui surveillait la table nous demanda au passage si l’un de ses articles nous intéressait et, honteuse d’avoir ennuyé ces gens, je fis l’emplette d’une paire de gants d’équitation. Dale, de son côté, n’avait pas les yeux dans sa poche.
    — Madame, me dit-elle sitôt dans la rue, l’homme au capuchon est bien entré là-dedans ! Je l’ai vu, moi aussi. Et il y avait une pièce d’or près de la main de l’artisan, comme s’il l’avait posée le temps de finir son ouvrage.
    — Est-ce vrai ? J’ai remarqué que la porte de la cour était entrouverte, mais je n’ai pas prêté attention à la pièce. Bien joué, Dale ! Ma foi, nous l’avons perdu, mais maintenant il ne nous suivra plus. Venez. Tâchons de trouver ce médecin.

CHAPITRE V

Une main invisible
     
    Le Dr Lejeune, penché vers sa cheminée, mélangeait le contenu odorant d’une marmite. Un mortier et un pilon étaient posés près de lui, et les murs de la pièce étaient tapissés d’étagères où s’alignaient flacons de poudres et de potions. Des herbes et des racines séchées pendaient au plafond. Par terre, d’immenses bocaux renfermaient des choses répugnantes, conservées dans un liquide visqueux. L’une semblait être un petit crocodile – j’avais vu une représentation de ces reptiles – et une autre, des plus horribles, évoquait un bébé à demi formé.
    Quant à Lejeune, il était mince, grisâtre et je doutai qu’il sourît jamais. Il demeura impassible quand je lui décrivis les symptômes du malade et je n’éprouvai pas grande confiance en ses compétences, toutefois il représentait notre seul recours. Il consentit à nous accompagner au Cheval d’or, mais, une fois là-bas, se montra fort laconique. Blanchard se plaignit de douleurs dans tout l’estomac et dit que la seule idée de nourriture l’insupportait, hormis un peu de lait.
    — Et encore, coupé d’eau, précisa-t-il d’une voix dolente.
    Lejeune l’ausculta, lui regarda la gorge et haussa les épaules avant de recommander une potion qu’il ferait porter plus tard, dit-il, par son apprenti. Je me demandai ce qu’il y aurait dedans, mais préférai ne pas l’interroger. Il réclama des honoraires exorbitants, puis partit. J’observai avec inquiétude mon beau-père.
    — Nous vous guérirons, dis-je d’un ton rassurant avant d’ajouter, mue par une impulsion : Je vais vous préparer une décoction de ma composition, si je peux me procurer les ingrédients. Ce médecin ne m’inspire qu’une confiance modérée.
    Harvey avait fait le lit et apporté du lait et de l’eau. Nous les laissâmes bien vite.
    J’avais emporté quelques remèdes courants, dont un baume contre les bleus et les coupures ainsi qu’une potion à la camomille en cas de migraine, mais rien qui fût apte à soulager mon beau-père. Toutefois, sans prétendre être versée dans les vertus curatives des plantes, j’avais appris quelques rudiments auprès de ma mère et Dale possédait de solides connaissances.
    Après mûre réflexion, nous nous décidâmes pour une formule et ressortîmes, en quête cette fois d’une boutique d’épices et de condiments. J’achetai une racine de gingembre, de la valériane et de la guimauve.
    — Au moins, si cela ne le guérit pas, cela ne lui fera pas de mal ! dis-je à

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